Eglises d'Asie

Cambodge : un nouveau rapport alerte sur la situation des tout-petits face à la crise alimentaire

Publié le 23/09/2021




Un nouveau rapport de l’Unicef lance la sonnette d’alarme sur la détérioration de la situation alimentaire des plus jeunes, due en partie à la pandémie. Au Cambodge, selon le rapport, un enfant sur trois souffre d’un retard de croissance, et un sur dix est dans un état de maigreur inquiétant. « Nous devons investir dans un programme de soutien dédié aux mille premiers jours de la vie de l’enfant, une étape clé du développement », souligne Foroogh Foyouzat, représentante de l’Unicef au Cambodge.

Un garçon cambodgien transporte des briques dans la province de Kandal, au Cambodge.

Un nouveau rapport, publié par le bureau central de l’Unicef, pointe un manque important de nourriture et de nutriments chez les enfants cambodgiens de moins de deux ans, entraînant des troubles irréversibles du développement. Les récentes baisses de revenus pour des millions de familles, dans le contexte de la pandémie, aggravent la situation.

Le rapport intitulé « La crise de l’alimentation des enfants au début de leur vie » – publié à la veille du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires qui se tient cette semaine – met en garde contre l’augmentation de la pauvreté et des inégalités, les conflits, les catastrophes climatiques et les urgences sanitaires telles que la pandémie de Covid-19, qui contribuent à créer une situation de crise alimentaire permanente dans le pays.

Au Cambodge, un enfant sur trois souffre d’un retard de croissance, et un sur dix est dans un état de maigreur inquiétant, tandis que le rapport rappelle qu’à l’échelle mondiale, seul un enfant sur trois bénéficie d’une alimentation suffisamment diversifiée pour bien grandir lors du passage aux aliments solides.

« En tant qu’agences de l’Onu travaillant étroitement avec le gouvernement royal du Cambodge, nous saluons l’expansion des programmes de transfert d’argent liquide, en particulier pour la nutrition maternelle et infantile », a déclaré Foroogh Foyouzat, représentante de l’Unicef au Cambodge. « Nous devons maintenant investir dans un programme de soutien dédié aux mille premiers jours de la vie de l’enfant, une étape clé du développement. »Un mauvais apport nutritionnel au cours des deux premières années de la vie peut causer des dommages irréversibles au corps et au cerveau des enfants, en pleine croissance.

« Un tel investissement contribue également à l’amélioration des résultats scolaires de l’enfant et à sa productivité pour le reste de sa vie. Aujourd’hui plus que jamais, une augmentation des budgets nationaux est nécessaire pour intensifier les programmes de nutrition. »

« Les perturbations actuelles dues au Covid-19 aggravent considérablement la situation. »

Le rapport de l’Unicef rappelle que le régime alimentaire des enfants les plus jeunes à l’échelle mondiale a montré peu de signes d’amélioration au cours des dix dernières années. Les enfants de moins de deux ans demeurent les plus vulnérables à toutes les formes de malnutrition – retard de croissance, émaciation et carences en micronutriments – en raison d’une mauvaise alimentation.

Le document indique également que les faibles connaissances en matière de nutrition et la commercialisation agressive des substituts au lait maternel contribuent à une faible diversité alimentaire des enfants et à la réduction de l’allaitement maternel exclusif.

« Les conclusions du rapport sont claires : à une étape cruciale de leur développement, des millions de jeunes enfants sont mal nourris et programmés pour l’échec », a déclaré Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef.

Un mauvais apport nutritionnel au cours des deux premières années de la vie peut nuire de manière irréversible au corps et au cerveau des enfants, qui se développent rapidement, et avoir des répercussions sur leur scolarité, leurs perspectives d’emploi et leur avenir.

« Bien que nous le sachions depuis des années, peu de progrès ont été réalisés pour fournir aux tout-petits les aliments nutritifs dont ils ont besoin. Les perturbations actuelles dues au Covid-19 aggravent considérablement la situation. »

Dans une analyse réalisée sur 91 pays, le rapport révèle que seule la moitié des enfants âgés de six à 23 mois dans le monde consomment le nombre minimum de repas recommandé par jour, tandis qu’un tiers seulement bénéficie d’une alimentation suffisamment diversifiée.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Hong Menea / Ucanews