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Moluques : décrété il y a trois ans, “l’état d’urgence civile” a été levé dans la province, dénotant un réel apaisement des tensions intercommunautaires

18 mars 2010
Annoncée début septembre par Susilo Bambang Yudhoyono, ministre en charge de la Sécurité nationale, “l’état d’urgence civile” décrété il y a trois ans aux Moluques pour tenter de contenir les violences intercommunautaires opposant chrétiens et musulmans a été levé dans la province le 12 septembre dernier. Dans la province voisine des Moluques septentrionales, il avait été levé au mois de mai 2003. Cette décision de Djakarta entérine le retour durable au calme dans cette province où, de janvier 1999 à février 2002, date de la signature des accords de paix dits de ‘Malino II’ (1), près de 6 000 personnes avaient trouvé la mort et 350 000 personnes avaient été chassées de chez elles (2).


Florès : des femmes catholiques s’organisent pour améliorer leurs chances d’être élues lors des élections législatives de 2004


Sur l’île de Florès, au cours du mois de juillet dernier, une soixantaine de femmes catholiques se sont réunies pour former un “Réseau féminin” et se sont fixées pour objectif d’envoyer une ou plusieurs députées à l’Assemblée législative de la province à l’occasion des élections qui auront lieu l’an prochain. Selon elles, il est temps “pour les femmes d’entrer en politique” (1). Leur initiative répond à une loi votée en février dernier qui stipule que l’Assemblée législative de Florès doit compter au moins 30 % de femmes. Pour les 31 sièges du district de Florès Est, cela fait un minimum de neuf représentantes. Toujours selon cette loi, une femme, pour être candidate, doit être inscrite dans un parti politique.


Bali : selon un universitaire hindou, les catholiques ont un rôle à jouer dans la préservation de la culture balinaise


Lors d’un séminaire organisé le 20 juillet dernier et consacré à l’étude de la culture balinaise, I Gusti Ngurah Gorda, recteur de l’Université hindoue d’Indonésie de Denpasar, a demandé aux catholiques d’étudier la culture balinaise et de dialoguer avec les hindous pour mieux comprendre quels éléments de cette culture l’Eglise pouvait adopter sans difficulté et en toute sérénité. “Les catholiques et les Balinais hindous doivent prendre au sérieux cette étude a-t-il déclaré devant les personnalités invitées par la Commission pour le dialogue interreligieux du diocèse de Denpasar (1). Organisé à Tuka, non loin de Denpasar, chef-lieu de la province majoritairement peuplée d’hindous de Bali (2), le séminaire avait pour thème “Religion et culture 


A Java-Centre, l’Eglise catholique propose aux musulmans d’adopter un enseignement religieux général plutôt que centré sur une religion en particulier


Dans le contexte marqué par les controverses suscitées par le récent vote d’une loi sur l’éducation (1), une initiative de l’Eglise catholique dans la province de Java-Centre mérite d’être remarquée. Le 7 juin dernier, le P. Johanes Pujasumarta, vicaire général de l’archidiocèse de Semarang, a présenté à deux cents enseignants de la province l’expérience mise en place dans certaines écoles catholiques de la province en matière d’enseignement des religions. Le P. Pujasumarta intervenait lors d’un colloque intitulé : “Penser un nouveau paradigme sur l’éducation religieuse en Indonésie organisé à Purwokerto par l’Université Muhammadiyah, établissement musulman d’enseignement supérieur.


Aceh : les opérations militaires lancées par le gouvernement et le contrôle exercé par les autorités sur les ONG rendent difficile l’aide de l’Eglise catholique aux réfugiés


Selon Mgr Alfred Gonti Pius Datubara, évêque de l’archidiocèse de Medan, les opérations militaires menées par le gouvernement contre les séparatistes d’Aceh ainsi que le contrôle exercé par les autorités sur les ONG souhaitant venir en aide à la population acehnaise rendent très difficile l’aide que l’Eglise catholique souhaite apporter aux réfugiés à Aceh. Le territoire de l’archidiocèse de Medan comprend la province d’Aceh, province musulmane à 98 %, ainsi que la plus grande partie de la province de Sumatra-Nord, dont Medan est le chef-lieu. De passage à Djakarta le 17 juin dernier, Mgr Datubara a déclaré que l’Eglise ainsi que les ONG ne pouvaient agir qu’auprès des réfugiés ayant fui la province d’Aceh pour trouver refuge à Sumatra-Nord.


