Eglises d'Asie

Deux évêques philippins réagissent à un rapport sur la montée des eaux dans la baie de Manille

Publié le 29/09/2021




Cette semaine, Mgr David, président de la Conférence épiscopale et évêque de Caloocan (Grand Manille), et Mgr Bastes, évêque de Sorsogon, ont réagi à un nouveau rapport de l’organisation environnementale Greenpeace East Asia, alertant sur la montée des eaux dans la capitale. Selon le rapport, au moins 87 % des 34 km² de superficie de la ville seraient affectés par les inondations d’ici dix ans, risquant d’entraîner près d’1,54 million de personnes déplacées. Une autre étude signale une montée des eaux d’environ 13,24 mm par an dans la baie de Manille.

Une étude signale que la montée des eaux dans la baie de Manille est de près de 13,24 mm par an.

Deux évêques philippins ont réagi récemment à un nouveau rapport alertant sur la situation de Manille, l’une des villes au monde les plus exposées à la montée des eaux. La capitale philippine, située dans la plaine du fleuve de Pasig, ne s’élève qu’à près de dix mètres au-dessus du niveau de la mer. Mgr Pablo Virgilio David, président de la Conférence épiscopale et évêque de Caloocan (Grand Manille), et Mgr Arturo M. Bastes, évêque de Sorsogon, ont appelé à prendre au sérieux l’encyclique Laudato Si, publiée par le pape François en 2015 et consacrée à l’environnement. « J’invite les paroisses côtières de Navotas et Malabon à prendre conscience de la situation. Il nous faut mettre la crise climatique parmi nos priorités pastorales et nos principales actions sociales », a écrit Mgr David sur sa page Facebook, en évoquant un rapport récent publié par Greenpeace East Asia, affirmant que d’ici 2030, la métropole de Manille, densément peuplée, risque de se transformer en lac. Selon l’étude, la montée des eaux a atteint des niveaux « sans précédents », au cours de la dernière décennie, en raison des changements climatiques provoqués par les activités humaines abusives.

« La terre est notre maison commune, faisons face à cette situation ensemble »

Selon le rapport, au moins 87 % des 34 km² de superficie de la ville seraient affectés par les inondations d’ici dix ans, risquant d’entraîner près d’1,54 million de personnes déplacées. Mgr David a ajouté que les paroissiens ressentent déjà depuis longtemps les effets des inondations et de la montée des eaux dans les régions côtières, confrontées aux typhons. « Nous avons senti la montée inquiétante des eaux au cours des dernières décennies à cause des changements climatiques. Aujourd’hui, nos côtes sont menacées et les inondations risquent de déplacer plusieurs millions des nôtres et d’affecter gravement notre économie. Alors s’il vous plaît, prenons soin de notre environnement. » L’évêque a également cité une autre étude, alertant d’une montée des eaux d’environ 13,24 mm par an dans la baie de Manille. « Nous avons des rapports et des données qui indiquent que la métropole de Manille coule de près de dix centimètres par an à cause de l’extraction excessive des eaux souterraines dans la région. Plus nous continuons, plus la situation s’aggravera. »

Mgr David a invité les fidèles philippins à ne pas se contenter de se reposer sur les engagements gouvernementaux en matière de changements climatiques et de problématiques environnementales. « La terre est notre maison commune. Faisons face à cette situation ensemble – personnellement, dans nos familles, en limitant nos déchets et en économisant l’eau courante. Toutes ces petites choses contribuent à protéger notre environnement. Sinon, nous disparaîtrons avec lui », a-t-il insisté. De son côté, Mgr Bastes a confié aux catholiques que la cupidité de l’homme risque de se retourner contre lui. « Notre soif d’argent, qui va jusqu’à exploiter notre environnement en tant que maison commune, est au centre de ce problème. Le pape François a été clair sur cela dans son encyclique », a-t-il souligné. L’évêque a également appelé le gouvernement philippin à considérer davantage l’environnement comme une « question cruciale » au même titre que la pandémie. « J’espère que le gouvernement prendra conscience de l’urgence du problème. La pandémie n’est pas une raison pour continuer de dégrader l’environnement. »

(Avec Ucanews)


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