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Amboine : une équipe interreligieuse se propose de rétablir la paix civile à travers un processus de réconciliation progressive

18 mars 2010
Une équipe dite “de réconciliationformée de personnalités militaires et religieuses vient de se mettre en place à Amboine. Elle se propose d’entamer un processus destiné à restaurer la paix et l’ordre dans la province des Moluques déchirée par des conflits interreligieux depuis le 19 janvier dernier, conflits qui jusqu’ici ont fait plus de 200 morts. L’équipe qui a commencé son travail au cours du mois de mars se compose de six responsables religieux, catholiques, protestants et musulmans, de trois intellectuels issus des trois communautés confessionnelles et de huit militaires. Tous ont ensemble mis en place un programme d’action qui devrait conduire à la paix à travers trois étapes progressives, dont les objectifs respectifs seront la détente, la réhabilitation et, en dernier ressort, la réconciliation.


Aceh : le président Habibie reconnaît les torts de l’Indonésie mais ne fait pas taire la colère des indépendantistes


Il est probable que le contexte dans lequel le président B.J. Habibie a présenté des excuses publiques à la population de Aceh, au nord de l’île de Sumatra, lors de son voyage du 26 mars dernier dans cette province, a enlevé une partie de sa force de conviction à la reconnaissance officielle des innombrables violations des droits de l’homme commises par les forces indonésiennes à Aceh. En effet, quelques heures à peine avant l’arrivée du président indonésien à Bandar Aceh, capitale provinciale, la police avait réprimé avec violence, une manifestation étudiante qui s’y déroulait, la troisième depuis le 24 mars (4). Les participants demandaient l’organisation d’un référendum sur l’indépendance de la région, protestaient contre les atrocités commises par l’armée lors de la répression du mouvement indépendantiste et contre le pillage par les Philippines des matières premières de la province. L’armée a ouvert le feu et lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants rassemblés surtout devant la grande mosquée de la ville où le président devait prendre la parole. De sources concordantes, on a appris qu’une dizaine d’étudiants avaient été blessés par balles.


Célèbes : les étudiants chrétiens se voient interdire par la force l’accès au campus de leur université


Les étudiants chrétiens d’Ujung Pandang, capitale du sud de Célèbes (est de l’Indonésie,) menacés par les étudiants musulmans, n’ont pu pénétrer sur le campus de leur université. Les étudiants musulmans de l’université d’Etat Hassanuddin, également à Ujung Pandang, ont entrepris en effet la vérification systématique des cartes d’identité de tous les étudiants, à la recherche des chrétiens avec l’idée de se venger de ce qu’ils appellent “le massacre des musulmans par les chrétiens” à Amboine dans la province des Moluques, au début du mois de mars (5).


Les rites agraires traditionnels relient entre eux tous les paysans javanais qu’ils soient musulmans ou catholiques


Au centre de Java, les rites et coutumes traditionnels liés à l’agriculture servent de lien entre les agriculteurs javanais de religion différente, qu’ils soient catholiques ou musulmans. C’est ce dont a témoigné le Père Johanes Baptista Banawiratma, de l’université catholique de Sanatha Dharma, au cours d’un séminaire sur le rituel agraire dans la province centrale de Java, le 18 mars dernier. “L’unité dans la culture agraire javanaise l’emporte sur les différences religieuses entre agriculteurs”. Détaillant un certain nombre de ces rites, le théologien a expliqué que musulmans et catholiques font souvent un “sesaji” (offrande) aux esprits qui gouvernent la terre et les eaux, avant de commencer les labours. Mais si un “sesaji” se fait en privé, le “bersih desa” (purification du village) s’effectue avant et après la récolte et mobilise tout le village. “Il y aurait beaucoup de choses à dire à propos des relations entre la tradition islamique et la religion javanaise maintenue à Java par les paysans. La pratique du sesaji parmi les paysans musulmans n’est pas regardée comme contraire au dogme musulman du ‘Tawhid’ (foi au Dieu unique)”.


La politique de “transmigration” appliquée depuis quelques décennies est à l’origine des conflits sanglants de ces derniers mois


Les conflits sanglants qui ont marqué l’archipel des Moluques et la partie occidentale de l’île de Kalimantan (Bornéo) au cours de ces derniers mois, faisant plusieurs centaines de victimes, ont au moins une chose en commun. Ils ont opposé les populations d’origine locale aux populations “transmigrées”. On peut y ajouter les assassinats commis ces derniers jours par des milices pro-indonésiennes contre la population autochtone de Timor Oriental (2). Dans aucun de ces cas, le facteur religieux n’a été déterminant même s’il s’est ajouté par la suite, en sur-imposition en quelque sorte, dans la mesure où des symboles religieux, tels que mosquées et églises, ont été attaqués et détruits, en particulier dans l’archipel des Moluques.


Les évêques demandent aux catholiques de se joindre au reste de la nation pour préparer les élections du mois de juin prochain


Les évêques d’Indonésie ont lancé un appel à l’ensemble des catholiques leur demandant de se joindre à leurs compatriotes des autres religions pour plus de solidarité, afin de combattre ensemble et sortir le pays de la crise actuelle. “Ensemble avec toute la nation, nous devons nous engager dans la lutte pour réparer les dégâts et blessures causés par l’égoïsme, les groupes d’intérêts particuliers, les manipulations de toutes sortes, les revanches féroces et les intrigues en vue de marginaliser les autresécrivent les évêques dans leur lettre pastorale de huit pages.


Célèbes : les chrétiens sont mis en garde contre une secte satanique


Les Eglises catholique et protestante à Manado, dans les Célèbes du nord, mettent en garde leurs fidèles contre les pratiques d’une secte qui se fait, elle-même, appeler “Eglise sataniqueC’est une enquête du journal local, le “Manado Post” qui a alerté la hiérarchie chrétienne sur les cérémonies occultes qui se déroulent dans de riches maisons de la région ainsi que dans un hôtel.


Aceh : 21 civils revenant d’une manifestation séparatiste sont tués par des militaires


Selon des informations recueillies par des agences de presse, dans la journée du 6 février, des milliers de paysans habitant dans le voisinage d’Idi Cut, ville de la province troublée d’Aceh, continuaient encore leurs fouilles dans le lit de la rivière d’Arakundo, dans les buissons et les champs environnants, à la recherche des corps de leurs proches et voisins, tués lors d’un heurt violent ayant opposé les militaires et des habitants de la province. Peu de nouvelles ont filtré sur la nature de cet incident qui avait eu lieu la veille, le 5 février. Mais il semble que les morts recherchés ont été victimes d’une fusillade qui a eu lieu à proximité d’un poste militaire de la ville d’Idi Cut. Des soldats auraient tenté de disperser des milliers de personnes qui revenaient d’un rassemblement organisé dans la ville, où elles avaient écouté des orateurs séparatistes du mouvement “Aceh libre”.


Moluques : un climat de violences interreligieuses se développe dans toute la région


Les manifestations de violence interreligieuse se sont multipliées et dangereusement aggravées dans la province orientale de Maluku (les îles Moluques) où depuis le 19 janvier, on compte plus de 100 morts, tombés lors d’émeutes ou de batailles rangées entre fidèles des deux religions (6).


La crise indonésienne incite les catholiques à mieux participer aux activités de carême


Le P. Hilarion Datus Lega, secrétaire général de la Commission pour le développement socio-économique de la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie (KWI) a expliqué, le 4 février, à des journalistes que la crise économique qui sévit en Indonésie depuis 1997 avait incité les catholiques à s’impliquer davantage dans la campagne de carême de 1998. La crise économique qui est allée de pair avec les troubles sociaux et les désastres naturels a réveillé le sens de la solidarité chez les catholiques et leurs compatriotes d’autres religions. Le prêtre a ajouté que la progression du montant des quêtes de carême de l’an dernier en était un signe. Les fonds recueillis ont été utilisés pour aider les gens dans le besoin, quelle que soit leur religion ou leur appartenance ethnique : “Nous utilisons les fonds recueillis pendant la campagne de carême, non seulement pour les catholiques pauvres, mais pour tous les gens dans le besoin, catholiques ou non. Comme dans la prière du Seigneur: “Que votre règne arrive. Le règne de Dieu pour tous les peuples”.