Eglises d'Asie

Hong-Kong : la nouvelle manifestation massive du 21 juillet perturbée par les violences

Publié le 24/07/2019




Près d’un demi-million de Hongkongais sont descendus dans la rue une nouvelle fois, le 21 juillet, pour demander au gouvernement de la Région administrative spéciale de retirer « une fois pour toutes » le projet de loi controversé sur l’extradition. Le texte de loi devait permettre à Pékin d’extrader des justiciables depuis Hong-Kong. Pendant plusieurs semaines, les partisans de la démocratie et la population civile ont organisé de nombreuses manifestations afin de protester contre le projet de loi. À ce jour, il a été retiré, et la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, l’a annulé en parlant d’une « erreur », mais certains continuent de craindre le retour éventuel du projet de loi sous un autre nom.

Le 21 juillet, après six semaines de tensions et de manifestations, presque un demi-million de personnes – 430 000 personnes selon le Front civil des droits de l’homme – ont participé à la manifestation, qui est partie de Victoria Park jusqu’à Wan Chai. La situation s’est envenimée vers la fin de la manifestation, quand la police a eu recours à du gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants. Des émeutes ont en effet éclaté quand un groupe de manifestants habillés en noir a rompu un cordon policier et jeté des œufs contre le bureau de liaison chinois, écrivant des insultes à l’aide de bombes aérosol. Le 22 juillet, Wang Zhimin, directeur du bureau de liaison du gouvernement chinois à Hong-Kong, a déclaré que « ces violences sont une insulte envers tout le peuple chinois » en assurant que les coupables seraient poursuivis. « Ces actions ont porté gravement atteinte à l’esprit de l’État de droit de Hong-Kong, et affecté tout le peuple chinois, dont les sept millions de compatriotes hongkongais », a-t-il dénoncé. Le soir du 21 juillet, vers 22 heures, d’autres violences ont éclaté en banlieue, dans la station de métro de Yuen Long (à plusieurs kilomètres de la manifestation principale, dans les Nouveaux Territoires). Des groupes d’hommes habillés de t-shirts blancs – appartenant aux triades, la mafia locale, selon les témoins – se sont attaqués aux manifestants présents dans la station avec des bâtons, des matraques et des parapluies. Les attaquants ciblaient les personnes habillées en noir – la couleur portée par les manifestants. Au moins 45 personnes ont été blessées, dont une femme enceinte. Beaucoup de témoins ont appelé les secours, mais la police ne serait pas intervenue avant près d’une heure après le début de l’attaque. Catherine Chan, une catholique qui revenait justement vers Yuen Long depuis la manifestation, se dit apeurée, en colère et profondément déçue par ces attaques. Elle assure qu’auparavant, elle n’aurait « jamais pensé que la vie à Hong-Kong pourrait devenir dangereuse », toute en précisant qu’elle continuera de participer aux manifestations. Durant les attaques, l’église du Saint Rédempteur et l’église Saint-Jérôme, situées près de la station, ont immédiatement ouvert leurs portes. Mgr Joseph Ha Chi-shing, évêque auxiliaire de Hong-Kong, confie que les violences survenues à Yuen Long ont mis les gens en colère, tout en expliquant qu’il a prié pour que les gens parviennent à se contrôler. Il a également prié pour le rétablissement des personnes blessées, et pour que les autorités et la police fassent leur devoir en arrêtant les coupables. Le diocèse de Hong-Kong a également publié un communiqué appelant à poursuivre les coupables en justice.

(Avec Asianews et Ucanews, Hong-Kong)

Crédit : Studio Incendo (CC BY 2.0)