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La nuit du Nouvel An, les cimetières dans le nord de l’île de Célèbes sont des lieux très animés

18 mars 2010
Dans la province de Célèbes-Nord, des milliers de chrétiens (1) se rendent en foule dans les cimetières le soir de la Saint Sylvestre, les bras chargés de fleurs, de cierges, de pétards et autres bougies magiques. Ils passent la nuit dans les cimetières illuminés de milliers de cierges. Ils prient pour leurs défunts, après quoi, ils font partir pétards et bougies magiques. Passer la nuit du jour de l’An dans les cimetières est une tradition ancienne à Célèbes-Nord et nombre de Sulawésiens qui vivent à Djakarta ou ailleurs reviennent au pays à cette occasion, pour inaugurer la nouvelle année près de la tombe familiale. Kuhun et Teling sont les deux plus grands cimetières du chef-lieu de la province, Manado ; ils se transforment en mers de lumière ce soir-là et attirent plus de 3 000 personnes.


Bornéo : dans la province de Kalimantan-Ouest, l’Eglise catholique vient en aide aux migrants, principalement musulmans, afin de contribuer au développement des peuples autochtones


Le diocèse catholique de Pontianak, situé dans la province de Kalimantan-Ouest, sur l’île de Bornéo, a mis en place un programme de formation et d’aide au développement destiné aux familles de migrants, principalement musulmans, venues de Java ou d’autres régions relativement surpeuplées de l’Indonésie pour s’installer dans cette province, vaste et faiblement peuplée. Selon Cosmas Damianus Yan Kay, secrétaire de la Commission diocésaine pour le développement socio-économique, le diocèse souhaite, en aidant les migrants javanais, réputés pour leur ardeur au travail et leur connaissance des techniques agricoles, parvenir à aider les populations autochtones, en grande partie catholiques.


A l’approche de l’année électorale 2004, des responsables catholiques appellent à la coopération politique avec les musulmans modérés


Lors de la dernière assemblée du Forum de la communauté catholique indonésienne (FMKI, selon son acronyme indonésien), différents responsables catholiques ont appelé les catholiques d’Indonésie, qui représentent environ 3,5 % de la population du pays, à s’impliquer dans les affaires sociales et politiques de la nation et, pour cela, à travailler avec les musulmans modérés en évitant de militer dans des partis à base confessionnelle. Fondé le 15 août 1998 par des militants catholiques, le Forum s’est donné pour mission d’aider à bâtir une Indonésie fondée sur le respect de la dignité humaine, la démocratie, l’Etat de droit, la justice, la paix et le bien-être social. Environ 150 personnes assistaient à sa dernière assemblée, réunie du 23 au 26 octobre, à Djakarta, sous le titre : “La vocation des catholiques et leur implication dans la vie politique et sociale”.


Un projet de loi sur l’harmonie interreligieuse soulève l’opposition des milieux religieux


Un projet de loi sur l’harmonie interreligieuse, rédigé par le ministère des Affaires religieuses, suscite l’opposition des milieux religieux. Exprimée principalement par les milieux catholiques, cette opposition est partagée par des responsables protestants et musulmans qui estiment que les actuelles lois relatives à la religion suffisent à garantir l’harmonie religieuse et que l’Etat aujourd’hui a mieux à faire, notamment en matière de lutte contre la corruption, qu’à légiférer dans le domaine de l’harmonie interreligieuse.


A l’approche des élections législatives et présidentielles de 2004, les évêques catholiques préparent une Lettre pastorale et s’inquiètent de l’élargissement de la fracture sociale


“La justice sociale pour tous”. Tel était le thème choisi par les évêques catholiques d’Indonésie pour leur assemblée annuelle. Du 3 au 13 novembre dernier, trente-sept évêques ont réfléchi aux questions sociales, estimant que le fossé grandissant qui sépare les riches des pauvres constitue “une réalité saisissante” de la société indonésienne. Afin de réaliser la “justice sociale” nécessaire au développement harmonieux du pays, ils ont appelé les catholiques à collaborer avec leurs concitoyens de bonne volonté et, dans la perspective des élections législatives et présidentielles de 2004, ils ont annoncé la publication prochaine d’une Lettre pastorale. Sans donner, bien entendu, de consigne de vote, ils demandent aux catholiques d’apporter leurs suffrages à des candidats sur qui on peut compter pour ouvrer au développement du bien commun.


Selon un récent sondage, l’électorat musulman est majoritairement favorable à des formations politiques modérées


Selon un récent sondage dont les résultats ont été publiés dans le Jakarta Post du 19 novembre dernier, l’électorat musulman se déclare majoritairement en faveur des formations politiques modérées. Conduite du 1er au 20 août dernier par l’Institut indonésien de sondages, cette étude montre que les partis démocratiques, pluralistes et modérés remportent beaucoup plus largement l’adhésion des électeurs musulmans que les formations politiques qui fondent leur plate-forme électorale sur l’instauration d’un Etat islamique en Indonésie (1).


