Eglises d'Asie

Dacca : 450 jeunes catholiques invités à soutenir le pluralisme et l’harmonie contre le fondamentalisme

Publié le 26/10/2021




Près de 450 catholiques de l’archidiocèse de Dacca ont participé à un rassemblement marquant les 50 ans de l’indépendance du pays (16 décembre 1971) et le centième anniversaire de Sheikh Mujibur Rahman (1920-1975), considéré comme le père fondateur de la nation bangladaise. Parmi les invités durant la rencontre, Mozammel Haque, ministre et membre de la Ligue Awami au pouvoir, a appelé les jeunes catholiques bangladais à rejeter le fondamentalisme : « Les jeunes ont le potentiel de construire une nation non communautariste, mais basée sur le pluralisme et l’harmonie. »

Une danse traditionnelle lors d’un rassemblement de jeunes catholiques, le 23 octobre à Dacca, marquant les 50 ans de l’indépendance du pays.

Le ministre bangladais des affaires de la guerre de libération, A.K.M. Mozammel Haque, a appelé les jeunes catholiques du pays à contribuer à la société et à la nation en soutenant le pluralisme et en dénonçant l’extrémisme. « Rejetez le fondamentalisme religieux et construisez la société et la nation selon l’esprit de notre grande guerre de l’indépendance. Les jeunes ont un grand potentiel pour construire un Bangladesh non communautariste, mais basé sur le pluralisme et l’harmonie », a-t-il déclaré. Mozammel Haque, membre de la Ligue Awami, le parti au pouvoir, a lancé cet appel lors d’un discours en tant qu’invité d’honneur lors d’un rassemblement de jeunes catholiques, le 23 octobre au Church Community Center de Tejgaon, à Dacca. L’événement était organisé par le Conseil pastoral régional de l’archidiocèse de Dacca. On comptait également, parmi les intervenants, Mgr Bejoy D’Cruze, archevêque de Dacca, ainsi que Gloria Jharna Sarker, avocate et seule femme parlementaire catholique du pays.

Près de 450 jeunes catholiques, de cinq paroisses de la capitale, ont participé au programme, à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de Sheikh Mujibur Rahman, considéré comme le père fondateur du pays, et des 50 ans de l’indépendance du pays. Les participants ont assisté à la messe et organisé un spectacle culturel afin de marquer les anniversaires. Mgr D’Cruze a rappelé que la petite communauté chrétienne, bien que réduite, a déjà fait de grandes contributions durant et après la guerre de libération du Bangladesh, pour la construction de la nation via de nombreux services dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement. « Les chrétiens sont fiers que près de 2 000 d’entre nous aient participé à la lutte pour l’indépendance contre les militaires pakistanais », a-t-il souligné. « Nos services ont bénéficié à de nombreuses personnes, quelles que soient la religion, l’origine, le sexe ou la classe sociale. Les chrétiens continuent de servir la nation dans un esprit patriotique. »

« Les chrétiens ont démontré beaucoup de courage et de dévouement »

Gloria Jharna Sarker a également invité les jeunes chrétiens bangladais à vivre en harmonie et à participer au développement de la nation. « Les chrétiens ont démontré beaucoup de courage et de dévouement durant la guerre de la libération, et ils ont aidé le Bangladesh à progresser. J’ai toute confiance que les jeunes chrétiens pourront contribuer encore davantage. » Arnob C. Rozario, âgé de 22 ans, un jeune catholique de la paroisse du Saint-Rosaire d Tejgaon, s’est réjoui du programme. « La pandémie a imposé à tous beaucoup de stress, y compris aux jeunes. Et ce programme nous a aidés à nous sortir un peu de la monotonie. J’ai vraiment aimé les appels des intervenants à contribuer à la nation en utilisant nos talents », a-t-il confié. « Les jeunes chrétiens doivent être en lien avec l’Église et apprendre à servir les plus défavorisés. Nous pouvons exprimer notre amour et notre compassion pour tous, sans jamais mépriser personne. »

Durant la partition de l’Inde en 1947, la majorité musulmane habitant la partie orientale de la province du Bengale a rejoint une partie du Pakistan nouvellement créé. Toutefois, l’oppression socio-économique, culturelle et politique du pouvoir pakistanais a suscité des mouvements appelants à l’autodétermination et à l’indépendance. Une répression sanglante du peuple bengali par l’armée pakistanaise, destinée à contrer le mouvement d’indépendance, a entraîné neuf mois de guerre civile, causant près de 3 millions de morts et 10 millions de réfugiés, selon les archives officielles du pays. Plusieurs centaines de chrétiens, dont trois prêtres, ont été tués par l’armée pakistanaise durant la répression. L’indépendance a été signée le 16 décembre 1971.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews