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La surreprésentation des chrétiens au sein du personnel politique ne garantit pas que les valeurs chrétiennes soient particulièrement défendues sur la scène politique

18 March 2010
Les élections présidentielles du 19 décembre dernier, qui ont vu la victoire de Justo Roh Moo-hyun, du Parti démocratique du millénaire, classé au centre-gauche, sur son adversaire Olaf Lee Hoi-chang, du Grand parti national, classé à droite, ont confirmé le fait que les chrétiens sont surreprésentés sur la scène politique. Sur les sept candidats à la présidence, on comptait trois catholiques, un protestant, un bouddhiste tandis que deux autres ne se réclamaient d’aucune religion. Les deux principaux candidats, Roh et Lee, étaient catholiques. Cependant, selon un certain nombre de responsables chrétiens sud-coréens, la présence importante de chrétiens au sein de la classe politique ne signifie pas que les valeurs chrétiennes sont bien défendues en Corée du Sud. De l’avis général, l’appartenance religieuse des différents candidats n’a d’ailleurs pas joué de rôle significatif dans ces élections qui ont marqué une nouvelle étape dans la maturation de la jeune démocratie sud-coréenne. Pour la première fois en effet, le régionalisme et les querelles de personnes ont cédé le pas devant des débats plus fondamentaux, tels que la position du pays dans les années à venir vis-à-vis tant de l’allié américain que de la Corée du Nord.


A l’occasion de Noël, un moine bouddhiste de haut rang présente ses voux aux chrétiens


A l’attention des chrétiens du monde entier, le vénérable Seo Chong-dae, dans un message daté du 17 décembre, a écrit : “Au nom des vingt millions de bouddhistes coréens que compte la nation, je vous présente tous mes voux à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Jésus, un grand maître pour tous les êtres humains et pour tous les chrétiens du monde.” Jésus est venu dans le monde pour sauver les hommes par son amour, a continué le vénérable Seo, responsable de l’Ordre Chogye, l’organisation bouddhiste la plus importante de Corée du Sud. Face à la violence et à la guerre, a-t-il encore noté, “l’esprit de paix et d’amour de Jésus Christ est ce dont le monde à le plus besoin en ces temps difficiles ». Le message du moine bouddhiste se veut également une promesse : “Nous, tous les bouddhistes de cette nation, à l’occasion de Noël, prions pour l’arrêt total de toute violence, terrorisme ou guerre, dans un esprit sincère d’amour et de paix. »


L’Eglise catholique se joint au Conseil ocuménique chrétien de Corée récemment mis sur pied par des Eglises protestantes


Les représentants de huit dénominations chrétiennes ont annoncé le 16 décembre dernier, au cours d’une rencontre à Séoul, la formation du Conseil ocuménique chrétien de Corée. Les participants ont expliqué à cette occasion que cette nouvelle organisation était le fruit d’une longue expérience de collaboration interreligieuse partagée depuis longtemps dans le pays (1). Mgr Boniface Choi Ki-san, évêque d’Inchon, qui présidait l’assemblée, a confirmé la valeur de l’expérience commune en rappelant : “Nous chrétiens, ensemble, avons travaillé pour la justice et la paix et créé des ateliers pour les théologiens”. Mgr Choi, président du Comité épiscopal catholique coréen pour l’unité chrétienne et le dialogue interreligieux, a ajouté qu’étant donné les activités ocuméniques menées ” à la base”, le mouvement ocuménique en Corée était “bien parti”.


L’archidiocèse de Séoul souhaite développer la structure d’accueil personnalisé mise sur pied pour venir en aide aux Nord-Coréens réfugiés en Corée du Sud


Rattaché à la Commission pour la réconciliation du peuple coréen de l’archidiocèse de Séoul, le Groupe de rencontre pour l’unité travaille depuis 1999 à l’intégration des réfugiés nord-coréens qui parviennent jusqu’en Corée du Sud. Selon Sour Sophonia Oh Hye-jung, religieuse de Notre Dame du Perpétuel Secours et coordinatrice du groupe, l’objectif principal de cette structure est d’aider les réfugiés à s’adapter sur un plan émotionnel et psychologique à leur nouvelle vie au sein de la société sud-coréenne. Le 30 juillet dernier, dans un entretien accordé à l’agence Ucanews (1), la religieuse a précisé que ces réfugiés “n’ont personne, amis ou parents, à qui se fier, auprès de qui se confier, quand bien même ils ont véritablement besoin d’une aide psychologique. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur l’établissement de relations personnelles avec eux.”


Après la mort accidentelle de deux jeunes filles sud-coréennes au cours d’un exercice de l’armée américaine, des catholiques demandent justice


Après la mort accidentelle de deux jeunes filles sud-coréennes, renversées par un véhicule de l’armée américaine en manouvre lors d’un exercice militaire, des catholiques demandent justice, réclamant la révision du SOFA (Status of Forces Agreement), l’accord bilatéral américano-sud-coréen qui régit depuis 1966 les conditions de présence des troupes américaines en Corée du Sud et qui stipule notamment que les militaires américains auteurs de crimes ou délits dans l’exercice de leurs fonctions sont d’abord tributaires de la justice militaire américaine avant de pouvoir, éventuellement, être jugés par la justice sud-coréenne.


