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Moluques : selon des responsables de l’Eglise catholique sur place, l’état d’urgence décrété le 27 juin est impuissant à arrêter les massacres

18 mars 2010
Plus de deux semaines après que le gouvernement central a décrété l’état d’urgence aux Moluques, les violences n’y ont pas cessé et les forces armées se montrent toujours incapables d’empêcher les combattants musulmans “de la guerre sainte » (3) de poursuivre leurs attaques contre les chrétiens. Selon le Centre de crise du diocèse d’Amboine, les incidents se sont multipliés depuis le 1er juillet à Amboine et dans les villages alentours. La situation dans le reste de l’archipel des Moluques n’est pas meilleure.


Moluques : les responsables des Eglises chrétiennes se rendent à Genève pour témoigner devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU des atrocités commises dans l’archipel


Quelques jours après avoir lancé un appel à l’ONU à intervenir aux Moluques afin de faire cesser les violences dont sont victimes les chrétiens (4), l’évêque d’Amboine, Mgr Petrus Canisius Mandagi, accompagné du chef de l’Eglise protestante aux Moluques et du chef de l’Eglise évangélique protestante des Moluques septentrionales, s’est rendu à Genève pour témoigner devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU et pour réitérer son appel à l’aide à la communauté internationale.


Moluques : à Tual, les catholiques ont pu fêter Pâques dans le calme


Les catholiques du district de la ville de Tual (province des Moluques) ont participé dans le calme aux cérémonies de la semaine sainte, préoccupés avant tout d’arriver suffisamment tôt à l’église pour y trouver une place. La restauration de la paix et de l’ordre après une année de conflits sanglants a permis aux catholiques de Tual de célébrer la semaine sainte et les fêtes de Pâques comme au temps des années “normales”, ont constaté les observateurs.


Moluques : l’intervention de musulmans “combattants de la guerre sainte” provoque de nouveaux heurts sanglants à Amboine et dans sa région


Comme il était à craindre (17), de violents et meurtriers affrontements ont eu lieu à Amboine, capitale de la province des Moluques, entre des musulmans, épaulés par environ deux mille “laskar jihad » (les Forces de la guerre sainte) en provenance de Java, et des chrétiens. Ces heurts entre les deux communautés, profondément divisées depuis le début des violences aux Moluques en janvier 1999 (18), ont fait au moins 40 morts et plusieurs dizaines de blessés entre le lundi 16 mai et le samedi 20 mai. De nombreuses maisons ont été incendiées et deux églises détruites. Le calme est revenu à Amboine mais la situation y reste volatile. Depuis, des affrontements ont été signalés aux Moluques septentrionales. Des chrétiens d’Amboine ont appelé les Nations Unies à intervenir sur le terrain afin de garantir la sécurité des Moluquois et ont mis en cause certaines unités de l’armée, les accusant de ne pas avoir été neutres dans ces nouvelles violences.


L’Eglise locale du Timor occidental contribue à l’assistance alimentaire des camps de réfugiés est-timorais


L’Eglise locale du Timor occidental, en collaboration avec les organismes d’aide internationaux, continue aujourd’hui encore de fournir une assistance alimentaire aux quelque 100 000 réfugiés du Timor-Oriental, encore pensionnaires des camps établis sur son territoire depuis les événements du mois d’août de l’année dernière, même après que le gouvernement indonésien eut mis un terme à l’aide qu’il accordait jusque là. Dans le diocèse d’Atambua où sont concentrés la majorité des réfugiés, l’organisme caritatif diocésain, la fondation Saint Joseph, collabore activement avec l’organisation catholique américaine “Catholic Relief Service pour acheminer la nourriture nécessaire aux 43 000 réfugiés qui ont trouvé asile dans le district de Belu, dans quatre camps situés à la frontière du Timor-Oriental. La plupart de leurs pensionnaires viennent des districts de Covalima, Manufahi, et Ainaro, au Timor-Oriental.


