Eglises d'Asie

Le parlement chinois approuve sa mesure controversée sur la sécurité nationale

Publié le 29/05/2020




Hier, jeudi 28 mai, l’Assemblée nationale populaire (ANP) a approuvé à la quasi-unanimité sa disposition controversée sur la sécurité nationale à Hong-Kong, annoncée le vendredi 22 mai par Pékin. Le vote de la nouvelle mesure donne mandat au Comité permanent de l’ANP pour rédiger un projet de loi, qui devrait être inclus dans la mini-Constitution hongkongaise, la Loi fondamentale de la région administrative spéciale. La mesure est destinée à réprimer tout séparatisme et toute tentative de sédition à Hong-Kong et d’interdire toute interférence des forces étrangères. De nombreux Hongkongais y voient la fin du principe « un pays, deux systèmes ».

L’Assemblée nationale populaire chinoise (ANP) a approuvé une disposition controversée sur la sécurité nationale, annoncée le vendredi 22 mai par Pékin, et destinée à réprimer toute opposition à Hong-Kong et remettant en question le principe « un pays, deux systèmes », en vigueur depuis 1997 dans la région administrative spéciale. La menace de la nouvelle disposition, qui a été soutenue par les quelque 3 000 députés de l’assemblée à la quasi-unanimité ce jeudi 28 mai à Pékin, a suscité de vives craintes à Hong-Kong, notamment parmi les organisations de défense des droits de l’homme, les diplomates, les entrepreneurs étrangers et les médias. À ce jour, les détails du texte restent flous, à part les objectifs affichés de criminaliser tout séparatisme et toute tentative de sédition à Hong-Kong, de prévenir et interdire toute interférence des forces étrangères. La loi mentionne également l’organisation d’activités terroristes – un terme qui reste vague, sachant que les manifestations étudiantes de ces douze derniers mois à Hong-Kong ont été considérées par Pékin comme « terroristes ». Le vote de l’assemblée donne mandat au Comité permanent de l’ANP pour rédiger un projet de loi, qui devrait être inclus dans la Loi fondamentale de la région administrative spéciale – la mini-Constitution hongkongaise.

Une première tentative de faire passer une loi sur la sécurité nationale avait échoué en 2003 face aux manifestations et aux vives oppositions. L’annonce du projet de loi a suscité de nombreuses réactions internationales, notamment celle de Mike Pompeo, secrétaire d’État des États-Unis, qui a demandé le retrait du statut commercial préférentiel accordé à l’ex-colonie britannique, parce qu’il considère que Hong-Kong fait désormais partie intégrante de la Chine. Les États-Unis ont également convoqué une réunion d’urgence (virtuelle) du Conseil de sécurité de l’ONU, mais Pékin a refusé qu’elle se tienne, estimant la réunion « sans fondement ». « C’est une question urgente qui implique la paix et la sécurité internationale, et qui exige l’attention immédiate du Conseil de sécurité de l’ONU », a pourtant déclaré Morgan Ortagus, porte-parole du Département d’État des États-Unis. Pékin, soutenu par la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, a réagi en affirmant que la nouvelle mesure n’affectera que quelques personnes ; Carrie Lam, de son côté, a assuré que la loi ne restreindrait pas les droits des Hongkongais, tout en ajoutant que « Les droits et libertés ne sont pas absolus ».

(Avec Ucanews, Hong-Kong)

Crédit : Remko Tanis / CC BY-NC-ND 2.0