Eglises d'Asie

Les fidèles de Kalibo appellent au renouveau d’un festival philippin

Publié le 18/01/2019




Le festival traditionnel Ati-Atihan, à Kalibo dans l’île de Panay, dans la région des Visayas au centre des Philippines, se tient chaque année le troisième dimanche du mois de janvier, en l’honneur de l’enfant Jésus, ou « Santo Niño ». À l’origine, le festival viendrait de l’installation dans l’île, au XIIIe siècle, de dix chefs indigènes de Bornéo et de leur famille, fuyant un monarque tyrannique. Ils auraient peint leurs visages avec de la suie en signe de fraternité avec la population indigène de Panay, les Atis. Depuis, l’image de l’enfant Jésus est à l’honneur en signe de la conversion des Atis à la foi chrétienne.

Des catholiques de la ville de Kalibo, dans le centre des Philippines, appellent à faire revivre leur tradition locale d’un festival en l’honneur de l’Enfant Jésus. Le père Jose Tudd Belandres explique que ses paroissiens regrettent le temps où l’on célébrait le festival Ati-Atihan dans la province d’Aklan. Le festival, une célébration traditionnelle qui a lieu le troisième dimanche du mois de janvier, est marqué par les festivités et les danses en l’honneur du « Santo Niño ». L’expression « Ati-Atihan » désigne les Atis, une communauté indigène de l’île de Panay dans la région des Visayas. Le père Belandres, de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Kalibo, confie que les gens, en particulier les jeunes, ne semblent plus comprendre la signification du festival. La fête est connue comme la « Mère de tous les festivals philippins » par ses danses de rue et sa musique traditionnelle. Cette année, au moins 34 groupes, dont plusieurs représentants des communautés indigènes, participent au concours de danse organisé le 19 janvier. « Nous appelons au renouveau du festival », demande le père Belandres, qui ajoute que les gens regrettent en particulier les chansons et les instruments traditionnels.

Durant Ati-Atihan, les festivaliers couvrent leur visage avec de la suie et portent des costumes afin de ressembler aux Atis, les habitants d’origine de l’île. On peut voir les touristes et les fidèles, qui tiennent parfois une image de l’enfant Jésus dans une main et une bouteille de bière dans l’autre, danser dans les rues de Kalibo au son des tambours. Avant l’arrivée du christianisme, le festival Ati-Atihan célébrait l’installation à Panay au XIIIe siècle de dix chefs indigènes de Bornéo et de leurs familles, fuyant le joug d’un monarque tyrannique. Les Bornéens ont dû partager leurs biens avec les autochtones de Panay pour pouvoir vivre en paix. Selon la tradition, les Bornéens arrivés à Panay peignaient leurs visages avec de la suie en signe de leur fraternité avec les Atis à la peau foncée. Quand le christianisme est arrivé dans le pays, l’image de l’enfant Jésus a été introduite dans les célébrations, en signe de la conversion des Atis à la foi chrétienne. Au fil des années, Ati-Atihan est devenu un mélange entre les cultures traditionnelles et modernes.

(Avec Ucanews, Kalibo)


CRÉDITS

Jun N. Aguirre / Ucanews