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L’élection de Benoît XVI sur le siège de Pierre a été soulignée par des messages de salutations et de félicitations de la part du gouvernement et des structures “officielles” de l’Eglise

18 mars 2010
L’élection de Benoît XVI le 19 avril dernier sur le siège de Pierre a été soulignée en Chine par différents messages. Le 20 avril, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exprimé “les chaleureuses salutations” du gouvernement chinois au “cardinal Joseph Ratzinger qui vient d’être élu pour être le nouveau pape”. De leur côté, l’Association patriotique des catholiques chinois et la Conférence des évêques “officiels” ont envoyé des messages de félicitations au Saint-Siège, demandant par ailleurs aux fidèles des diocèses de Chine de prier pour que le nouveau pape reçoive la sagesse ainsi que la force physique et spirituelle nécessaires pour assumer sa mission.


Des communautés de l’Eglise “clandestine” ont envoyé des messages de félicitations à Benoît XVI, le priant de ne pas oublier l'”Eglise qui souffre”


En provenance de Chine, à part les messages venus du gouvernement et de l’Eglise “officielle” (1), le Saint-Siège a reçu des messages de félicitations adressés à Benoît XVI de la part de différentes communautés de l’Eglise “clandestine”. Le plus souvent, ces messages, en plus des félicitations d’usage, portaient des invitations à ne pas négliger les catholiques “clandestins”. Dans un message, émis par une communauté du nord-ouest du pays, les catholiques demandaient au nouveau pape “de ne pas oublier l’Eglise qui souffre en Chine une Eglise qui se débat “sans liberté aucune”. Les auteurs du message soulignaient que, depuis le 1er mars dernier et l’entrée en vigueur des nouvelles régulations sur les affaires religieuses (2), les prêtres de l’Eglise “clandestine” devaient, chaque semaine, faire un rapport de leurs activités aux fonctionnaires locaux des Affaires religieuses. Pour quitter le territoire de leurs paroisses, ils doivent demander une autorisation aux mêmes autorités, expliquait encore ce message.


Les Chinois ont accès à la pensée du pape Benoît XVI par un ouvrage de théologie, écrit par le P. Joseph Ratzinger en 1968 et traduit en 2002 par une maison d’édition d’Etat


Rares sont les citoyens de Chine populaire à avoir rencontré le pape Benoît XVI. Un peu moins rares sont ceux d’entre eux qui ont eu l’occasion de se familiariser avec sa pensée. Depuis trois ans, en effet, un ouvrage du cardinal Ratzinger est disponible à la vente dans le réseau des librairies d’Etat où, parmi les livres relatifs au christianisme, le plus souvent écrits par ou traduits d’auteurs protestants, les acheteurs curieux peuvent trouver Introduction au christianisme, signé du cardinal Joseph Ratzinger.


En visite officielle à Pékin, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a assisté à un office protestant


La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a assisté le dimanche 20 mars à un office religieux à Pékin. Pour sa première tournée en Asie, la secrétaire d’Etat a passé deux jours dans la capitale chinoise. Le dimanche 20 mars, immédiatement après avoir rencontré le Premier ministre Wen Jiabao et le président Hu Jintao au Grand hall du peuple, elle s’est rendue à l’église protestante Gangwashi, dans le centre de la capitale, pour le service religieux du soir. Fille d’un pasteur presbytérien, la ministre américaine avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas manquer le service du dimanche des Rameaux, au prétexte qu’elle était en voyage à l’étranger. Pour le New York Times du 21 mars, il était “clair qu’elle souhaitait faire passer un message à la Chine, car il aurait été plus facile pour elle d’assister à un service dans une des nombreuses églises protestantes de Séoul, en Corée du Sud, où elle se trouvait dimanche jusqu’au milieu de l’après-midi”.


Surveillées ou non par la police, les communautés catholiques de Chine ont prié et célébré des messes de requiem ou d’action de grâces pour le pape Jean-Paul II


En Chine, comme partout dans le monde, la mort du pape Jean-Paul II, le 2 avril dernier, a été un événement. Dans les médias, la nouvelle a été réduite à la portion congrue, les journaux à travers le pays ne reprenant le plus souvent qu’une courte dépêche de l’agence officielle Xinhua et les télévisions une séquence de seize secondes. Au sein des communautés catholiques, toutefois, les veillées de prière et les messes, de requiem ou d’action de grâces, ont été nombreuses, qu’elles aient été surveillées par la police ou non.


