Eglises d'Asie

L’Église lutte contre la pénurie alimentaire et soutient les personnes déplacées internes dans l’État Chin

Publié le 31/10/2020




Mgr Alexander Pyone Cho, évêque du diocèse de Pyay, a invité les fidèles à dire le chapelet et adorer le Saint-Sacrement pendant une heure au cours du mois d’octobre, afin de prier pour la fin des hostilités et le contrôle de la pandémie du Covid-19. L’évêque a appelé au dialogue face aux conflits internes qui se poursuivent dans le pays. Dans l’État Chin, les combats ont freiné l’acheminement des aides alimentaires, malgré l’intervention de l’Église locale, de la Caritas et d’autres associations locales. À Paletwa (Chin), les habitants sont également confrontés à une forte hausse de prix du riz.

L’Église locale, dans l’État Chin toujours en proie aux conflits internes, fournit une aide aux personnes déplacées internes (IDP) et dans les villages confrontés à une pénurie alimentaire – en raison des restrictions sécuritaires sur les transports. Le prix du riz a grimpé, et en raison des barrages routiers, beaucoup de sacs de riz envoyés par le gouvernement ne sont pas arrivés dans les villages du canton de Paletwa et dans les zones alentour. Le père Thomas Saung Way, curé de la paroisse Saint-Pierre de Paletwa, confie avoir fourni du riz et une aide matérielle aux IDP et aux villages, grâce à des contributions du diocèse local, de la Caritas, d’une congrégation religieuse et des jésuites. Le prêtre explique qu’avec l’augmentation du prix du riz, un sac de 15 kg coûte aujourd’hui 70 000 kyats (46,59 €). « Même s’il n’y a pas encore eu de combats près de Paletwa, la situation reste tendue, et il est trop risqué pour les IDP de rentrer chez eux », confie le père Saung Way.

Pénurie alimentaire

Le prêtre ajoute que près de 130 personnes déplacées internes – dont une majorité de catholiques, ainsi que quelques baptistes et bouddhistes – ont pu bénéficier d’un hébergement temporaire sur le terrain de sa paroisse. Plusieurs milliers d’autres, dont des catholiques, sont également hébergés dans un monastère ainsi que dans des bâtiments publics de Paletwa. Depuis fin septembre, près de 60 000 personnes des villages reculés de la région de Paletwa ont souffert d’une grave pénurie alimentaire, en raison de la coupure du réseau routier local. Selon les ONG locales, près de 1 700 sacs de riz sont arrivés à Paletwa le 23 octobre, avant d’être distribués dans les camps et les villages alentour. Le père John Inga Aung, un prêtre du canton de Samee, précise que plusieurs sacs de riz sont arrivés jusqu’à Samee – envoyés par le gouvernement et par des ONG du canton de Matupi. Le prêtre ajoute que plus de 3 000 IDP se sont également réfugiés dans quatre camps temporaires installés à Samee.

90 000 IDP

L’Église locale intervient aussi aux côtés du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) et d’autres ONG. Caritas Pyay a également envoyé de l’argent à la paroisse locale en vue d’acheter des sacs de riz pour les IDP. L’armée birmane et l’Armée Arakan sont toujours engagées dans des conflits internes depuis deux ans dans l’État Rakhine ; des tensions qui ont également affecté le canton voisin de Paletwa. Les combats ont entraîné plusieurs centaines de victimes civiles et plusieurs milliers de blessés – dont des enfants –, forçant plus de 90 000 personnes à fuir leurs logements dans les État Rakhine et Chin. Mgr Alexander Pyone Cho, évêque du diocèse de Pyay, qui couvre Rakhine et Paletwa, a invité les fidèles à dire le chapelet et adorer le Saint-Sacrement pendant une heure au cours du mois d’octobre, afin de prier pour la fin des hostilités et le contrôle de la pandémie du Covid-19. L’évêque a également appelé au dialogue entre toutes les parties concernées, en dénonçant le fait que des civils, y compris des enfants, doivent subir les conséquences de la reprise des combats.

(Avec Ucanews, Mandalay)


CRÉDITS

Myanmar Jesuits