Eglises d'Asie

Le diocèse de Jeonju inaugure un nouveau centre culturel dédié aux martyrs coréens

Publié le 27/10/2021




Le 16 octobre, Mgr John Kim Son-tae, évêque de Jeonju (dans la province de Jeolla du Nord, à environ 2h30 de Séoul), a inauguré le « World Peace Hall », un nouveau centre culturel dédié aux martyrs catholiques coréens. Mgr Kim a célébré une messe en présence de plusieurs personnalités locales, dont Oh Young-woo, ministre adjoint de la Culture, du Tourisme et des Sports. Le centre a été ouvert plus d’un mois après l’annonce de la découverte, le 1er septembre dans le diocèse de Jeonju, des restes des trois premiers martyrs, plus de deux siècles après leur mort.

Le nouveau complexe culturel dédié aux martyrs coréens, inauguré le 16 octobre à Jeonju, dans le district de Wansan-gu.

Le diocèse de Jeonju, dans la province du Jeolla du Nord, à environ 2h30 de Séoul, a ouvert un complexe culturel afin de soutenir l’esprit de foi et de fraternité des martyrs catholiques coréens parmi les fidèles et la société civile. Le World Peace Hall (Centre pour la paix mondiale) est un hommage aux chrétiens qui ont sacrifié leur vie durant les persécutions massives commises par les dirigeants coréens durant les débuts du christianisme dans le pays, alors que plusieurs milliers de chrétiens ont subi le martyre pour avoir refusé de renier leur foi. Le 16 octobre, Mgr John Kim Son-tae, évêque de Jeonju, a célébré une messe spéciale afin d’inaugurer et bénir le nouveau centre, situé à Jeonju dans le district de Wansan-gu. « Grâce au Hall of Peace, le diocèse pourra partager la fraternité montrée par les martyrs, approfondir l’esprit des martyrs et en témoigner auprès de la société civile », a souligné l’évêque, interrogé par le journal local Catholic Times of Korea. Le complexe est ouvert à tous, quelle que soit l’ethnie ou la religion, afin de permettre à la population locale de mieux découvrir l’histoire des martyrs et leurs valeurs.

Plusieurs personnalités locales et dignitaires catholiques ont participé à l’événement, dont Oh Young-woo, ministre adjoint de la Culture, du Tourisme et des Sports, Song Ha-jin, gouverneur de Jeonbuk, Kim Seung-soo, maire de Jeonju, et Kim Seong-ju, membre du parlement. Le bâtiment de trois étages est situé sur un terrain de 39 053 m². Il compte une galerie dédiée aux événements culturels et aux expositions, ainsi qu’une salle des congrès qui peut accueillir jusqu’à 500 personnes. Le centre compte également un centre de retraite et de formation pouvant loger jusqu’à 76 résidents, avec notamment des chambres doubles et des espaces réservés aux familles, ainsi que des salles de séminaire pour les groupes. Le projet a bénéficié de subventions du ministère de la Culture, du Tourisme et des Sports, quand l’Église locale a approuvé les premiers plans en 2015. Les travaux de construction ont duré trois ans et ont été achevés en mai dernier.

« L’Église coréenne a grandi sur les fondations posées par le sang des martyrs ».

Le World Peace Hall a été inauguré plus d’un mois après l’annonce par Mgr Kim, le 1er septembre, de la découverte des restes des trois premiers martyrs catholiques coréens, plus de deux siècles après leur mort. Après des recherches historiques et des tests ADN, il a été confirmé que les dépouilles sont celles de Paul Yun Ji-chung et de James Kwon Sang-yeon, décapités en 1791, et du frère de Paul Yun, Francis Yun Ji-heon, martyrisé en 1801. Les révélations ont suscité un intérêt national et international, à propos de l’histoire du christianisme en Corée, né des persécutions survenues il y a plusieurs siècles. Mgr Kim a décrit la découverte comme un événement significatif pour l’Église coréenne, qui « a grandi sur les fondations posées par le sang versé des martyrs ». Le christianisme est arrivé en Corée durant l’invasion japonaise à partir de 1592, au cours de laquelle plusieurs Coréens ont été baptisés, probablement par des soldats chrétiens japonais, selon des sources ecclésiales. Il s’agissait au début d’un mouvement laïc indigène.

Yi Seung-hun, un Coréen baptisé en Chine en 1784, a également commencé à baptiser d’autres personnes cette année-là. Alors que la foi a commencé à se répandre dans le pays, les catholiques ont subi des persécutions et des discriminations de la part des dirigeants, qui considéraient leur religion comme une influence subversive. Les autorités coréennes ont commencé à voir le catholicisme comme une fausse religion opposée aux valeurs confucéennes et soutenant l’impérialisme occidental dans le pays. Au cours des persécutions, survenues au XVIIIe et au XIXe siècle, plusieurs milliers de catholiques coréens ont été assassinés pour avoir refusé de renoncer à leur foi. La plus grande persécution, en 1866 a causé plus de 8 000 martyrs.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Diocèse de Jeonju / Ucanews