Eglises d'Asie

La visite asiatique du pape François « montre sa préoccupation pour les marginalisés »

Publié le 19/11/2019




La visite apostolique du pape François en Thaïlande et au Japon, qui débutera ce mercredi 20 novembre, montre que le pape se préoccupe des communautés marginalisées, a déclaré le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques (FABC), dans un communiqué publié avant l’arrivée du Saint-Père à Bangkok. Le pape François doit passer trois jours en Thaïlande, du 20 au 23 novembre, avant de s’envoler pour le Japon où il restera jusqu’au 26 novembre. Pour le cardinal Bo, le pape François « a choisi des pays où la communauté catholique est minoritaire ; son souci pour les communautés marginalisées les met en valeur ».

Mgr Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques (FABC), a publié un communiqué avant l’arrivée du pape François en Thaïlande, ce mercredi 20 novembre, pour noter que les visites du pape en Asie montrent « sa préoccupation pour les communautés marginalisées ». Il y a deux ans, rappelle l’archevêque de Rangoun, « il a choisi de rendre visite à deux pays où la présence chrétienne est très faible. Le christianisme est arrivé en Birmanie il y a cinq cents ans. La visite du pape a permis à ce petit troupeau d’être connu dans le monde entier ». Durant sa visite asiatique de 2017, le pape François s’était rendu au Bangladesh, majoritairement musulman, et en Birmanie, majoritairement bouddhiste, poursuit Mgr Bo. Le pape François est le premier pape à s’être rendu en Birmanie, où les chrétiens représentent seulement 6 % de la population (sur 54 millions d’habitants) ; les catholiques ne sont que 750 000, soit environ 1 % de la population. Le cardinal Bo rappelle que cette visite était « un défi », mais que cela n’a pas effrayé le pape François : « Il est venu pour lancer un appel à la paix. » Sa visite est survenue en pleine crise des Rohingyas, et durant son voyage, le pape n’a pas hésité « à rencontrer tout le monde en Birmanie : la dirigeante du pays, les moines bouddhistes et même les généraux ». Pour le cardinal Bo, la visite papale a laissé un message de paix et d’espérance. « Il a également encouragé l’Église catholique et les jeunes à devenir des instruments de paix. »

« Je suis sûr que sa voix sera entendue »

« Les changements climatiques et la pauvreté font partie des questions principales » que le pape François aborde avec les dirigeants politiques, souligne le cardinal, sous-entendant que ces thèmes seront abordés avec les dirigeants thaïlandais et japonais durant le voyage apostolique. Le cardinal Bo rappelle que la Thaïlande comme le Japon ont fait face à d’immenses défis sur le plan climatique. Des inondations croissantes, l’érosion marine et des pluies non saisonnières ont frappé la Thaïlande, affectant la vie des plus pauvres, en particulier les agriculteurs et les pêcheurs. Le Japon a également été touché par des catastrophes naturelles comme le typhon Hagibis, qui a frappé le pays en octobre, causant beaucoup de dégâts et entraînant la mort d’au moins 68 personnes. Bien que la nature soit particulièrement remarquable au Japon, avec ses montagnes, forêts, lacs, côtes et rivières, le pays est aussi en proie aux éruptions volcaniques, aux séismes, aux tsunamis, aux typhons, aux inondations et aux glissements de terrain. Mgr Bo a également rappelé, dans son communiqué, que ces deux pays protègent leurs anciennes traditions spirituelles, et que « l’intérêt du pape François pour les religions orientales est bien connu ». Son amour pour la nature et la planète « l’a amené à publier une encyclique historique, Laudato Si, et à organiser un synode spécial sur l’Amazonie », a-t-il ajouté. « Il a partagé son admiration pour la tradition spirituelle orientale qui considère chaque être vivant et chaque chose comme signe de la présence de Dieu. » Pour le cardinal Bo, le pape François estime que « ces traditions religieuses peuvent contribuer fortement à défendre la dignité humaine et l’intégrité de la Création. Je suis sûr que sa voix sera entendue sur ces questions ». Le cardinal Bo doit rencontrer le pape François au sanctuaire du bienheureux Nicholas Boonkerd Kitbamrung (un prêtre thaïlandais mort en prison en 1944), le 22 novembre à Bangkok, durant une rencontre avec les évêques thaïlandais et avec les membres de la FABC.

Fraternité et dialogue interreligieux

Avant son arrivée à Bangkok, le pape François a également partagé un message vidéo adressé aux Thaïlandais. « Dans ce monde qui rencontre trop souvent la discorde, la division et l’exclusion », a-t-il souligné. La Thaïlande s’est montrée prêtre à travailler dur pour « défendre l’harmonie et une coexistence pacifique ». Dans son message, le pape François a ajouté qu’il aura l’opportunité, durant son voyage, de rencontrer et d’encourager la communauté catholique thaïlandaise « dans la foi et dans sa contribution à toute la société ». Il espère « renforcer les liens de fraternité que nous partageons avec beaucoup de frères et sœurs bouddhistes ». « Je suis sûr que ma venue contribuera à mettre en évidence l’importance du dialogue interreligieux, de la compréhension mutuelle et de la coopération fraternelle », a confié le pape, en remerciant le peuple thaïlandais « du fond du cœur pour tous les préparatifs entrepris ». La première visite du pape François en Asie remonte à août 2014, avec son voyage en Corée du Sud à l’occasion de la Journée asiatique de la jeunesse. En janvier 2015, il s’était également rendu au Sri Lanka et aux Philippines, avant de se rendre en Birmanie et au Bangladesh deux ans plus tard.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Tibor Krausz / Ucanews