En dépit de messages de condoléances envoyés au Vatican à l’occasion de la mort de Jean-Paul II, une amélioration rapide des relations entre Pékin et le Saint-Siège paraît improbable


Vendredi 1er avril, face à l’imminence de la mort du pape Jean-Paul II, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait exprimé “la préoccupation” du gouvernement chinois. “Nous sommes informés de l’état de santé du pape. Nous exprimons notre préoccupation. Nous espérons qu’il recevra un bon traitement médical et que sa santé sera rétablie avait dit le porte-parole à Pékin. Dimanche 3 avril, après la mort de Jean-Paul II, survenue samedi soir, la Conférence des évêques catholiques “officiels” de Chine a envoyé un télégramme au Collège des cardinaux, à Rome, pour exprimer ses “profondes condoléances” au nom des “quelque cinq millions de catholiques en Chine”. Le lendemain, 4 avril, c’était au tour d’un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères de faire part des “condoléances” de la Chine après le décès du pape. Pour un certain nombre d’observateurs de l’Eglise en Chine, l’ensemble de ces messages, pour significatifs qu’ils puissent être, ne doivent pas laisser penser que les relations entre le Saint-Siège et la Chine populaire sont susceptibles d’être normalisées dans un proche avenir.


Shaanxi : pour la première fois depuis 1949, des catholiques ont porté en procession le Saint Sacrement de village en village


Le 22 février dernier, dans la province du Shaanxi, plusieurs centaines de catholiques ont pris part à une procession du Saint Sacrement, parcourant les rues de plusieurs villages et s’arrêtant dans différentes églises. Pour ces catholiques, c’était là un événement. Aucune procession publique du Saint Sacrement n’avait eu lieu dans les environs depuis 1949, date de la prise du pouvoir par les communistes (1). Selon le P. Wu Yangzhi, âgé de 80 ans et curé de la paroisse de Yongan, dans le diocèse de Zhouzhi, la procession a été la réponse des catholiques locaux “à l’appel du Saint Père à promouvoir la communion au sein des communautés catholiques lors de l’Année de l’Eucharistie”. Pour l’Eglise catholique à travers le monde, Jean-Paul II a proclamé la période d’octobre 2004 à octobre 2005 “Année de l’Eucharistie”.


Heilongjiang : une dizaine de chrétiens évangéliques étrangers ont été arrêtés et expulsés


Selon China Aid Association, organisation américaine de défense de la liberté religieuse en Chine, au moins une dizaine d’étrangers, des chrétiens évangéliques, ont été arrêtés puis expulsés de Chine le mois dernier. Parmi eux, figurent huit ressortissants américains, un Taiwanais et plusieurs Sud-Coréens. Selon le communiqué diffusé le 3 mars dernier par China Aid, l’arrestation de ces chrétiens évangéliques a eu lieu le 24 février, à Harbin, capitale de la province du Heilongjiang.


Macao : les responsables des écoles catholiques s’inquiètent du nombre des jeunes qui quittent les études pour travailler dans les casinos


Choi Chi-u, proviseur du collège jésuite ‘Etoile de la mer’ (Colegio Estrela do Mar) à Macao, se dit préoccupé par l’attrait exercé par les casinos sur les élèves des écoles de la ville. Depuis juin 2002, date à laquelle les autorités locales ont entamé le monopole dont jouissait jusqu’alors le magnat des jeux Stanley Ho, en accordant des licences d’exploitation à de nouveaux opérateurs de casino, le nombre des emplois offerts par l’industrie du jeu a nettement augmenté (1). Selon Choi Chi-u, les salaires élevés proposés par les casinos et le fait qu’il n’est pas exigé des employés des casinos d’avoir fait d’études poussées mènent un nombre grandissant de jeunes lycéens à abandonner la poursuite d’études supérieures ; ils choisissent de quitter les études dès l’âge de 18 ans, attirés par des salaires supérieurs à ceux que la fonction publique offre aux jeunes diplômés de l’université.


A Tianjin, Mgr Joseph Shi Hongchen est décédé à l’âge de 77 ans, après une longue période d’impotence physique due à une attaque cérébrale


Mgr Joseph Shi Hongchen, évêque du diocèse de Tianjin, est mort le 3 mars dernier, à l’âge de 77 ans. Selon le P. Zhang Liang, curé de la cathédrale Saint Joseph (Laoxikai), Mgr Joseph Shi était venu adorer le Saint Sacrement cet après-midi là, comme il avait l’habitude de le faire, et il est mort paisiblement dans la soirée, dans sa chambre située près de la cathédrale. Handicapé à la suite d’une attaque cérébrale en 2001, l’évêque ne se déplaçait plus qu’en chaise roulante, un de ses neveux prenant soin de lui jour après jour. Le lendemain de sa mort, la dépouille de Mgr Joseph Shi a été placée devant l’autel principal de la cathédrale, afin que les fidèles puissent venir se recueillir. Ce jour-là, le 4 mars, Mgr Melchior Shi Hongzhen, évêque coadjuteur “clandestin” du diocèse et cousin de Mgr Joseph Shi, s’est rendu à la cathédrale pour un dernier hommage à l’évêque défunt (1). Le 5 mars, la messe funéraire a été célébrée par le P. Zhang. Après la crémation du corps, l’urne contenant les cendres de Mgr Joseph Shi a été inhumée dans la cathédrale, derrière le maître-autel. Avec la mort de Mgr Joseph Shi, une page de l’histoire du diocèse se tourne, sans que les communautés catholiques “officielles” et “clandestines” locales se soient réconciliées.