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Des catholiques font pression pour que des enquêtes soient menées à propos des émeutes du mois de mai dernier

18 mars 2010
Au cours d’une rencontre avec de jeunes catholiques, le 27 juin, le vicaire épiscopal de l’archidiocèse de Jakarta, le P. Bernardus Mardiatmadja, a demandé aux participants de faire pression sur le gouvernement pour que soient découverts les instigateurs des émeutes de la mi-mai au cours desquelles plus de mille personnes ont trouvé la mort et des centaines de femmes chinoises ont été violées. Il a invité ses 2 000 auditeurs à écrire aux journaux pour qu’ils condamnent les émeutes, incitent le gouvernement à enquêter et à retrouver les instigateurs. Il leur a dit aussi : “Nous sommes rassemblés ici pour partager les souffrances de nos frères et de nos soeurs, victimes des émeutes. Nous devons avoir une même attitude et une même position devant ce carnage”.


L’engagement politique des catholiques prend des formes divergentes alors que les partis se multiplient


A la faveur de la libéralisation politique qui a suivi la chute de l’ancien président Suharto, une soixantaine de partis politiques appartenant à diverses obédiences ont déjà vu le jour dans le pays. Beaucoup d’entre eux sont nés dans la mouvance des diverses tendances qui animent aujourd’hui l’islam indonésien. Mais une certaine effervescence politique règne aussi dans les milieux chrétiens qui restent divisés sur la nécessité de fonder ou non des partis d’inspiration confessionnelle.


Les deux plus grandes associations islamiques du pays lancent leur propre parti politique


Dans le courant du mois de juillet, grâce aux nouvelles dispositions prises par le successeur du président Suharto, les deux plus grandes associations musulmanes du pays ont pu lancer leur propre parti politique.


Malgré l’actuel mouvement de réforme, les fondamentalistes musulmans continuent de s’attaquer aux églises chrétiennes


Beaucoup de militants chrétiens des droits de l’homme pensent que malgré l’actuel mouvement de réforme dans le pays, les Eglises chrétiennes sont encore loin d’être à l’abri des mouvements de vandalisme animés par les fondamentalistes musulmans. Ils en donnent pour preuve le dernier incident qui a eu lieu le 2 août à Depok dans la partie occidentale de Java, où une église protestante a été rasée par des musulmans de la région sous le regard des agents de la sûreté. Précédemment, dans le district de Purworejo, au centre de Java, le 26 juin, à savoir un mois après la démission du président Suharto, des musulmans ont attaqué quatre églises chrétiennes ainsi que des établissements annexes. L’évêque du lieu est allé rapporter les faits au ministre des Affaires religieuses, au ministre de la Sécurité et au général commandant les forces armées. Il n’a obtenu que des réponses dilatoires. Il avait auparavant signalé aux agents de sûreté de la région les attaques perpétrées depuis plusieurs années contre des maisons de chrétiens par de jeunes musulmans. Il s’était heurté à la même passivité.


De divers côtés, des voix s’élèvent pour dénoncer le racisme sousjacent aux émeutes du 12 au 15 mai dernier


Dans l’euphorie qui a accompagné et suivi la chute du régime Suharto, un certain nombre de voix discordantes se sont élevées pour dénoncer le caractère raciste et, plus spécialement, anti-chinois des agressions auxquelles s’est livrée la foule durant les manifestations du mois de mai. Ces réactions émanant d’Indonésiens d’ethnie chinoise ou encore de militants de droits de l’homme se sont exprimées avec force lors d’une réunion organisée à Jakarta, le 5 juin, par le “Comité national de la jeunesse contre la discrimination racialecomité qui a été créé ce jour-là par un groupe d’universitaires et de militants, parmi lesquels un ancien champion de badminton fort connu.


Les dirigeants chrétiens ont rencontré le nouveau président et lui ont exposé leurs vues sur la réforme


Le 1er juin 1998, le nouveau président indonésien, Bacharuddin Jusuf Habibie, a reçu pour un entretien les principaux dirigeants des communautés chrétiennes de l’Indonésie, à savoir le président et le secrétaire général de la Conférence épiscopale ainsi que les deux plus hauts responsables de la Communion des Eglises protestantes d’Indonésie. A la demande du président, les dirigeants religieux ont exposé leurs vues sur la réforme. Ils lui ont aussi demandé la libération des prisonniers politiques, principalement de ceux qui ont été arrêtés sous de fausses accusations. Jusqu’à présent, le gouvernement indonésien n’a offert l’amnistie qu’à quatre prisonniers politiques et à trois militants. Il a écarté d’une éventuelle grâce les dirigeants séparatistes et les communistes emprisonnés depuis 1967 (3).


Irian Jaya : les Eglises s’inquiètent des exactions et des meurtres commis par les militaires sur le territoire


Une réunion a réuni à Jakarta, le 25 mai 1998, dans les bureaux de la Commission nationale des droits de l’homme, les principaux responsables des communautés catholiques et protestantes de l’Irian Jaya, ainsi que des représentants de quelque onze Organisations non gouvernementales, parmi lesquelles, la Commission épiscopale de “Justice et Paix”, et certaines autres associations humanitaires. Il y a surtout été question du comportement des militaires indonésiens à l’égard de la population de cette région, de leurs exactions et des meurtres commis par eux.


La police de Jakarta engage des poursuites contre 250 émeutiers


La police de Jakarta a engagé des poursuites contres 250 pillards, vandales et incendiaires à la suite des manifestations du mois dernier dans cette ville où des centaines de personnes sont mortes, rapporte la presse du jeudi 11 juin 1998. La police avait arrêté 1 919 suspects, mais en a relâché, faute de preuves, plus de la moitié un peu plus tard, dont 700 simples spectateurs pris dans les rafles, écrit le quotidien Kompas. Environ 400 personnes, qui avaient été arrêtées pour des charges mineures comme d’avoir perturbé la paix publique et 500 autres, mineurs d’âge scolaire soupçonnés de chapardages, ont été libérés. Les 250 restants, la plupart connus comme ayant un casier judiciaire, sont toujours aux arrêts et seront poursuivis.


Les Eglises pentecôtistes réclament plus de garanties de sécurité au nouveau gouvernement


Le Conseil pentecôtiste d’Indonésie vient d’adresser une lettre au président B.J. Habibie et à son gouvernement pour leur demander davantage de garanties de sûreté et de protection en faveur de tous les croyants du pays, sans tenir compte de leurs religions. La lettre mentionne en particulier les 200 églises pentecôtistes endommagées, pillées ou incendiées au cours des cinq dernières années ainsi que le meurtre de quelques-uns des fidèles.


Bagarre générale entre jeunes chrétiens et jeunes musulmans à Waingapu, sur l’île de Sumba


Durant la semaine sainte, à Waingapu, sur l’île de Sumba au sud de l’archipel indonésien, deux jeunes gens ont été blessés, plus de quarante maisons et une école détruites au cours d’une bagarre qui a opposé de jeunes chrétiens à de jeunes musulmans dans les rues de la ville.