Eglises d'Asie

Les évêques indiens demandent à leur gouvernement de faire de la béatification de Mère Teresa un événement national

Publié le 18/03/2010




Une délégation de quatre membres de la Conférence épiscopale de l’Inde, conduite par son vice-président, Mgr Vincent Concessao de Delhi, est allée, le 22 août dernier, présenter un mémorandum au Premier ministre Atal Behari Vajpayee sollicitant l’appui du gouvernement pour faire de la cérémonie de béatification de Mère Teresa, le 19 octobre prochain à Rome, un événement d’envergure nationale. Les évêques ont rappelé au Premier ministre que la religieuse, arrivée en Inde en 1929, y a passé soixante-huit ans de sa vie. Elle y a fondé les Missionnaires de la Charité en 1950 au service des plus pauvres des pauvres. La préparation de sa béatification, souligne le mémorandum, a été la plus rapide de l’histoire de l’Eglise et il ne faudrait pas qu’un tel événement, de nature exceptionnelle, passe inaperçu en Inde, car il est non seulement important pour tous les chrétiens de l’Inde mais aussi pour toute la population de ce pays auquel elle appartient.

Le mémorandum demandait en particulier d’envoyer à la cérémonie de béatification à Rome une délégation composée des différentes catégories de la population du pays où la religieuse a vécu et travaillé jusqu’à sa mort. Les évêques demandaient également aux pouvoirs publics de faire en sorte que soit assurée dans le pays la diffusion télévisée des cérémonies de Rome.

En même temps, les évêques ont proposé au Premier ministre que le nom de la future béatifiée soit associé à un certain nombre d’ouvres ou de mouvements caritatifs ou encore à des gestes publics honorant sa mémoire. Ainsi, le mémorandum souhaite, par exemple, que le portrait de la religieuse soit exposé à l’intérieur du bâtiment du Parlement fédéral. En 1980, Mère Teresa avait reçu de l’Etat indien la plus haute récompense décernée par la nation, le prix Bharat Ratna (‘bijou de l’Inde’). En souvenir de cet événement, l’Eglise de l’Inde souhaitait, dans son mémorandum, offrir sa collaboration au gouvernement pour la création d’une “Fondation Mère Teresa Bharat Ratna” consacrée à l’entretien de maisons destinées aux enfants orphelins ou pauvres. Les évêques ont estimé qu’il serait convenable qu’une grande ouvre de bienfaisance sociale de niveau national prenne le nom de la religieuse en souvenir de sa vie entièrement consacrée aux pauvres. Le mémorandum suggère encore l’établissement d’un musée en son honneur, la création d’un prix portant son nom qui serait décerné chaque année à un militant de la cause sociale aux mérites éminents. Enfin, il a été demandé que le 10 septembre, jour où Mère Teresa a, en 1946, entendu son appel, soit déclaré officiellement “jour de l’inspiration”. Une équipe composée de représentants de la Conférence épiscopale et de sours missionnaires de la Charité devrait être mise en place pour réaliser les divers projets contenus dans le mémorandum.

Selon le porte-parole de la délégation des évêques indiens, le Premier ministre s’est montré très réceptif au cours de la rencontre qui a duré une vingtaine de minutes. Il a répondu d’une manière favorable aux diverses propositions qui lui ont été soumises. Certaines mesures, d’ailleurs, ont été prises de leur propre chef par les gouvernements locaux. A New Delhi, une grande rue prendra le nom de Mère Teresa le jour même de la béatification. Quant à l’Eglise, voilà déjà longtemps qu’elle a entamé les préparatifs de la béatification. Plus de quarante évêques et une très importante délégation de laïcs, pour une grande partie originaires de Calcutta, se rendront à Rome le 19 octobre, jour où seront également célébrés les vingt-cinq ans de pontificat de Jean-Paul II. Chacun des 148 diocèses de l’Inde aura ses propres cérémonies et organisera des programmes culturels et artistiques qui marqueront la béatification.