Terme(s) recherché(s) :


Le pouvoir politique affiche sa résolution de contrer les actions violentes d’organisations musulmanes extrémistes telles que le Front des défenseurs de l’islam

18 mars 2010
Le 13 juin dernier, 56 législateurs, issus de différents partis politiques – dont des partis musulmans -, ont apposé leur signature à un texte appelant le président de la République à abolir les décrets et ordonnances inspirés de la charia édictés ces derniers temps par différents districts, régences ou municipalités à travers le pays (1). C’était là la dernière manifestation en date de la volonté affichée du pouvoir politique de ne pas laisser vider de leur substance les principes constitutionnels de coexistence pacifique entre les religions. Quelques jours auparavant, à l’occasion du “Jour du pancasila le 1er juin dernier, le président de la République, Susilo Bambang Yudhoyono, avait prononcé un discours remarqué, appelant à une revitalisation des “cinq principes” (pancasila), qui sont ceux de l’Indonésie depuis 1945 (2). Il avait aussi accusé “des mains invisibles” de chercher à répandre, dans la nation, des idées allant à l’encontre des principes de tolérance et de pluralisme sur lesquels l’Indonésie contemporaine est fondée.


La faculté de droit de l’université catholique d’Atma Jaya à Djakarta a réuni une centaine de personnes de différentes tendances autour d’une table ronde sur la peine de mort


Le 30 mai dernier, la faculté de droit de l’université catholique d’Atma Jaya, à Djakarta, a organisé une journée débat sur le thème de la peine de mort, qui a réuni une centaine de personnes, dont des avocats, des juges et des étudiants en droit.


Moluques : à Amboine, une religieuse catholique a été tuée par un cambrioleur


Selon une dépêche de l’agence Fides du 14 mars dernier, une religieuse catholique de 33 ans, du couvent de Jalan Pattimura, dans la ville d’Amboine, chef-lieu de la province des Mollusques, a été tuée le 10 mars dernier au matin. La sour, des Filles de Notre Seigneur du Sacré-Cour, avait surpris un intrus dans le couvent, peut-être un voleur qui, effrayé, l’a attaquée et blessée avec un couteau. Quand ses consoeurs l’ont retrouvée, elle vivait encore mais est décédée des suites de ses blessures après son transfert à l’hôpital.


La nouvelle mouture du décret de 1969 régissant la construction des lieux de culte ne satisfait pas pleinement les responsables des Eglises chrétiennes


Selon la presse indonésienne, M. Maftuh Basyuni, ministre des Affaires religieuses, et M. Ma’ruf, son homologue de l’Intérieur, ont signé, le 21 mars dernier, la nouvelle mouture du décret de 1969 régissant la construction des lieux de culte. L’ancien décret, qui lui-même reprenait une loi de 1966, posait problème et, au cours de l’année 2005, la fermeture forcée de plusieurs dizaines de lieux de culte protestants dans la province de Java-Ouest avait créé une certaine agitation (1). Le président de la République avait alors ordonné à ses ministres de travailler à une refonte de ce décret et, selon divers responsables d’Eglises chrétiennes, le nouveau texte – dont la publication officielle n’a pas encore eu lieu – apporte certes des améliorations, mais n’est pas pleinement satisfaisant.


Célèbes : le pape a envoyé un message de compassion aux trois catholiques condamnés à mort pour des violences anti-musulmanes commises en 2000


Le 19 mars dernier, Mgr Josephus Suwatan, évêque du diocèse de Manado, à Célèbes, s’est rendu à la prison de Palu, dans la province de Célèbes-Centre, pour rencontrer les trois catholiques condamnés à mort en 2001 pour le meurtre de musulmans, commis en mai et juin 2000. A Fabianus Tibo, 60 ans, à Marianus Riwu, 48 ans, et à Dominggus da Silva, 42 ans, l’évêque, porteur d'”un message d’union” du pape Benoît XVI, a remis des croix et des rosaires. Il leur a fait part des salutations, du soutien et de la bénédiction du souverain pontife. Les trois hommes ont remercié le prélat, prié le rosaire avec lui et dit tout le bien que cette visite leur procurait. “Nous remercions le Saint Père, qui se préoccupe vraiment de nous a déclaré Fabianus Tibo. Selon le P. Melki Yohanes Tore, curé à Palu, qui accompagnait Mgr Suwatan, les trois hommes ont “aussi redit qu’ils n’étaient pas coupables des faits qui leur sont reprochés”. Deux fois par mois, le P. Tore visite les trois condamnés, pour les réconforter, les entendre en confession et leur donner la communion.


