Eglises d'Asie

Pesparani, premier festival national des chorales catholiques

Publié le 07/11/2018




Le premier festival national des chorales catholiques indonésiennes, ou Pesparani katolik nasional 2018, s’est tenu à Ambon, dans la province de Maluku, du 27 octobre au 2 novembre. Il a rassemblé plus de 7 000 choristes catholiques de tout le pays pour six jours de compétition entre chorales. Pour les organisateurs, le festival a permis aux organisations catholiques d’échanger avec le ministère des Affaires religieuses et de montrer les chrétiens sous un jour favorable, dans un contexte où l’extrémisme religieux s’en prend de plus en plus aux minorités.

Veronica Xaveria Waren Mop confie qu’elle a travaillé dur pour pouvoir faire partie d’une chorale qui a représenté la province majoritairement chrétienne de Papouasie lors du premier festival indonésien des chorales catholiques, aussi appelé Pesparani katolik nasional 2018, qui s’est tenu du 27 octobre au 2 novembre à Ambon, la capitale de la province de Maluku dans l’est du pays. Le festival de six jours, organisé par l’agence catholique nationale LP3KN (Pesparani formation and development), a rassemblé plus de 7 000 catholiques provenant des 34 provinces de l’archipel. Les préparatifs de Veronica, 39 ans, ont commencé plus tôt cette année quand elle a passé une audition organisée par la paroisse de sa ville d’origine, Kampung Baru. Elle a donc consacré des heures, toutes les semaines et sur plusieurs mois, aux répétitions organisées pour se préparer à l’étape suivante, une compétition entre chorales paroissiales organisée dans le district. « C’était désolant, parce que malgré tout notre travail, nous avons perdu. Mais les organisateurs ont donné l’opportunité d’intégrer une nouvelle chorale, donc j’ai aussitôt sauté sur l’occasion », explique-t-elle. « J’étais tellement excitée quand j’ai vu mon nom sur la liste des admis », ajoute-t-elle. Après cela, Veronica et 29 autres choristes ont passé au moins douze heures par semaine, durant deux mois, pour apprendre des chants comme Hodie Christus natus est (un chant grégorien de Noël composé par Giovanni Pierluigi da Palestrina) et Bagai rusa rindu akan sumber air (composé par le prêtre jésuite Antonius Soetanta). « Je rends grâce à Dieu pour avoir pu participer au festival Pesparani », se réjouit Veronica.

7 000 choristes de 34 provinces

Ananius Frederikus Gogirato, un laïc de 28 ans de la paroisse Saint-Joseph de Kupang, la capitale de la province du Nusa Tenggara oriental, se montre tout aussi excité. Il a rejoint sa chorale en 2009 après avoir terminé le lycée. Après trois répétitions par semaine durant environ deux mois, cette chorale de 35 membres a remporté une compétition provinciale avant de gagner leur place au Pesparani. « C’est ce dont je rêvais. J’étais vraiment excité de participer au premier festival national organisé par l’Église catholique », confie-t-il. Il ajoute qu’il ne s’inquiète pas avant tout de gagner ou perdre, il veut simplement chanter. « Quand je chante, je peux sentir Dieu de façon plus profonde. C’est quelque chose que je ne peux pas décrire, je sens juste que Dieu est présent », explique-t-il. Les chorales participant au festival ont concouru les unes contre les autres en douze catégories différentes lors du Pesparani, qui comprenait la psalmodie et un questionnaire sur la Bible. « Le chant grégorien est l’un des plus grands trésors de l’Église catholique, mais il y a été oublié peu à peu par beaucoup de gens. Le festival Pesparani est un moyen de renouveler l’intérêt des gens dans cette forme de chant », estime Ernest Mariyanto, l’un des organisateurs du festival. Pour lui, cela a aussi permis aux organisations catholiques d’échanger avec le ministère des Affaires religieuses et de montrer le christianisme sous un jour favorable, à une époque où les positions extrémistes ont tendance à s’en prendre aux minorités religieuses. « Nous voulions aussi permettre aux chorales de s’améliorer et d’approfondir leur connaissance de la culture chrétienne », soutient le président de l’agence LP3KN, Adrianus Eliasta Meliala.

(Avec Ucanews, Ambon)


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Photo Ucanews