Un demi-million d’enfants birmans déplacés à cause des conflits internes selon un nouveau rapport

Dans un rapport publié le 1er novembre, l’ONG Save the Children indique que le nombre d’enfants contraints de fuir leur foyer pour échapper à la violence au Myanmar dépasse désormais le demi-million, avec une escalade rapide des déplacements cette année.

L’organisation caritative précise que plus de 1,4 million de personnes ont été déplacées par le conflit au Myanmar depuis le mois de février 2020, dont 1,1 million ont été forcées de fuir depuis l’escalade de la violence en février 2021. Sur le total de 407 000 enfants déplacés, environ 63 %, soit 257 000, l’ont été au cours des neuf derniers mois.

« De nombreuses familles déplacées au Myanmar vivent dans des abris de fortune dans la jungle et souffrent de faim et de maladie, indique le rapport. Leurs enfants sont extrêmement vulnérables à des risques sécuritaires comme la traite et l’exploitation. »

Le document rappelle que des dizaines d’enfants ont perdu la vie récemment dans le conflit. En septembre 2022, 11 enfants auraient été tués et 17 autres blessés dans une frappe aérienne sur une école du village de Let Yet Kone, dans la région de Sagaing. Le mois dernier, deux enfants ont été tués et un autre grièvement blessé dans une explosion sur le chemin de l’école dans l’État Chin, au nord du pays.

« Un an après le début de cette crise politique et de cette escalade de la violence, 150 000 enfants avaient déjà été déplacés par le conflit, souligne Olivier Franchi, directeur du programme Asie de Save the Children. Quelques mois plus tard, ce nombre atteint désormais le demi-million. Ces chiffres et cette accélération sont un avertissement : alors que le monde est aux prises avec de nombreuses crises, les enfants du Myanmar ne doivent pas être oubliés. »

Dans un message vidéo publié le 31 octobre, le pape François a appelé les catholiques à prier pour les enfants qui souffrent à cause « du rejet, de la pauvreté et des conflits dans le monde ».

« Il y a encore des millions de garçons et de filles qui souffrent et vivent dans des conditions très similaires à l’esclavage, a déclaré le pape. Ces enfants ne sont pas des numéros mais des êtres humains avec des noms et une identité que Dieu leur a donnée […] Chaque enfant marginalisé vivant sans école, sans famille, sans soins de santé, est un cri qui s’élève vers Dieu et fait honte au système que nous, adultes, avons construit. »

Le représentant permanent du Myanmar auprès des Nations unies, Kyaw Moe Tun, a récemment appelé les organisations mondiales à prendre des mesures rapides et décisives, notamment pour protéger la vie et les droits des enfants. Selon un rapport des Nations Unies publié en juin dernier, le régime militaire birman a tué des dizaines d’enfants pris dans les feux croisés du conflit ou bien ciblés par la violence. Plus de 2 400 personnes ont été tuées et plus de 16 000 personnes ont été arrêtées par la junte depuis le coup d’État militaire de février 2020.

Les évêques du Myanmar ont demandé à plusieurs reprises aux généraux au pouvoir de respecter la vie humaine et le caractère sacré des lieux de culte, des hôpitaux et des écoles de cette nation d’Asie du Sud-Est. Les églises dans certaines zones ethniques ont été particulièrement prises pour cibles au cours du conflit.

(Avec Ucanews)