Célèbes : les violences intercommunautaires se poursuivent dans la ville de Poso


Théâtre de sanglantes émeutes au mois d’avril (19), la ville de Poso, dans l’île de Célèbes, est la proie de nouvelles violences. Les événements ont commencé le 22 mai lorsqu’une rumeur a propagé le bruit selon lequel des habitants de Tenteno, une localité située au sud de Poso, projetaient d’attaquer les musulmans de Poso. Des groupes de musulmans en colère s’en sont alors pris aux chrétiens de la ville et ont mis le feu à plusieurs maisons. Trois personnes dont un policier sont morts dès le premier jour des émeutes. Selon Sabaruddin, lieutenant de police à Poso, interrogé par l’AFP le 25 mai, la situation “se détériore. Les incendies déclenchés par les émeutiers musulmans se poursuivent. Ces derniers ne sont plus contrôlables et ils ont reçu des renforts en provenance des districts voisins de Parigi et Hampana ».


Papouasie : les Papous d’Indonésie ont déclaré vouloir parvenir “pacifiquement” à l’indépen-dance de leur province à l’égard de Djakarta


Dimanche 4 juin, à Jayapura, chef-lieu de la province de la Papouasie occidentale (ex-Irian Jaya (10)), quelque trois mille délégués, réunis en un “Congrès papou », ont solennellement proclamé l’indépendance de leur province à l’égard de l’Indonésie et se sont engagés à se défaire “pacifiquement » de la tutelle indonésienne. Bien que cette annonce n’ait pas d’effet concret et que rien ne garantisse à l’avenir que les revendications des indépendantistes papous demeurent pacifiques, cette affirmation de vouloir parvenir pacifiquement à l’indépendance constitue en quelque sorte une victoire pour les Eglises chrétiennes sur place. Ces dernières travaillaient en effet depuis plusieurs mois à ce que l’expression de la revendication indépendantiste ne prenne pas une tournure sanglante (11).


Moluques : des initiatives chrétiennes pour obtenir le retour à Java des forces paramilitaires islamiques


Dans une lettre qu’il a envoyée, le 19 mai, au chef d’Etat indonésien, Abdurrahman Wahid, le président de la Communion des Eglises protestantes en Indonésie, le révérend Nathan Setiabudi, demande à celui-ci de faire cesser les provocations des extrémistes musulmans qui attisent les conflits interreligieux dans la partie nord-est des Moluques (12). La lettre désigne clairement les responsables, à savoir les groupes des laskar jihad (combattants de la guerre sainte) dont les activités attisent les passions au sein de la population des Moluques et sont susceptibles d’engendrer des conflits interreligieux.


Sumatra : attentat et tentatives d’attentats dans des églises de Medan n’ont pas troublé le calme des chrétiens de la ville


Attentat et tentatives d’attentats contre des églises chrétiennes se sont succédé dans la matinée du 28 mai, à Medan, ville de la partie septentrionale de Sumatra comportant une très forte proportion de chrétiens dans sa population. De bonne heure, aux alentours de 8h 30, heure locale, une bombe artisanale a éclaté dans un lieu de culte de l’Eglise chrétienne protestante indonésienne. L’explosion a eu lieu au début de l’office dominical, alors que l’église était pleine. On ne déplore aucun décès, mais 47 membres de l’assemblée ont été blessés. Un peu plus tard le même jour, une seconde bombe découverte dans une église des protestants batak par le gardien de l’église a été confiée à la brigade policière chargée des explosifs, qui l’a désamorcée. En fin de matinée, vers 11 heures, un enfant de chour de l’église catholique du Christ-Roi, étonné de la présence d’un objet insolite dans l’église, l’a placé dans un sac et porté au prêtre. Celui-ci alerté par les explosions de la matinée a fait transporter la bombe à la police. Malheureusement, l’engin a explosé accidentellement dans les locaux policiers alors que l’on essayait de le désamorcer, blessant un des agents.


Moluques : des femmes, chrétiennes et musulmanes, s’unissent pour faire cesser la violence


Une association de femmes chrétiennes et musulmanes vient d’être créée dans les îles Moluques. Elle s’est donné pour objectif de restaurer la paix et l’ordre social dans cette région où l’atmosphère est empoisonnée par des affrontements incessants dont les causes ne sont, sans doute, qu’apparemment religieuses. L’objectif dernier que s’est donné le nouveau mouvement féminin est de contribuer par ses activités à la cessation des heurts entre chrétiens et musulmans dans la région des Moluques. Cette guerre civile qui se cache sous les couleurs d’une guerre de religions, oppose en réalité une majorité mélanésienne chrétienne, à des colons musulmans arrivés massivement sur l’archipel par une politique délibérée de l’ancien gouvernement. Elle a déjà plongé dans le désarroi toute une société, lui a coûté des milliers de vies humaines et des millions de dollars de pertes matérielles.