Florès : après la condamnation par un tribunal local d’un prêtre catholique pour diffamation et les violences commises par les partisans de ce prêtre, l’évêque du lieu appelle au calme


Par une lettre datée du 19 novembre dernier, Mgr Darius Nggawa, évêque du diocèse catholique de Larantuka, situé sur l’île de Florès, s’est adressé à ses prêtres et aux catholiques de son diocèse pour leur dire le regret qu’il avait éprouvé du fait des violences commises par les partisans d’un prêtre récemment condamné pour diffamation. Tout en appelant les catholiques à continuer à se battre pour la justice et la paix, il a ajouté que “la lutte contre toutes les formes d’injustice doit être poursuivie mais en étant fondée sur les principes de la vérité, de la justice, de l’amour et de la liberté”. “Nous devons mettre fin à toute activité qui viendrait heurter la noblesse du combat pour la justice a-t-il conclu.


L’ISLAM INDONESIEN A LA RECHERCHE D’UNE VOIE D’EXPRESSION SUR LA SCENE POLITIQUE


Depuis que l’Indonésie a commencé à s’ouvrir à la démocratie en 1998, l’islam politique y a fait des progrès notables. Pour le simple observateur, la perspective de voir les forces politiques islamistes prendre le dessus sur les partis laïques, non confessionnels, à l’occasion d’élections démocratiques, peut sembler une hypothèse plausible dans un pays où près de 90 % des 220 millions d’habitants sont musulmans. Si cela a pu se produire dans des pays très majoritairement musulmans comme l’Algérie et la Turquie (où les militaires sont intervenus et ont supprimé la démocratie), alors il n’est pas interdit de penser que cela peut aussi se produire en Indonésie, pays de la planète abritant la plus importante population musulmane.


Des universitaires catholiques et musulmans dénoncent l’ampleur de la corruption dans le pays, un phénomène qui n’épargne pas les religions


A Yogyakarta, au mois d’août dernier, un colloque a réuni environ 150 participants, des universitaires pour une grande part, sur le thème : “Edifier un mouvement anti-corruption dans une perspective éducative”. Selon plusieurs intervenants, catholiques et musulmans, la corruption est une réalité tellement enracinée dans la vie de la société indonésienne contemporaine que les religions elles-mêmes ne sont pas épargnées. Pour le catholique George Junus Aditjondro, ancien journaliste au Tempo, aujourd’hui professeur dans une université australienne, “certains vont jusqu’à pratiquer la corruption au nom de la religion sous le prétexte de poursuivre des devoirs religieux”.


Célèbes : un soudain accès de violences meurtrières dans la région de Poso, visant la communauté chrétienne, est imputé à des éléments extérieurs à la province


La région de Poso, sur l’île de Célèbes, a été le théâtre les 10 et 12 octobre dernier, de violences meurtrières qui ont fait au moins douze morts, principalement des chrétiens, une quinzaine de blessés et d’importants dégâts matériels, une trentaine de maisons et une église ayant été incendiés. Selon la police locale, les attaques ont été menées par des hommes armés et masqués. La première attaque, le 10 octobre, a eu lieu dans le district de Morowali, situé sur la côte orientale de la province de Célèbes-Centre, et a visé un village chrétien, faisant trois morts. Le 12 octobre à l’aube, ce fut au tour de trois villages chrétiens, situés dans le district de Poso, d’être attaqués ; les attaques, menées simultanément, ont causé la mort de neuf personnes. Enfin, le 14 octobre au soir, une bombe a explosé dans le village de Betania, également situé à proximité de Poso, mais n’a pas fait de victimes. Très rapidement, les autorités gouvernementales ont annoncé que des troupes allaient être envoyées sur place pour renforcer la sécurité. Susilo Bambang Yudhoyono, ministre de la Sécurité, s’est rendu le 14 octobre dans la soirée à Palu, chef-lieu de la province, où il a eu des entretiens avec le gouverneur et les responsables religieux locaux. Avant son arrivée à Palu, il avait déclaré que, selon les informations en sa possession, les responsables de cet accès de violence meurtrière n’étaient pas originaires de la province. “Selon notre analyse, à part quelques locaux, des éléments extérieurs [à la province] sont derrière ces attaques. Il se peut qu’ils vivaient là depuis un certain temps a-t-il déclaré. Le ministre comme la plupart des responsables religieux et des analystes indonésiens ont été unanimes pour dire que ces attaques ne signifiaient pas une résurgence des conflits intercommunautaires qui ont dressé chrétiens et musulmans les uns contre les autres de fin 1999 à décembre 2001 et ont causé la mort de 2 000 personnes (1).