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La situation politique et militaire sur la frontière thaïlandaise rend difficile le travail pastoral chez les catholiques karen

18 mars 2010
Le conflit militaire qui oppose l’Armée nationale birmane à l’Armée de libération karen dure toujours même s’il a perdu de son intensité depuis le mois de mai 1992. Un certain nombre de catholiques Karen, jeunes et instruits pour la plupart, ont rejoint les rangs de l’Armée de libération de leur peuple par conviction personnelle. Ils se retrouvent dans les camps de la frontière avec de nombreux autres catholiques, qui ont fui leurs villages après avoir été victimes d’exactions de la part de l’armée birmane. Leurs églises et leurs maisons ont été brûlées. Jeunes ou vieux ont été souvent réquisitionnés de force par l’armée birmane pour le transport des armes dans la jungle. Au moindre refus, ils étaient abattus comme du bétail. Beaucoup de catholiques ont alors rejoint la frontière thaïlandaise. Certains se trouvent aujourd’hui dans les 13 camps de réfugiés qui longent la frontière en territoire thaïlandais. D’autres ont reconstitué des villages en territoire birman.


50 000 réfugiés karen dans les camps de la frontière thaïlandaise


Selon des informations publiées en avril 1992 par le Comité karen pour les réfugiés, 50 000 personnes déplacées se trouvent dans les camps du côté thaïlandais de la frontière. La grande majorité d’entre eux appartient à l’ethnie karen, dont l’armée de libération a subi une violente offensive de la part de l’armée birmane pendant les quatre premiers mois de 1992.


Importants déplacements de populations à la frontière thaïlandaise


Selon des informations provenant de la frontière thaïlandaise, très détaillées mais non confirmées par d’autres sources, 30 000 personnes environ se retrouveraient sans abri et refoulées dans la jungle dans les diocèses de Loikaw, Tongoo et Taungyi à la frontière thaïlandaise au nord-est du pays. Les militaires de l’armée birmane ont brûlé plus de 160 villages dans cette région soupçonnée d’abriter des rebelles. Beaucoup de ces villages sont chrétiens, baptistes ou catholiques (1). Selon les témoignages recueillis, un début de famine affecterait ces populations.


La persécution contre les Rohingyas s’est intensifiée


Selon la radio officielle du Bangladesh, ce sont 60 000 réfugiés rohyngias qui sont aujourd’hui entassés dans les camps mis à leur disposition dans le sud-est du pays, à la frontière birmane. En septembre 1991, ils n’étaient encore que 16 000. Ils viennent de l’Arakan, seul Etat de Birmanie où il y ait une forte concentration de musulmans, et sont l’objet, d’après les rapports publiés par les autorités militaires du Bangladesh, d’une véritable “campagne d’extermination” de la part du gouvernement de Rangoon.


Construction d’un centre oecuménique protestant à Rangoon


Des représentants d’Eglises et d’organismes oecuméniques, réunis à Kuala Lumpur, en Malaisie, en novembre 1991, ont approuvé une demande de fonds du Conseil des Eglises protestantes de Birmanie en vue de construire un nouveau centre oecuménique de cinq étages à Rangoon. 90% de l’argent sera versé par des Eglises allemandes.


La visite du cardinal Etchegaray favorise une plus grande “visibilité” de l’Eglise


Pour la première fois dans l’histoire de la télévision birmane, un événement touchant à la réalité locale de l’Eglise catholique a été retransmis à travers tout le pays. Le catholicisme est en effet très minoritaire en Birmanie, et souvent identifié aux ethnies non birmanes des frontières. Les catholiques sont à peine 1% de la population.


Plusieurs pasteurs protestants karens arrêtés; certains auraient été exécutés


Plus de 1 000 Karens, parmi lesquels de nombreux pasteurs et enseignants protestants, auraient été tués par l’armée birmane en octobre et novembre 1991. C’est ce que rapporte l’Agence chrétienne karen des Etats-Unis au mois de janvier 1992.


L’exode des Rohingyas prend des proportions dramatiques


Des sources non officielles, mais proches des camps de réfugiés de la frontière, estiment à 175 000 le nombre des Rohingyas qui se sont réfugiés au Bangladesh après avoir été forcés de quitter leurs villages dans l’Etat d’Arakan au nord-est de la Birmanie (1). Au rythme actuel, ce chiffre devrait atteindre les 200 000 dès la fin du mois de mars 1992.


Les pays musulmans de l’ASEAN prennent leurs distances vis-à-vis de la junte militaire


La répression conduite par la junte militaire de Rangoon contre la minorité rohingya musulmane de l’Etat d’Arakan (1) et les atrocités commises par l’armée birmane ont amené la Malaisie, dont la population est majoritairement musulmane, à changer de politique vis-à-vis de Rangoon. D’autres pays de l’ASEAN, tels que Singapour et l’Indonésie, ont aussi pris leurs distances par rapport à la junte militaire.


Arakan: l’armée aurait massacré plusieurs centaines de musulmans dans une mosquée


Selon l’agence de presse officielle du Bangladesh, plus de 300 musulmans auraient été massacrés par l’armée birmane, et 150 autres blessés, dans la mosquée de Mangdaw, près de la frontière du Bangladesh.