Eglises d'Asie

Séoul : une exposition photo marque le centenaire de la naissance du cardinal Stephen Kim Sou-hwan

Publié le 21/05/2022




Jusqu’au 23 mai dans la cathédrale de Myeongdong, dans la capitale sud-coréenne, l’archidiocèse de Séoul a ouvert une exposition photo sur le cardinal Stephen Kim Sou-hwan (1922-2009), à l’occasion du centenaire de sa naissance. L’exposition présente 50 photographies en noir et blanc illustrant la vie et l’œuvre du cardinal coréen, salué pour ses efforts d’évangélisation et pour une position forte contre le régime militaire coréen de l’époque. Il a été archevêque de Séoul de 1968 à 1998, et président de la Conférence épiscopale coréenne de 1973 à 1977.

Le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, durant la messe de minuit en décembre 1989 à Séoul.

L’archidiocèse de Séoul a ouvert une exposition photo dans le cadre de célébrations marquant le centième anniversaire de la naissance du premier cardinal coréen, Mgr Stephen Kim Sou-hwan (1922-2009). L’exposition, inaugurée dans la cathédrale de Myeongdong, dans la capitale sud-coréenne, présente un aperçu de la vie et de l’œuvre du cardinal Kim, archevêque de Séoul de 1968 à 1998. Selon le Catholic Times of Korea, elle montre 50 photographies en noir et blanc, prises par le photographe Michael Seo Yeon-jun, sélectionnées parmi une collection de 700 photos prises entre 1984 et 1988.

Michael Seo explique qu’il s’agit de la « toute première opportunité » de faire découvrir au monde la vie et l’œuvre du cardinal Kim, et une histoire de l’Église locale qui a fortifié les racines de la foi catholique en Corée. Certaines photos reflètent la situation socio-économique et politique de la période. L’un d’entre elles présente les anciens présidents Kim Young-sam et Kim Dae-jung, lors d’une messe présidée par le cardinal Kim. Le photographe précise qu’il a suivi le cardinal défunt durant ses visites pastorales et œcuméniques. Toutes les photos sont en noir et blanc, un choix influencé par la difficulté technique des développement photo en couleurs à l’époque dans le pays, sans parler du coût des pellicules.

Un autre point fort de l’exposition est l’utilisation de papier coréen traditionnel, également appelé « Hanji », fait à partir de pulpe de Dak (ou « mûrier à papier »). Sa durabilité et sa résistance à l’eau en fait un matériau idéal pour conserver des documents et des photographies à long-terme. « Il peut très bien être préservé durant plus de mille ans », assure Michael Seo. Le photographe tient également à remercier Mgr Job Yobi-koo, évêque auxiliaire de Séoul, qui a soutenu le projet. « J’ai connu Mgr Job depuis qu’il était curé de paroisse. C’est grâce à son aide que j’ai pu organiser cette exposition. »

« Une étoile qui guide notre pays dans son histoire moderne »

Le cardinal Stephen Kim Sou-hwan est particulièrement salué pour ses efforts soutenus pour l’évangélisation et le développement de l’Église coréenne malgré les épreuves et les difficultés. Sa position forte sur les droits de l’homme et la démocratie, durant la transition violente du régime militaire coréen à la démocratie, en a fait une personnalité reconnue par de nombreux Coréens. Selon des sources locales, à l’époque du cardinal Kim, le nombre de catholiques en Corée du Sud a été multiplié par six.

Il a également été une voix isolée d’opposition au régime militaire durant un temps de crise pour l’Église coréenne. Chung Se-Kyun, ancien Premier ministre sud-coréen, a parlé de lui comme d’une « étoile qui nous guide dans l’histoire moderne de notre pays ». En 1987, quand le régime militaire a réprimé le clergé catholique, les religieux et les étudiants pour leur soutien à la démocratie, le cardinal Kim a déclaré : « Vous devrez vous en prendre à moi, puis aux prêtres et aux religieuses après moi, avant de pouvoir arrêter les étudiants. »

Né le 8 mai 1922 à Daegu, Stephen Kim a été ordonné prêtre en 1951. Il a été diplômé en philosophie à l’université catholique de Jochi Daigaku de Tokyo, puis en théologie à l’université de Munster en Allemagne (de 1956 à 1962). Il a été nommé évêque de Masan en 1966, puis archevêque de Séoul en 1968. Le pape Paul VI l’a créé cardinal en 1969. À l’âge de 47 ans, il est devenu le plus jeune cardinal de l’Église catholique. Dans la capitale sud-coréenne, il s’est attelé à mettre en œuvre l’esprit du concile Vatican II, tout en intensifiant les activités d’évangélisation et en invitant la participation des laïcs. L’une de ses priorités a été le dialogue avec les non-chrétiens et la coordination des efforts caritatifs. Il a été président de la Conférence épiscopale coréenne de 1973 à 1977, et de la FABC (Fédération des conférences épiscopales asiatiques) de 1974 à 1977. Il est décédé le 16 février 2009.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Michael Seo Yeon-jun / Ucanews