L’Eglise catholique reproche au gouvernement un projet de loi n’interdisant pas définitivement le clonage humain


L’Eglise catholique en Corée du Sud critique un projet de loi gouvernemental autorisant, dans certaines limites, la recherche sur les embryons humains et permettant également au président d’autoriser le clonage de ces mêmes embryons. Dans une déclaration datée du 26 septembre, les Comités de bioéthique de la Conférence des évêques catholiques sud-coréens et de l’archidiocèse de Séoul accusent “le projet de loi sur l’éthique de la vie pourtant destiné, selon ses rédacteurs, à empêcher le clonage des cellules humaines, de vouloir l’autoriser.


La direction de deux hôpitaux catholiques est critiquée pour avoir autorisé la police à intervenir contre des personnels de santé en grève


Les administrateurs catholiques de deux hôpitaux sud-coréens ont été vivement critiqués pour avoir autorisé une intervention de la police et permis l’arrestation de plus de 500 grévistes parmi le personnel de santé. Le 11 septembre dernier, 3 000 policiers sont en effet venus arrêter 326 membres du personnel soignant de l’hôpital St. Mary, de Kangnam, et 165 autres du Centre médical universitaire de Kyung-hee, l’un et l’autre situés à Séoul. Le 19 septembre, tous, sauf sept responsables, avaient été relâchés. Le personnel de santé affirme qu’il était “illégal” de la part de la puissance publique de prendre de telles mesures contre leurs responsables syndicaux. Le personnel de santé était en grève depuis le 23 mai pour demander des augmentations de salaires et une amélioration des conditions de travail.


Un prêtre, ancien alcoolique lui-même, voudrait voir l’Eglise catholique s’occuper davantage des alcooliques


Le P. Bartholomew Heo Keun, alcoolique lui-même pendant plus de dix ans et que son alcoolisme avait conduit à être hospitalié, est convaincu que “l’Eglise devrait aider les alcooliques, non seulement physiquement mais spirituellement”. Ainsi, a confié ce prêtre de 50 ans, un ministère spécialisé devrait proposer une pastorale adaptée pour les alcooliques. L’Eglise peut les aider à développer une relation personnelle avec Dieu, a-t-il expliqué, en leur faisant prendre conscience que Dieu veut les aider parce qu’ils ont été créés à son image et à sa ressemblance. D’après ce prêtre, l’alcoolisme est largement répandu en Corée. Il cite une étude du ministère de la Santé et de l’Aide sociale, parue en 2000, qui indique que 3,3 millions de personnes, soit 7 % de la population, étaient alcooliques et nécessitaient des soins mais que 6 000 d’entre elles seulement étaient en traitement.


Des syndicalistes représentant le personnel gréviste de quatre hôpitaux catholiques sont partis au Vatican où ils souhaitent demander la médiation du pape dans un conflit vieux de plusieurs mois


Selon le Syndicat coréen des employés médicaux et du secteur de la santé, une délégation de neuf syndicalistes a quitté la Corée le 21 octobre dernier pour se rendre au Vatican, où elle compte demander l’aide du pape pour résoudre un conflit vieux de plusieurs mois entre une partie du personnel et la direction de quatre hôpitaux catholiques du pays. Lee Joo-ho, directeur des affaires internationales du syndicat, a déclaré que “la délégation organisera un sit-in de protestation au Vatican si une entrevue avec le pape n’est pas obtenue avant Noël (2002)”.


L’évêque du diocèse d’Inchon demande à ses prêtres d’oser dire l’enseignement de l’Eglise catholique au sujet de l’avortement


L’évêque catholique d’Inchon a demandé à ses prêtres d’être moins timides sur la question de l’avortement et de mieux informer les fidèles sur la position de l’Eglise à ce sujet (1). C’est dans une lettre pastorale publiée à l’occasion du mois de novembre consacré traditionnellement aux défunts que Mgr Boniface Choi Ki-san a insisté pour dire que “si les pasteurs gardaient le silence sur ce problème (de l’avortementla culture de mort gauchirait encore davantage la conscience des catholiques” (2Expliquant que, par cette lettre pastorale, il entendait sauver au moins quelques vies, l’évêque coréen a regretté la timidité des prêtres quand il s’agit d’aborder le sentiment de culpabilité de “leur paroissiens après une interruption volontaire de grossesse”. Mgr Choi recommande aux prêtres de former les catholiques sur “la position de l’Eglise sur le sujet”, d’étudier les mesures propres à prévenir les avortements et à apprendre à aider spirituellement ceux qui y ont déjà succombés. Il insiste pour dire que les pasteurs ne doivent pas mâcher leurs mots en expliquant qu’une interruption volontaire de grossesse est de toute évidence un crime grave aussi bien pour l’Eglise que pour la loi civile.