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Le 22ème prix de la Fondation Niwano a été attribué au théologien d’origine suisse Hans Küng

18 mars 2010
La Fondation Niwano, fondation bouddhiste japonaise pour la paix, a remis son 22ème prix au théologien d’origine suisse, Hans Küng, 76 ans, président de la “Fondation pour une éthique mondiale basée en Allemagne et en Suisse. Ce prix lui est décerné “pour sa contribution remarquable à l’édification d’un climat propice au dialogue et à la coopération parmi les religions du monde précise le communiqué de la fondation japonaise. Acteur de paix, “il a gagné la reconnaissance du monde entier”. La cérémonie s’est déroulée à Tôkyô, le 11 mars dernier. Le prix pour la paix de la Fondation Niwano est doté d’un montant de vingt millions de yens (150 000 euros).


DIX ANS APRES L’ATTENTAT AU GAZ SARIN PERPETRE PAR LA SECTE AUM DANS LE METRO DE TOKYO, LE TRAUMATISME PERDURE


Alors que l’économie japonaise et la société en général ont perdu quelques unes de leurs certitudes passées, les Japonais, habitués de tradition à d’innombrables mouvements religieux, ont de plus en plus faim de guides spirituels, malgré les stigmates imprimés dans leur esprit par la secte Aum. Ces temps-ci, constatent les spécialistes, en dehors des sectes, ils se tournent surtout vers les nouveaux gourous que sont devenues les vedettes télévisées de la culture pop, les diseurs de bonne aventure ou autres conseillers en tout genre. “Le Japon est encore en phase de désintoxication, après le traumatisme infligé par les macabres exploits de la secte Aum explique Manabu Watanabe, professeur au département d’études des religions de l’université catholique de Nanzan : “Avant le scandale Aum, les gens se préoccupaient surtout de la liberté dont, selon la loi, les religions devaient bénéficier. Après Aum, pour les Japonais, les groupes religieux sont devenus au contraire des instances à surveiller.”


Pour le soixantième anniversaire des bombardements atomiques et de la fin de la guerre, les évêques catholiques réaffirment que la non-violence est “le chemin vers la paix”


Depuis vingt-quatre ans et la visite du pape Jean-Paul II à Hiroshima en 1981, les évêques catholiques du Japon observent un “Temps pour la paix” de dix jours, du 5 au 15 août. Cette année, pour le soixantième anniversaire des bombardements atomiques de Hiroshima (6 août 1945) et de Nagasaki (9 août 1945) et de la fin de la guerre (15 août 1945), l’épiscopat japonais a publié un document intitulé : “Le chemin vers la paix est fondé sur la non-violence avec un sous-titre : “Aujourd’hui est venu le temps de se montrer prophétique.”


Pour les enfants handicapés mentaux, une classe spéciale de catéchisme a été organisée à Nagasaki


Enokizono Masaki avait été le seul enfant de son école maternelle, un établissement catholique, à qui la Première communion avait été refusée. C’était il y a dix ans. La supplication de sa mère affirmant que son petit garçon, autiste, “pouvait déjà faire son signe de croix” était restée sans effet. Une semaine avant la cérémonie, on avait dit en effet à Kyoko, la maman de Masaki, qu’il était “impossible” que son fils soit admis. “J’ai été choquée et ne pouvais accepter que lui et moi soyons exclus de la communauté ecclésiale, en contradiction avec l’esprit de l’Evangile a-t-elle récemment expliqué, ajoutant qu’elle avait toujours en mémoire les paroles de Jésus disant : “Les derniers seront les premiers.” Elle se tourna alors vers les prêtres de sa paroisse, la cathédrale du diocèse de Nagasaki, et finalement une religieuse accepta de préparer son fils. Trois ans plus tard, il communiait pour la première fois. Pour autant, la collaboration entre Kyoko, la religieuse et d’autres personnes ne s’est pas arrêtée là.


Le diocèse de Yokohama envoie un prêtre au Brésil pour se former à la langue et à la culture brésiliennes


L’évêque de Yokohama, Mgr Masahiro Umemura, envoie un des prêtres de son diocèse au Brésil pour une expérience missionnaire “rétroactive c’est-à-dire qu’il espère que l’expérience du travail à l’étranger pour ce prêtre favorisera, en retour, le renouvellement du diocèse. Pour Mgr Umemura, l’envoi du P. Hiroyuki Ishikawa, 46 ans, devrait faire progresser le diocèse et faire qu’il devienne “une Eglise au dessus des nationalités”. Plusieurs prêtres du diocèse de Yokohama ont déjà été envoyés au Canada, en Italie et en Ouganda pour des recherches, des études ou pour un travail d’évangélisation.


