Eglises d'Asie

Plusieurs millions de personnes déplacées par les pluies de mousson en Asie du Sud

Publié le 17/07/2019




Ces derniers jours, de fortes pluies de mousson ont frappé le Népal, l’Inde et le Bangladesh, faisant plus de 130 morts et plusieurs millions de déplacés à travers l’Asie du Sud. Les États de l’Assam et du Bihar, dans le nord-est de l’Inde, ont été particulièrement touchés, notamment avec la crue du fleuve Brahmaputra, qui prend sa source dans l’Himalaya et qui se jette dans le golfe du Bengale. Au Népal, le bilan est également élevé avec au moins 64 victimes. Au Bangladesh, au moins 190 000 personnes ont été évacuées, notamment dans le sud-est du pays dans les camps de réfugiés rohingyas de Cox’s Bazar.

La première vague de pluies de mousson a frappé l’Asie du Sud, laissant au moins 130 morts et 4,3 millions de déplacés en Inde, au Népal et au Bangladesh. Les pluies torrentielles ont dévasté des territoires entiers, inondé les champs et entraîné l’effondrement de nombreux foyers. En Inde, les États les plus affectés sont l’Assam et le Bihar, deux régions rurales particulièrement pauvres. Selon les autorités, les fortes pluies ont touché l’État de l’Assam pendant dix jours, forçant des millions d’habitants à fuir leurs logements. Les chaînes de télévision locales ont montré des images de voies ferrées et de routes submergées dans l’État de Bihar, et la population tentant de circuler dans la boue, avec de l’eau jusqu’à la poitrine et leurs possessions portées sur la tête. Les inondations dans l’Assam sont dues à la crue du fleuve Brahmaputra, qui provient des sommets himalayens et qui se jette dans le golfe du Bengale par l’intermédiaire du delta du Gange. Selon les autorités, le parc national de Kaziranga, qui compte une population importante de rhinocéros indiens (ou rhinocéros unicornes), est presque entièrement inondé. Ces fortes pluies sont typiques de la saison de la mousson, et causent des évacuations massives et des victimes chaque année. En 2017, l’année la plus dévastatrice dans l’histoire récente, le bilan s’est élevé à 800 morts et des millions d’hectares de cultures ont été perdus. Au Népal, la mousson a déjà entraîné 64 victimes et 31 portés disparus. La plupart des victimes sont causées par des glissements de terrain qui emportent les maisons. Au Népal, le bilan a été particulièrement élevé en 2008 avec l’inondation du fleuve Kosi, qui a dévasté le territoire et tué 500 personnes.

Au Bangladesh, 190 000 personnes ont été évacuées. Dans le district de Cox’s Bazar, qui abrite plus de 700 000 réfugiés rohingyas, près de 100 000 d’entre eux ont dû être déplacés. Ces derniers jours, les inondations ont frappé 16 districts sur 64 dans le pays, et 29 Bangladais ont trouvé la mort. Dans les camps rohingyas, au moins une vingtaine de réfugiés ont été victimes des intempéries, par noyade ou frappées par la foudre, selon les médias locaux. Les habitants des villes principales du pays, dont Dacca ainsi que la ville côtière de Chittagong, dans le Sud-Est, et la ville de Sylhet dans le Nord-Est, ont souffert des fortes pluies avec des routes et des zones résidentielles inondées. Les autorités du département de météorologie bangladais ont annoncé que les conditions devraient continuer d’empirer au moins jusqu’au 17 juillet. Les autorités ont distribué du riz, des médicaments et de la nourriture en conserve. Des centaines d’écoles ont également été fermées. Alors que beaucoup de zones inondées sont inaccessibles, l’arrivée des secours est devenue compliquée, explique James Gomes, directeur régional de la Caritas de Chittagong, qui couvre le sud-est du Bangladesh. « À Chittagong et Cox’s Bazar, les routes sont sous l’eau et le réseau mobile ne fonctionne plus. Nos équipes sont prêtes à évaluer la situation et à collaborer avec le gouvernement, mais l’inaccessibilité des zones inondées rend l’opération particulièrement difficile », explique-t-il. « En plus des vivres d’urgence et autres aides matérielles, notre mission principale est d’aider la population à se relever après la fin de l’épisode de mousson. Une fois que nous aurons évalué la situation et que nous aurons reçu des dons de nos bienfaiteurs, nous pourrons commencer à les aider à reconstruire leurs vies. »

(Avec Asianews et Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews