Eglises d'Asie

Le cardinal Bo appelle les chrétiens à être « porteurs d’espérance » face aux crises

Publié le 28/06/2022




À l’occasion d’une conférence en ligne, organisée du 20 au 23 juin par le réseau catholique international CPN (Catholic Peacebuilding Network) sur le thème « Artisans de paix catholiques en temps de crise : espérance pour un monde blessé », le cardinal Charles Maung Bo, président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), a appelé les chrétiens à être « porteurs d’espérance » en temps de crise : « Une espérance brute, concrète, véritable, enracinée dans la vraie source de notre force, le Seigneur crucifié et ressuscité. »

Le cardinal Bo à Mingalardonn en périphérie de Rangoun, Pâques 2017.

Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), a appelé les chrétiens à être « porteurs d’espérance » alors que la guerre, les attaques contre la liberté religieuse, le Covid-19 et les changements climatiques menacent le monde entier. Le cardinal birman a insisté en soulignant que « nous devons entretenir l’espérance quelles que soient les croix que nous portons ». « Pas une fausse espérance, à la manière de ‘Hollywood’.  Pas une espérance de fins heureuses et romantiques comme celles que nous voyons dans les films. Mais une espérance brute, concrète, véritable, enracinée dans la vraie source de notre force – notre Seigneur crucifié et ressuscité », a-t-il ajouté.

Les propos du cardinal Bo ont été partagés lors d’une conférence en ligne, organisée du 20 au 23 juin par le réseau catholique CPN (Catholic Peacebuilding Network), de l’Université de Notre-Dame (États-Unis), sur le thème « Artisans de paix catholiques en temps de crise : espérance pour un monde blessé ». « L’espérance ressemble un peu à du pétrole – on en a besoin pour avancer et traverser les crises. Parfois la flamme s’embrase, parfois elle faiblit, mais il ne faut jamais, jamais la laisser s’éteindre », a-t-il également confié.

L’archevêque de Rangoun a ajouté que pour entretenir la flamme de l’espérance, il faut être prêt à s’ouvrir au dialogue, construire la paix, poursuivre la résolution de conflits et la réconciliation, défendre la justice, rechercher la vérité et apporter des aides humanitaires, notamment en matière de nourriture, de logement, de soins et d’accès à l’éducation. « Quand nous avons l’espérance en temps de crise, cette espérance doit devenir une main fraternelle tendue aux autres qui ont peut-être des croyances différentes mais la même humanité », a-t-il poursuivi. « Et quand nous avons l’espérance face aux crises, nous devons déployer cette espérance en construisant des ponts entre les gens, les ethnies et les cultures, afin de faire tomber les barrières et poursuivre la paix. »

« Si nous voulons être porteurs d’espérance, nous ne pouvons pas nous contenter de mots »

Le cardinal Bo, qui est également président de la Conférence épiscopale birmane, a évoqué le sort de son pays face au Covid-19, au coup d’État militaire et aux conflits internes qui ont plongé la Birmanie dans une catastrophe humanitaire, économique et politique sans précédent, sans compter les abus commis contre les droits de l’homme. Plus d’un million d’habitants ont été déplacés, au moins 1 800 manifestants ont été tués et près de 14 000 ont été détenus au cours des 17 derniers mois. « Mais je ne prétendrai pas que quand les militaires ont pris le pouvoir dans un nouveau coup d’État le 1er février 2021, les espérances n’ont pas été ternies. Elles l’ont été, très profondément », a-t-il reconnu.

« Au milieu de cette crise, l’Église endure à nouveau le Calvaire. Tant de nos églises ont été bombardées, profanées ou endommagées, des prêtres et des laïcs ont été arrêtés, torturés et tués, et les ONG catholiques ont été réprimées ou ciblées », a-t-il dénoncé. « Si nous avons de l’amour les uns pour les autres, cela nous donnera espoir. Si nous aimons nos communautés, nos pays, nos frères et sœurs en humanité, nos valeurs, nos buts, nous ne perdrons pas espoir », a-t-il martelé. Le cardinal birman a également évoqué l’invasion russe en Ukraine en la considérant comme « non provoquée, injustifiée, injustifiable et inhumaine ». « La paix, le dialogue et la réconciliation sont possibles seulement si les torts sont reconnus, la vérité défendue et les responsables de ces crimes terribles poursuivis. Si nous voulons être porteurs d’espérance en ces temps de crise, nous ne pouvons pas nous contenter de mots. Nous devons aussi agir. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Yangon Archdiocese / Ucanews