A Yokohama, dans un diocèse où les catholiques d’origine étrangère sont majoritaires, créer un esprit de communion entre toutes les communautés est le grand souci de l’évêque


Dans le diocèse de Yokohama où la population immigrée est nombreuse et issue de différentes nationalités, l’évêque essaie par tous les moyens de les intégrer dans la communauté diocésaine (1). Dans ce diocèse de 172 500 fidèles, 70 % des catholiques ne sont pas japonais. C’est ce qu’annonçait en février dernier la Commission catholique pour les migrants, les réfugiés et les gens du voyage. Des seize diocèses que comprend le Japon, celui de Yokohama compte le plus grand nombre de catholiques grâce à l’apport des étrangers. D’après le Bureau de l’immigration du ministère japonais de la Justice, 15 % des résidents étrangers au Japon vivent dans les quatre préfectures qui correspondent au territoire du diocèse de Yokohama. Les Brésiliens sont les plus nombreux puis, par ordre décroissant, viennent les Philippins, les Péruviens et enfin les Coréens.


Les évêques catholiques du Japon ont écrit au Premier ministre pour protester contre la nouvelle visite que celui-ci vient d’effectuer au sanctuaire de Yasukuni


“Nous protestons vigoureusement contre la visite de Junichiro Koizumi au temple de Yasukuni, qu’elle ait été menée en tant que Premier ministre ou à titre personnel peut-on lire dans la lettre qu’a adressée, le 18 octobre dernier, l’archevêque de Nagasaki, Mgr Mitsuaki Takami, président de la Commission des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Japon (CBCJ), au Premier ministre du Japon. Les évêques catholiques du Japon s’élevaient ainsi contre la visite la veille du Premier ministre au sanctuaire shintô de Yasukuni, dédié aux âmes des militaires morts en service commandé, dont parmi eux quatorze officiers supérieurs reconnus coupables de crimes de guerre par le tribunal international mis en place à Tokyo après la défaite de 1945 (1).


En dépit de l’attentat au gaz sarin perpétré en 1995 par la secte Aum, l’attrait des sectes reste grand pour une partie des Japonais


Malgré les violences commises par la secte Aum, dite de la “Suprême Vérité dont le gourou, Sholo Asahara, a été condamné à mort le 27 février dernier pour différents crimes dont l’attaque au gaz sarin de 1995 dans le métro de Tokyo qui causa la mort de dix-neuf personnes, la secte existe toujours. Réapparue quelques mois après l’attentat de 1995 sous le nom d'”Aleph elle regroupe, selon la police, au moins 2 000 fidèles. Pour les experts de l’étude des sectes au Japon, dans une société de plus en plus matérialiste et sans points de repère, une partie des Japonais se sentent toujours aussi attirés aujourd’hui qu’avant 1995 par les promesses de soutien spirituel que leurs font miroiter les sectes (1).


Les Eglises catholique et luthérienne se rapprochent avec la publication de la traduction en japonais de la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification


Selon une dépêche de l’agence Fides, la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification, signée le 31 octobre 1999 en Allemagne, à Augsbourg, entre l’Eglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale, est désormais traduite en japonais. “Vers la réconciliation et l’union” a été le thème d’une cérémonie liturgique qui a eu lieu en janvier dernier à Tokyo. Celle-ci visait à consolider le dialogue et la communion de pensée entre la communauté catholique et la communauté luthérienne au Japon (1). Parallèlement a été annoncée la publication de la traduction en japonais de la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification.


Un rapport émanant du ministère de la Santé fait état de la découverte de 114 fotus humains prélevés sur des mères présumées atteintes de la lèpre dans des sanatoriums entre 1924 et 1956


Rendu public à la veille de la 52e journée mondiale des lépreux, qui s’est tenue cette année le 30 janvier 2005, un rapport commandé par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales japonais a révélé que des avortements forcés ont été pratiqués sur des mères atteintes de la lèpre dans des sanatoriums dirigés par l’Etat entre 1924 et 1956. La commission chargée de la rédaction du rapport, présidée par l’ancien gouverneur de Tokyo Teruko Kanehira, a découvert 114 fotus humains, dont certains étaient arrivés à terme voire déjà nés, conservés dans du formol dans six sanatoriums pour personnes atteintes de la lèpre qui étaient sous administration publique.