Eglises d'Asie

Sabah : l’Église malaisienne intervient auprès des victimes après des inondations massives

Publié le 28/09/2021




Le 15 septembre, les pluies de mousson ont entraîné la crue du fleuve Sugud et un glissement de terrain dans l’État de Sabah, au nord de l’île de Bornéo. La paroisse Notre-Dame de l’Assomption de Sugud est intervenue aux côtés de nombreux groupes locaux pour soutenir près de 3 000 villageois affectés. Par ailleurs, les intempéries ont dévasté plusieurs centaines d’habitations et perturbé le réseau électrique et les ressources en eau potable. Le lendemain, 16 septembre, le pays célébrait la fête de la Malaisie, qui commémore la création de la fédération malaisienne en 1963.

Une villageoise de Sugud, assise devant sa maison dévastée par les inondations survenues le 15 septembre dans le nord de Bornéo.

La paroisse Notre-Dame de l’Assomption de Sugud, dans l’État de Sabah sur l’île de Bornéo, ainsi que plusieurs groupes catholiques, sont intervenus après des inondations désastreuses et un glissement de terrain qui ont frappé la zone le 15 septembre. Les pluies de mousson ont entraîné une crue du fleuve Sugud, dans la région en basse altitude de Kampung Sugud. Le lendemain, le 16 septembre, les habitants avaient prévu de célébrer la fête de la Malaisie, qui commémore la création de la fédération malaisienne en 1963. La catastrophe a affecté près de 3 000 villageois dans la région et détruit plusieurs centaines d’habitations. Les ressources en eau potable et le réseau électrique ont également été perturbés par les intempéries. Le ministre en chef de l’État de Sabah, Hajiji Noor, a visité les régions sinistrées le 21 septembre, en promettant une aide de 1 000 ringgits (204 euros) à chaque victime. Il a également promis de reconstruire les maisons détruites et annoncé l’accélération d’un projet de 9 millions de ringgits (1,84 million d’euros) destiné à mieux contenir les inondations et couvrant 1,13 km le long du fleuve Sugud.

Une réaction rapide de nombreux groupes locaux

Après la catastrophe, des volontaires de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption ont rassemblé et distribué des aides d’urgence (dont des sacs de riz, de l’eau minérale, des paniers alimentaires, des produits de nettoyage, des brouettes, des ustensiles de cuisine, des matelas et des oreillers), selon Catholic Sabah, la publication officielle de l’archidiocèse de Kota Kinabalu. Les locaux paroissiaux, encore en construction, se sont transformés en centre de coordination pour ces efforts humanitaires, et les volontaires l’utilisent à longueur de journée pour transporter et distribuer le matériel. Jinilis Eblol, un travailleur humanitaire et membre du Comité de la communauté catholique de Sugud, tient à saluer la réaction de plusieurs groupes locaux. Selon lui, la distribution des aides dans les zones affectées n’a pas été facilitée par la boue et par les routes bloquées – ainsi, seuls les véhicules tout-terrain sont praticables. La paroisse a également reçu des aides envoyées par d’autres groupes et ONG (dont l’association Mercy Malaysia et l’archidiocèse de Kota Kinabalu,         ainsi que des particuliers, des entreprises, et diverses organisations chrétiennes comme Caritas).

Sœur Clarice Jomitin, religieuse franciscaine, a envoyé un appel d’urgence le 22 septembre afin d’alerter sur la situation des villageois bloqués par les inondations, suscitant une réaction rapide de la communauté charismatique locale Light of Jesus (LJCCC). Selon Agnes Chai, journaliste du journal Catholic Sabah, qui a visité les zones affectées, il faudra un certain temps pour que les populations locales retrouvent une vie normale. « De maison en maison, ou ce qu’il en reste, on voit des villageois assis sous des abris de fortune, choqués et parfois endeuillés, et craignant pour l’avenir. Le futur immédiat leur semble bien sombre », a décrit Agnes Chai. Des experts évoquent, parmi les causes d’une « catastrophe contre nature et sans précédent », la destruction de l’environnement naturel et la déforestation à des fins industrielles. « Ces inondations à Sugud n’étaient pas naturelles. Les zones forestières défrichées en amont pour laisser la place à des cultures ont rendu les sols plus exposés à l’érosion, ce qui n’a fait qu’aggraver le problème pour ceux qui vivent dans le bassin-versant du fleuve Sugud », a dénoncé le géologue Felix Tongkul, interrogé par The Vibes le 20 septembre. « Le volume inhabituel de précipitations a rendu la zone sursaturée d’eau, ce qui affecte la consistance du sol et risque d’entraîner de nombreux glissements de terrain. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Catholic Sabah / Ucanews