Mgr Stephen Chow, évêque de Hong-Kong, parmi les 21 nouveaux cardinaux annoncés

L’évêque de Hong-Kong, Mgr Stephen Chow (au centre), le 24 mai dernier à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour l’Église en Chine.

Ce dimanche 9 juillet à l’issue de l’Angelus, le pape François a annoncé la tenue d’un consistoire le 30 septembre prochain, pour la création de 21 nouveaux cardinaux, dont deux en Asie : Mgr Stephen Chow, évêque de Hong-Kong (64 ans) et Mgr Sebastian Francis, évêque de Penang (71 ans).

Des catholiques hongkongaises y ont vu un signe de la préoccupation et du vif intérêt du Saint-Père envers l’Église à Hong-Kong et en Chine. Parmi eux, Cecilia, une catéchiste qui travaille dans une paroisse hongkongaise, confie qu’elle a été « extrêmement surprise » d’apprendre la nouvelle, d’autant plus que Mgr Chow est évêque depuis moins de deux ans.

De nombreux laïcs et responsables catholiques hongkongais sont réticents à l’idée d’être cités dans des médias à l’étranger, de peur d’être menacés par la loi sur la sécurité nationale, introduite par Pékin et qui menace de poursuite pour toute « collusion avec des forces étrangères ». « Alors que Mgr Chow a exprimé son souhait d’être un pont entre l’Église chinoise et le Vatican, entre l’Église en Chine et l’Église universelle, nous espérons que le fait d’être cardinal l’aidera à mieux remplir cette mission », ajoute Cecilia, 60 ans. « Nous continuerons de garder l’évêque et l’Église en Chine dans nos prières. »

De son côté, Mgr Chow a fait part de sa « stupéfaction », selon la chaîne télévisée locale RTHK. L’évêque s’est adressé aux journalistes dans la cathédrale de l’Immaculée-Conception, en expliquant que son élévation au rang de cardinal implique une nouvelle mission. « Je continue d’espérer qu’il y aura davantage de réconciliation et plus d’espoir pour les jeunes, en particulier ceux qui ont été emprisonnés, pour qu’il puisse y avoir un avenir. C’est très important », a-t-il réagi.

Mgr Chow déterminé de poursuivre le rôle de Hong-Kong d’être une « Église pont »

Sa nomination survient alors que l’ancien provincial des jésuites de Chine (de 2018 à 2021) est évêque seulement depuis 2021, dans l’ancienne colonie britannique secouée par les tensions politiques. Le siège du diocèse de Hong-Kong est resté vacant durant près de deux ans, alors que Pékin se serait opposé à la nomination de Mgr Joseph Ha Chi-shing, évêque auxiliaire, en raison de son soutien au mouvement prodémocratie de 2019.

Le mouvement a rencontré une répression brutale du gouvernement, et la population est restée divisée, y compris au sein de la communauté catholique locale, qui compte environ 700 000 fidèles. Plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés et emprisonnés dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale.

Après son installation comme évêque de Hong-Kong, Mgr Chow a promis d’agir afin de « guérir les blessures » des catholiques et de la société locale. Du 17 au 21 avril dernier, il a visité l’archidiocèse de Pékin, devenant le premier évêque hongkongais à se rendre dans la capitale chinoise depuis la rétrocession de Hong-Kong à la Chine par les Britanniques en 1997.

À cette occasion, il a expliqué que cette visite rappelle la mission du diocèse de Hong-Kong à devenir « un pont » et à favoriser les échanges et les interactions des deux côtés. Durant une interview récente avec la revue jésuite La Civiltà Cattolica, Mgr Chow s’est dit déterminé de poursuivre ce rôle confié par saint Jean-Paul II d’être une « Église pont » entre Pékin et Hong-Kong et entre la Chine et le monde.

Mgr Chow, né à Hong-Kong, a rejoint les jésuites le 27 septembre 1984. Il a été ordonné prêtre en 1994. Il a obtenu un doctorat en développement humain et psychologie à Harvard (2000-2006). Il a été à la tête de deux collèges jésuites (lieux de formation des membres de la congrégation) à Hong-Kong depuis 2007. Il a également été professeur adjoint honoraire de l’Université de Hong-Kong (2008-2015).

(Avec Ucanews)