Célèbes : la mobilisation demeure intense pour obtenir la révision du procès des trois catholiques condamnés à mort pour des violences anti-musulmanes en 2000


Le 4 avril dernier, à Djakarta, le procureur général d’Indonésie, Abdul Rahman Saleh, a déclaré que l’exécution des trois catholiques condamnés à mort par un tribunal de la province de Célèbes-Centre en 2001 (1) aurait sans doute lieu dans le courant du mois. Deux jours plus tard, une information – démentie peu après – a couru selon laquelle la Cour suprême d’Indonésie avait rejeté une demande de réouverture du procès des trois hommes. Ces informations, ajoutées à celle connue le 3 avril selon laquelle de hauts responsables de l’appareil judiciaire s’étaient réunis à Palu, à Célèbes-Centre, pour discuter avec les autorités provinciales des modalités de l’exécution, ont suscité l’indignation des milieux qui sont mobilisés, depuis plusieurs mois, pour obtenir la révision du procès ayant abouti à la condamnation à mort des trois catholiques. En mars dernier, le pape Benoît XVI avait envoyé un message de compassion aux trois hommes (2).


L’exécution éventuelle de trois musulmans, condamnés pour les attentats de Bali, et de trois catholiques, condamnés pour des violences interconfessionnelles à Poso, revêt un caractère sensible


Trois musulmans, trois catholiques, six hommes peut-être bientôt fusillés : l’Indonésie s’apprête à procéder à six exécutions capitales, lesquelles pourraient raviver les tensions inter-confessionnelles dans certaines régions de l’archipel. Les trois musulmans – Amrozi, Imam Samudra et Ali Gufron – sont des islamistes qui ont revendiqué haut et fort leur participation aux attentats sur l’île de Bali qui ont fait plus de 200 morts en octobre 2002. Les trois catholiques – Fabianus Tibo, Marianus Riwu et Dominggus da Silva -, originaires de Flores, mais installés dans la région de Poso, à Célèbes, ont été condamnés à mort pour avoir participé et, dans une certaine mesure, organisé des émeutes anti-musulmanes en mai-juin 2000.


Un parti politique d’inspiration catholique lance un appel pour un retour à l’idéal du “pancasila”


Un parti d’inspiration catholique vient de lancer un appel pour un retour à l’idéologie du pancasila (‘les cinq principes’) afin de reconstruire une vie nationale démocratique et solide. “Restaurer le pancasila comme idéal national, une garantie pour la démocratie et la solidarité tel est le titre de la motion publiée le 18 janvier par le comité national du Parti catholique démocratique, le PKD d’Indonésie, selon son acronyme indonésien (1). La foi en un Dieu suprême, un humanisme juste et civilisé, une Indonésie unie, une démocratie guidée par la sage prudence des représentants du peuple et une justice sociale pour tous sont les cinq grands principes qui doivent guider la nation. Pourtant, avoue le PKD d’Indonésie, cet idéal n’est plus qu’un “souvenir » ou même a été éliminé parce que démodé.


Des responsables religieux invitent les médias à respecter la sensibilité des croyants


Réunis à Djakarta le 18 février dernier, une centaine de responsables religieux, d’universitaires et de professionnels des médias ont débattu du thème : “La liberté de la presse et l’éthique”. Invités à l’initiative de la Muhammadiyah, la seconde plus importante organisation musulmane de masse du pays, ils ont abordé la question des relations entre la presse et les religions à la lumière des incidents surgis après la parution au Danemark, puis dans plusieurs pays européens, de caricatures représentant, entre autres, le prophète Mahomet (1). Résumant les débats, Din Syamsuddin, président de la Muhammadiyah, a déclaré que les délégués “soutenait la liberté de la presse et défendait la liberté d’expression, mais soulignait le principe que la liberté ne doit violer la sensibilité d’aucune religion”.


Un hommage posthume a été rendu à un jésuite néerlandais pour sa contribution à l’étude de la langue et de la littérature javanaises anciennes


Les 9 et 10 février derniers, des universitaires réunis en symposium ont tenu à faire l’éloge posthume d’un jésuite néerlandais pour sa contribution à l’essor de la littérature et de la langue javanaise en Indonésie. Le P. Petrus Josephus Zoetmulder était un expert en langue et en littérature javanaise ancienne et l’auteur de nombreux ouvrages, dictionnaires, grammaires, traductions et études savantes. Né en 1906 à Utrecht, aux Pays-Bas, entré dans la Compagnie de Jésus, il lui fut demandé de se préparer à partir pour Java. Etudiant au séminaire de Yogyakarta en 1928, il est ordonné prêtre en 1938. Il y mourra soixante ans plus tard, en juillet 1995 (1). La contribution du P. Zoetmulder à l’étude de la littérature javanaise a été mise en lumière au cours d’un symposium, “The Reviewing Javanse Study qui s’est tenu à l’université catholique Sanata Dharma de Yogyakarta. “Romo Zoet (ainsi que le jésuite était appelé), tout en étudiant la langue et la littérature javanaises anciennes et en les diffusant à travers ses ouvrages, a su unir ‘la contemplation à l’action’, tel que l’enseignait saint Ignace de Loyola a déclaré le P. Swantoro. Le P. Swantoro, directeur de la Maison de la culture de Tembi à Yogyakarta et soucieux d’acculturation, considère comme capitale la culture javanaise. Il organise des spectacles, des expositions et d’autres manifestations qui, toutes, lui sont consacrées.