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L’isolement international dont souffre la Birmanie a des conséquences sur la vie de l’Eglise catholique

18 mars 2010
Depuis maintenant dix ans que la Birmanie est isolée sur la scène internationale en raison de la politique menée par la junte militaire au pouvoir à Rangoun, l’Eglise a dû s’adapter aux conséquences de cette situation sur la vie du pays. Selon Mgr Charles Maung Bo, évêque catholique du diocèse de Pathein, l’Eglise a été conduite à s’engager plus largement dans le domaine de l’éducation. Elle y a gagné une visibilité accrue même si la croissance du nombre des fidèles ne traduit pas cette évolution.


Réunis pour la première fois pour une retraite à l’échelon national, des prêtres et des évêques de l’Eglise en Birmanie mettent l’accent sur l’importance de la vie spirituelle


Du 9 au 20 octobre, 186 prêtres venus de onze des douze diocèses que compte l’Eglise en Birmanie, en compagnie de quatre de leurs évêques, ont pris part à une longue retraite spirituelle. Première du genre, cette retraite était animée par trois laïcs (dont un ancien prêtre des Philippines), deux prêtres philippins membres de la Commission pour le clergé de la Conférence épiscopale philippine et un prêtre de Birmanie. Tenue dans les locaux du petit séminaire Saint Aloysius de Pyin Oo Lwin (anciennement Maymyo), cette retraite avait pour thèmes principaux l’histoire de l’Eglise et le conseil spirituel, en particulier la redécouverte de la vocation sacerdotale.


LES GÉNÉRAUX BIRMANS REDORENT LES TEMPLES ET REMPLISSENT LES PRISONS


Pour se prémunir de tout risque démocratique, les généraux qui dirigent cette dictature ermite ont mis en place deux programmes d’auto-préservation. Recherchant le soutien de la majorité bouddhiste du pays, la junte au pouvoir rénove les anciens temples et fait construire de nouvelles pagodes à un rythme que les spécialistes disent sans précédent dans l’histoire contemporaine de toute l’Asie du Sud-Est. Pratiquement chaque jour, un général quatre étoiles se rend en visite, en convoi armé, dans une pagode tout juste restaurée. La télévision d’Etat enregistre fidèlement les gestes de sa piété religieuse, montrant le général en question enlevant ses chaussures pour inspecter le Bouddha tout de feuilles d’or fraîchement revêtu.


Les catholiques travaillent avec les protestants sur un projet commun de traduction de la Bible


Pour la première fois, les catholiques (deux prêtres, une religieuse et un laïc) de Birmanie collaborent avec les protestants sur un projet de traduction biblique. Le premier atelier, première étape du projet organisé par la Société biblique du Myanmar (BSM), s’est tenu à Rangoun (Yangon) du 27 au 30 novembre dernier. La plupart des participants étaient des pasteurs et des responsables de communautés chrétiennes appartenant à des groupes ethniques venus de tous les coins du pays. Le révérend Saw Margay Gyi, secrétaire général de la BSM, a lui-même fait remarquer dans son adresse de bienvenue que c’était le premier atelier de cette sorte auquel participait l’Eglise catholique. Initialement l’atelier, a-t-il précisé, était destiné aux groupes ethniques baptistes des Makuri Naga et des Khumi Chin, de la partie septentrionale du pays, qui avaient décidé d’entreprendre une traduction de la Bible dans leurs langues. Toutefois, la BSM a invité d’autres communautés et c’est ainsi que le projet s’est transformé en atelier de traduction ocuménique de la Bible.


Les évêques catholiques veulent renforcer la formation des futurs prêtres et préparent l’envoi de missionnaires en Asie centrale


Réunis à Rangoon du 9 au 13 janvier pour leur assemblée générale bisannuelle, les évêques catholiques de Birmanie ont décidé de renforcer le cursus d’études en philosophie et théologie de leurs séminaristes et, répondant à un appel de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC), se préparent à choisir certains de leurs prêtres pour les envoyer comme missionnaires en Asie centrale.


Pour la première fois, un laïc est nommé à la tête de l’unique mensuel catholique du pays


La Conférence des évêques catholiques de Birmanie a nommé un laïc à la tête de l’unique mensuel catholique du pays. Cette nomination constitue une première, cette publication ayant jusqu’à présent toujours été dirigée par un clerc. William Aung Soe Myint, jusqu’ici responsable du service de documentation de la Conférence des évêques de Birmanie, à Rangoon, prendra d’ici quelques semaines la direction du mensuel The Sower (‘Le Semeur’), fondé en 1921.


Rencontre des responsables des Eglises chrétiennes et de certains membres du gouvernement


Des chefs militaires du gouvernement ont récemment rencontré les responsables des Eglises chrétiennes pour s’entretenir avec eux des affaires religieuses. Le gouvernement a donné son accord pour un grand rassemblement de l’Eglise catholique à l’occasion du Jubilé de l’an 2000.


Mme Aung San Suu Kyi lance un appel à toutes les nations d’Asie


Le chef de l’opposition, Mme Aung San Suu Kyi, dans un message lancé à l’occasion de la nouvelle année, reproche aux nations d’Asie, en particulier au Japon, leur “manque de compassion » et leur apathie à soutenir le mouvement démocratique qui, dans son pays, lutte contre la junte militaire.


LE MURMURE DES MOINES Des membres du clergé bouddhiste appellent la junte et l’opposition à dialoguer


Le vénérable Bhaddanta Pannadipa est un des moines les plus vénérés de Birmanie. De son monastère dans la banlieue de Rangoun, le religieux a contribué à la création d’un institut pour les études religieuses et a organisé des classes de langue pour des milliers d’étudiants. “Ce n’est pas une bonne chose que les universités publiques soient fermées », affirme-t-il. L’homme de la rue tremblerait à l’idée de faire un tel commentaire, aussi innocent puisse-t-il paraître, à un journaliste étranger. Ce n’est pas le cas de Bhaddanta. Et il semble bien qu’il ne soit pas seul. En novembre dernier, deux semaines à peine après qu’une promotion d’étudiants eut reçu ses diplômes, un abbé de ses confrères à Amarapura, près de Mandalay, a rendu publique une lettre où il sermonne tous les dirigeants clefs de Birmanie – le général Than Shwe, chef des militaires, Ne Win, l’ancien homme fort du pays et Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). L’initiative n’est pas passée inapercue. “C’est ce que le régime craint le plus », commente un diplomate en poste à Rangoun. “Tout le monde dit que c’est une première depuis les manifestations de la fin des années 1980. »


Arakan : la junte birmane poursuit sa politique d’oppression de la minorité musulmane rohingya


Selon un rapport publié le 14 avril par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la junte birmane poursuit depuis plusieurs années une politique systématique de répression et de discrimination à l’encontre de la minorité musulmane rohingya. Cette minorité, qui est regroupée principalement dans la partie de nord de l’Etat de l’Arakan, Etat situé à l’ouest de la Birmanie, n’a d’autre solution que de s’exiler et de traverser la frontière pour se réfugier au Bangladesh voisin. Même si ce nouvel exode ne revêt pas le caractère massif des précédents exodes, (en 1978 et en 1991-1992) (1), on estime que 50 000 à 100 000 Rohingyas se seraient déjà réfugiés au Bangladesh où ils ne bénéficient d’aucune aide spécifique. Selon la FIDH, la responsabilité du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) est engagée dans ce nouvel exode qui ne dit pas son nom.