Eglises d'Asie

Le P. Gilles Reithinger a été élu supérieur général de la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP)

Publié le 12/07/2016




Agé de 44 ans, le P. Gilles Reithinger a été élu supérieur général des Missions Etrangères de Paris (MEP). Mardi 12 juillet, réunis en assemblée générale, les 25 délégués des quelque 200 membres de la Société des MEP ont élu le P. Reithinger pour un mandat de six ans, renouvelable une fois. …

… Conformément aux statuts de cette société missionnaire fondée en 1658, son élection a été communiquée pour information à la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, le dicastère à Rome dont dépendent les MEP.

Outre l’élection du supérieur général, l’assemblée générale va procéder dans les prochains jours à l’élection des quatre prêtres qui feront partis du Conseil permanent, celui-ci ayant la charge d’assister le supérieur général dans ses fonctions de gouvernement des MEP. Les grandes orientations qui seront celles des MEP pour les années à venir seront également discernées par les membres de l’assemblée générale.

Le P. Gilles Reithinger se succède à lui-même dans la mesure où, vicaire général des MEP, il était devenu supérieur général des MEP le 9 mars dernier à la suite de la nomination de son prédécesseur, le P. Georges Colomb, comme évêque de La Rochelle et Saintes. Supérieur général des MEP depuis 2010, le P. Colomb approchait toutefois de la fin de son mandat et, avec cette élection, le P. Reithinger prend la tête d’une société missionnaire en plein renouvellement, avec l’arrivée d’une génération de jeunes prêtres.

Madagascar et Singapour

Originaire de Strasbourg, le P. Reithinger a commencé des études de biologie avant de faire le choix du sacerdoce. Formé au séminaire de Strasbourg, où il est incardiné, il a été ordonné dans cette ville le 27 juin 1999. Ayant discerné une vocation missionnaire à l’issue d’une coopération effectuée à Madagascar, il est affecté à la mission de Singapour et du monde chinois. Vicaire à Londres afin d’y parfaire son anglais, le P. Reithinger a ensuite rejoint Singapour où les chrétiens représentent environ 15 % de la population, avant d’être rappelé à Paris, où il est nommé recteur du sanctuaire des Missions Etrangères à Paris, comprenant la Chapelle, la Crypte et la Salle des martyrs, lieu d’accueil des pèlerins et groupes venus visiter les MEP. A la tête d’une équipe, il pilotera la refonte de la Revue MEP, revue mensuelle des MEP, et deviendra le directeur du Centre France-Asie, école de langue accueillant près de 600 Asiatiques chaque année. C’est à la suite de l’assemblée générale de juillet 2010 qu’il est élu vicaire général de la Société, et sera nommé supérieur de la Maison de la rue du Bac, siège des MEP à Paris, avant d’être chargé du Service du volontariat international de 2013 à 2016, service par lequel environ 150 jeunes partent chaque année en Asie pour un temps de un ou deux ans de volontariat auprès des Eglises locales.

Homme de communion, souhaitant accompagner la modernité, et proposer l’Evangile comme programme de vie, le P. Gilles Reithinger confie à Eglises d’Asie sa volonté de « se placer dans les pas de Mgr François Pallu, principal fondateur des MEP, pour être un bâtisseur de ponts ».

Une société missionnaire au service de l’Eglise en Asie

Les MEP sont une société missionnaire de l’Eglise catholique. La Société des MEP a été fondée en 1658 à partir d’une intuition du jésuite Alexandre de Rhodes, missionnaire en Extrême-Orient entre 1624 et 1645. Alexandre de Rhodes estimait nécessaire que les communautés chrétiennes locales soient dotées d’un clergé autochtone, bien formé, à même de ne pas se faire repérer aussi facilement que les missionnaires européens lors des périodes de persécution. Il souhaitait aussi que la « Mission » soit exempte de toute ingérence politique, à une époque où les couronnes d’Espagne et du Portugal « géraient » les activités missionnaires. Le pape Alexandre VII (1655-1667) l’entendit et nomma trois évêques français avec le rang de « vicaires apostoliques » pour établir ce clergé autochtone et participer à la mission en Asie. Ce furent Mgr Pierre Lambert de La Motte, parti en juin 1660 comme vicaire apostolique de la Chine, Mgr François Pallu, vicaire apostolique du Tonkin, parti en juillet 1661, et Mgr Ignace Cotolendi, vicaire apostolique de Nankin et administrateur des provinces orientales de la Chine, de la Tartarie et de la Corée.

En un peu plus de 350 ans, les MEP ont envoyé 4 306 missionnaires (dont 23 ont été canonisés) en Asie. Issus de l’Eglise de France, ils sont actuellement au nombre de 205, chiffre auquel il faut rajouter 19 séminaristes. Les dernières ordinations (cinq ordinations diaconales) remontent au dimanche 3 juillet 2016. Ces cinq futurs prêtres ont chacun reçu leur « destination », à savoir Chine, Inde, Malaisie-Singapour, Cambodge et Taiwan. La « destination » est le pays, la culture, la langue et le peuple que les missionnaires reçoivent de leur supérieur général, chacun d’entre eux partant ad extra, ad vitam et ad gentes (à l’étranger, hors de sa culture d’origine, à vie, et auprès des non-chrétiens) conformément aux « Monita ad Missionarios » (‘Instructions aux missionnaires’) de 1664.

(eda/ra)