Terme(s) recherché(s) :


Florès : la communauté catholique de Sikka proteste contre la répression menée par l’armée après les violences du 28 avril

18 mars 2010
Le bilan des violences qui ont éclaté à Maumère, après le procès d’un musulman coupable d’un sacrilège eucharistique, s’est alourdi au cours des jours suivants. Au soir des manifestations du 28 avril 1995 on déplorait deux morts, une vingtaine de blessés, des boutiques incendiées dans le quartier musulman par des catholiques en colère (9). Au cours des nuits suivantes, des officiers de l’armée dépourvus de mandat sont venus arrêter chez eux une centaine de jeunes catholiques, accusés d’avoir provoqué l’émeute.


Une enquête a été demandée sur la répression policière des manifestations catholiques de Maumere


Des membres de l’assemblée provinciale de la province de Nusa Tenggara-Est à laquelle appartient l’île majoritairement catholique de Florès, ont demandé à la commission nationale des droits de l’homme d’ouvrir une enquête sur les événements des 27 et 28 avril 1995 à Maumere (8). A la suite de violentes manifestations des catholiques protestant contre la sentence du tribunal, trop légère à leur gré, prononcée à l’encontre d’un homme convaincu d’avoir piétiné une hostie consacrée, de nombreuses arrestations de jeunes gens avaient été opérées par l’armée agissant sans mandat aucun. Beaucoup de ces jeunes se sont plaints par la suite d’avoir été maltraités et même torturés pour qu’ils passent des aveux.


Florès : à la suite d’une profanation une nouvelle émeute de catholiques a causé la mort d’un homme


Durant la messe dominicale du 11 juin 1995, dans la cathédrale de Larantuka située dans l’île de Florès, les nombreux fidèles présents ont surpris un individu en train d’écraser une hostie consacrée entre ses mains. Ils se sont alors précipités sur lui et l’ont frappé violemment jusqu’à ce que les responsables religieux parviennent à l’arracher à la fureur collective et le mettent en sécurité dans la sacristie. C’était hélas trop tard. Le profanateur, gravement blessé, est mort deux jours plus tard à l’hôpital d’une hémorragie cérébrale.


La faveur de l’Etat pour l’Islam mise en cause par des catholiques et des musulmans


Au cours d’un séminaire destiné à marquer le quarantième anniversaire de la présence de la Société du Verbe divin à Jakarta, deux intellectuels catholiques ont fait part des fruits de leur réflexion sur la renaissance actuelle de l’islam et sur l’appui que lui accorde le groupe politique au pouvoir. Le premier d’entre eux, Frans Seda, a été ministre du gouvernement et président du Parti catholique indonésien, aujourd’hui disparu. Le second, Daniel Dhakidae, spécialiste en science politique, a obtenu un doctorat à l’université Cornell aux Etats-Unis et fait partie de la direction du journal Kompass, quotidien d’inspiration catholique.


L’absence de réaction populaire à un procès pour “blasphème contre le Prophète” manifeste l’échec du gouvernement à se gagner les faveurs des musulmans


Pour ceux qui observent l’évolution du militantisme islamique en Indonésie, le procès du 31 juillet 1995 au tribunal de Sleman au centre de Java a été un révélateur. La foule rassemblée pour le procès en blasphème d’un homme qui avait traité le Prophète de “dictateur” ne déployait ni banderoles ni pancartes, et ne manifestait aucun signe de colère islamique. Les policiers qui se trouvaient là n’avaient rien à faire.


Des ouvriers de la région de Jakarta manifestent pour leurs salaires et leurs conditions de travail


Le 10 janvier 1995, huit cents ouvriers d’une fabrique de matériel de cuisine de Tangerang sont allés manifester devant les bureaux du conseil de district. Selon un étudiant présent, ils revendiquaient des indemnités de repas et de transport et demandaient des équipements de sécurité que la direction de l’usine et l’office de la main d’oeuvre du district ne leur avaient pas accordé. La police a arrêté quatre étudiants du mouvement de la “Solidarité indonésienne pour la démocratie” qui défilaient avec les ouvriers.


Sumatra : l’évêque auxiliaire de Palembang s’inquiète des fondamentalistes chrétiens et des catholiques superstitieux


S’adressant à des catéchistes le 16 janvier 1995, Mgr Aloys Sudarso, évêque auxiliaire de Palembang sur l’île de Sumatra, s’est dit inquiet à cause des tentatives des sectes fondamentalistes chrétiennes pour attirer les catholiques et aussi à cause des attitudes souvent superstitieuses des catholiques.


L’intégration de la communauté d’origine chinoise passe par l’assimilation culturelle, déclare le vice-président Try Sutrisno


“Le gouvernement désire que les Indonésiens d’origine chinoise rompent les liens culturels qu’ils conservent avec la terre de leurs ancêtresa déclaré le vice-président Try Sutrisno, le 24 janvier 1995, au cours d’une réunion avec des fonctionnaires du Kalimantan occidental (Bornéo). M. Abdulkadir, responsable de la promotion du tourisme dans la province, avait suggéré un certain nombre de mesures destinées à promouvoir la culture chinoise afin d’attirer les visiteurs de Chine, Hongkong et Taiwan. Il avait d’abord remarqué que 30% de la population de Pontianak, capitale de la province et ville de 440.000 habitants, sont d’origine chinoise. Des villes comme Singkawang sont elles aussi peuplées majoritairement de Chinois.


Sumatra : le gouvernement provincial veut envoyer des religieux islamiques enseigner dans les écoles catholiques


Selon des rapports datés des derniers jours de janvier 1995 et provenant de l’archidiocèse de Palembang, le gouvernement provincial du centre-Sumatra a l’intention d’envoyer des religieux islamiques enseigner dans les écoles catholiques. La raison avancée est que la majorité des étudiants sont musulmans.


Après l’emprisonnement de quatre journalistes, la liberté de la presse devient de plus en plus aléatoire


Le 16 mars 1995, la police indonésienne a arrêté sept journalistes, membres de l'”Alliance des journalistes indépendants”, syndicat fondé il y a quelques mois après l’interdiction de trois hebdomaires très populaires en Indonésie, Tempo, Editor et Detik (14). Trois d’entre eux ont été rapidement mis en liberté mais les autres sont encore en détention. Il s’agit de Ging Ginanjar, Ahmad Taufik, Eko Maryadi et Danang. Ils sont accusés d’avoir publié le bulletin du syndicat indépendant sans autorisation et d’avoir incité à la haine contre le gouvernement. Plusieurs autres journalistes connus de Jakarta, qui ont eux aussi été inquiétés, travaillent dans des journaux comme Kompas, Bisnis-Indonesia ou Jakarta-Jakarta.