Moluques : dans un village proche d’Amboine, catholiques, protestants et musulmans travaillent ensemble à la restauration des lieux de culte


Le 22 juin dernier, dans le village d’Ahuru, proche de la ville d’Amboine, chef-lieu de la province des Moluques, plusieurs centaines de personnes, catholiques, protestants et musulmans mêlés, ont uni leurs forces pour commencer à déblayer les ruines laissées par trois années d’affrontements sanglants. On se souvient que de 1999 à 2001, les heurts entre communautés chrétiennes et musulmanes ont causé la mort de plus de 6 000 personnes et séparé les communautés de façon presque étanche (1). Après les accords dits de “Malino II” (2), le calme est revenu dans la province et, peu à peu, les 700 000 Moluquois chassés de chez eux par les violences ont pu, pour une grande partie d’entre eux, regagner leurs domiciles. A Ahuru, chrétiens et musulmans réunis se sont consacrés ensemble à nettoyer et remettre en état les lieux de culte abandonnés lors des affrontements.


Aceh : le président de la Muhammadiyah réitère son appel à la paix et à l’ouverture de négociations entre le gouvernement et le GAM


Le 23 juin dernier, cinq semaines après le lancement par les forces armées gouvernementales d’une vaste offensive militaire contre le mouvement séparatiste du GAM (Mouvement pour Aceh libre) à Aceh (1), le président de la Muhammadiyah, la seconde plus importante organisation musulmane de masse du pays, a renouvelé son appel au gouvernement à arrêter la guerre et à rouvrir le dialogue avec les dirigeants du GAM. “Il serait mieux pour le gouvernement de ne pas prendre de décision (à propos d’Aceh) de façon unilatérale. Il doit demander à toutes les parties impliquées de s’asseoir à la table des négociations. Et [il devrait] éviter d’évoquer pour l’heure le NKRI car, pour les Acehnais, ces lettres font uniquement référence à l’oppression a déclaré Ahmad Syafii Maarif. NKRI, la République unitaire d’Indonésie, renvoie au modèle d’un Etat centralisé, cet acronyme est principalement utilisé par les militaires.


Célèbes : la condamnation à une peine de prison ferme d’un pasteur protestant est dénoncée par les milieux chrétiens comme un verdict politique


Le 16 juin dernier, un tribunal civil de Palu, chef-lieu de la province de Célèbes-Centre, a condamné à une peine de trois ans de prison ferme Rinaldy Damanik, pasteur protestant bien connu dans la région pour son engagement dans les accords de Malino qui ont ramené la paix dans la région de Poso, ravagée par trois années de heurts entre chrétiens et musulmans, de 1999 à 2002 (1). La cour a condamné le pasteur pour détention illégale d’armes à feu. Dès l’annonce du verdict, Rinaldy Damanik s’est dit déçu et a annoncé son intention de faire appel. Les milieux chrétiens de la province ont déclaré qu’ils considéraient que le verdict avait été dicté par des “considérations politiques”.


Timor occidental : l’ensemble des responsables religieux refuse au gouvernement la création de zones géographiques spécialement réservées à la prostitution


Au Timor occidental, région majoritairement chrétienne, les responsables religieux ont rejeté comme contraire à la morale un plan gouvernemental destiné à cantonner la prostitution dans certaines zones réservées. Ces responsables catholiques, protestants et musulmans ont déclaré que chacun d’entre eux avait appelé l’ensemble de leurs communautés à rejeter ce projet de zones réservées à la prostitution comme n’étant rien d’autre qu’une justification officielle d’une pratique immorale.


ACEH : LA CRAINTE, LA DOULEUR ET LA HONTE


Dans les postes de police à Aceh, à l’extrême nord-ouest du pays, la crainte règne en maître parmi les détenus. Non qu’ils craignent l’issue d’un procès juridique légal, mais tous redoutent la torture à laquelle la police indonésienne a recours afin d’extorquer de faux aveux. Depuis plusieurs jours maintenant, des informations nous parviennent de Polres, le lieu où les forces de police locales sont stationnées à Banda Aceh, le chef-lieu de la province. Les sources sont diverses mais la principale d’entre elles vient d’un policier dégoûté par ce à quoi, selon lui, il est contraint de prendre part. Ce policier ressent une terrible honte à ne pouvoir intervenir en faveur de ceux qui sont détenus là où il est stationné.