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La diminution du nombre de catholiques inquiète le clergé comme la hiérarchie

18 mars 2010
Le déclin sensible du nombre de catholiques depuis plus d’une dizaine d’années inquiète aujourd’hui les dirigeants de l’Eglise de Taïwan. “Il est aussi difficile d’obtenir une nouvelle conversion que de placer un buffle sur le haut d’un bambou”, a fait remarquer un curé de Taipei au cours d’une récente récollection de prêtres. Pour illustrer son propos, il a cité le cas de sa paroisse où, pendant toute l’année 1997, il n’a administré que quatre baptêmes, juste assez pour compenser trois décès de paroissiens et le départ d’un autre hors de la circonscription paroissiale. Le secrétaire de la Conférence épiscopale de l’île, le P. John Wu Chung, a ajouté que cette stagnation du nombre des catholiques ne tient pas au manque d’efforts des prêtres qui ont essayé de nombreuses méthodes pour augmenter le nombre de catéchumènes sans en trouver une qui soit efficace. L’Eglise de Taïwan a même emprunté des pratiques de l’Eglise coréenne où le nombre de fidèles est en croissance rapide. Celles-ci n’ont pas eu de résultats.


Hualien : nomination du premier évêque aborigène de Taiwan, le P. Tseng Jyan-dze


Le 25 juin dernier, le pape Jean-Paul II a nommé le P. Tseng Jyan-dze (Kingti) évêque auxiliaire de Hualien. Le nouvel évêque appartient à l’ethnie Puyoma. Il est né le 11 février 1942 près de Taitung, ville du sud-est de l’île.


Premier évêque issu d’une minorité ethnique, Mgr Tseng veut travailler à l’unité de toutes les ethnies de l’île


Ce sont prés de 4 000 catholiques, dont beaucoup d’aborigènes en costume traditionnel, qui ont célébré, le 29 août dernier, l’ordination épiscopale du premier évêque aborigène (9). Après la messe, la foule a chanté, dansé, chaque ethnie dans son costume traditionnel, et lancé en l’air, quatre fois de suite selon la coutume réservée aux chefs coutumiers, Mgr Jean-Baptiste Tseng Chien-tze (Tseng Kingzi), évêque auxiliaire de Hualien. Certains participants se sont assis par terre pour pique-niquer malgré la chaleur, parce que ce n’est pas la tradition de ces ethnies de dîner assis à une table.


Des initiatives missionnaires au sein de l’Eglise de Taiwan


Le découragement éprouvé quelquefois devant le peu de résultats obtenus par les efforts d’évangélisation (6) n’empêche pas les initiatives missionnaires de se développer quand même au sein de l’Eglise de Taiwan. En témoignent deux expériences récentes réalisées, l’une dans la région de Kaohsiung au sud de l’île, l’autre dans la partie orientale du pays, à Hualien où habitent un certain nombre de minorités ethniques.


Difficultés de financement pour le principal organisme caritatif catholique du pays


Selon les responsables de Caritas-Taïwan, la plus grande difficulté rencontrée aujourd’hui par leur organisme est la pauvreté de son financement. Plusieurs causes se conjuguent aujourd’hui pour rendre extrêmement ardue la collecte de fonds auprès de la population de l’île comme à l’étranger.


L’évangélisation des Hakka est difficile mais en progression


Un missionnaire jésuite canadien qui a travaillé en milieu hakka, à Taiwan, pendant plus de 40 ans affirme être optimiste quant à leur évangélisation malgré le petit nombre des conversions. Les Hakka catholiques sont forts dans leur foi mais souvent, à cause de leur travail difficile, certains ne viennent à la messe qu’une fois par mois, explique à des journalistes le P. Charles Poliquin, curé de la paroisse du Sacré-Coeur de Kuanshi dans le diocése de Hsinchu, au sud-ouest de Taipei. Les Hakka font partie des Han, le plus vaste groupe ethnique chinois. Ils sont originaires de Chine centrale et sont descendus progressivement vers les provinces du sud et à Taiwan où ils sont au nombre de trois millions. Ils parlent un dialecte particulier et possèdent des coutumes qui les distinguent de la majorité chinoise “minnan” de Taiwan.


Le ministre des Affaires étrangères est allé au Vatican


Inquiet de l’agitation politico-médiatique à propos d’un rétablissement éventuel des relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin, qui a suivi les déclarations de Mgr Jin Luxian, évêque “officiel” de Shanghai, M. Jason Hu Zhijiang, ministre des Affaires étrangères de Taiwan est allé, le 20 février, au Vatican pour demander des précisions (11). Le cardinal Sodano, secrétaire d’Etat, lui a affirmé que ses déclarations de la semaine précédente n’étaient pas destinées à “perturber” les relations de Taiwan avec le Saint-Siège, mais à faciliter le retour de la nonciature à Pékin “où elle se trouvait à l’origine


L’ Eglise catholique prend part à un débat public sur la prostitution légale


Depuis le mois de septembre dernier, un grand débat public sur la prostitution et sur les conditions de son existence s’est engagé à Taïwan. Il a été provoqué par la décision prise par le maire de Taipei, Chen Shui-bian, de mettre un terme à ce que l’on appelait jusque là la prostitution légale. 18 maisons closes officiellement autorisées auparavant vont être obligées de mettre un terme à leurs activités, tandis que 128 prostituées, titulaires d’une licence délivrée par la ville, perdront leurs sources de revenus. Cette interdiction a aussitôt suscité de vives controverses et protestations qui n’émanent pas seulement des principales intéressées, les courtisanes professionnelles de Taipei. Des groupes féminins, en particulier, dans les milieux chrétiens de la capitale, ont échangé des arguments concernant la morale et le droit au travail. La controverse est devenue d’autant plus vive qu’en dernier ressort, le maire de Taipei a accordé aux intéressées une période de rémission de deux ans avant que ne soit appliquée la décision municipale. Un nouveau maire, élu en décembre dernier, a officiellement annoncé que les autorités de la ville respecteraient le délai de deux ans qui devrait permettre aux prostituées de retrouver un autre métier.


Des chrétiens espèrent que la victoire de l’opposition aux municipales facilitera les avancées sociales


Un certain nombre de chrétiens de l’île ont plutôt bien accueilli la victoire-surprise de l’opposition aux dernières élections municipales, et exprimé l’espoir que ce changement de personnel politique facilite l’évolution du pays vers davantage de justice sociale.


Un nouveau manuel d’histoire contient des erreurs sur l’histoire du catholicisme à Taiwan


Mgr Joseph Wang Yu-jung, évêque de Taichung, a protesté auprès du ministère de l’Education, car le nouveau manuel d’histoire proposé aux écoles par les autorités contient de graves erreurs en ce qui concerne l’histoire du catholicisme à Taiwan. Selon lui, le ministère aurait dû consulter l’Eglise catholique avant de publier ce manuel. La plus grosse erreur concerne les débuts de l’Eglise catholique. Selon le manuel, celle-ci aurait commencé au XIXème siècle. En fait, les premiers missionnaires espagnols sont arrivés en 1626. Il y a eu cependant toute une période au cours de laquelle le travail missionnaire s’est arrêté, dit Mgr Wang.