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Après des années d’attente, les catholiques de Shenzhen saluent l’inauguration de la première et seule église de la Zone économique spéciale


Après de longues années d’attente, les catholiques de Shenzhen ont enfin pu inaugurer leur première et unique église. L’inauguration de cette église dédiée à St Antoine a apporté beaucoup de joie aux catholiques de Shenzhen parce qu’ils ont maintenant un endroit où se retrouver, ont-ils témoigné le jour de la bénédiction, le 18 décembre dernier. Shenzhen, un ancien village de pêcheurs, à la frontière de Hongkong, est une de ces “zones économiques spéciales” (ZES) créées par la Chine il y a une vingtaine d’années. Un millier de catholiques locaux et 300 catholiques venus de Hongkong assistaient à la bénédiction et à la messe présidée par Mgr Liu Jinghe, évêque de Tangshan, dans la province du Hebei. Concélébraient avec lui Mgr John Huo Cheng, évêque de Fenyang (province du Shanxi), et Mgr Paul Jiang Taoran, évêque de Shijiazhuang (province de Hebei), ainsi qu’une quarantaine de prêtres venus de Hongkong et autres lieux. Mgr Liu, s’exprimant au nom de l’Association patriotique des catholiques chinois et de la Conférence des évêques “officiels” de Chine, a félicité les catholiques de Shenzhen de tout ce qu’ils avaient accompli pour la construction de cette église. Au cours de cette même cérémonie, un responsable du Front uni, organe affilié au Parti communiste chinois, a souligné combien il était important de guider les croyants dans leur attachement au socialisme, leur amour de la patrie et du gouvernement communiste et dans le service des intérêts supérieurs de la nation tout entière. Reprenant les déclarations du président Jiang Zemin faites à la conférence nationale sur la religion du 10 au 12 décembre à Pékin (1), ce responsable a exposé la politique du parti qui vise défendre la nation contre les infiltrations étrangères menées au nom de la religion.


Après avoir risqué sa tête, un chrétien de Hongkong, coupable d’être venu en aide à une Eglise protestante en Chine populaire, n’est finalement condamné qu’à deux années de prison


Le 28 janvier dernier, un tribunal de Fuqing, dans la province du Fujian, a condamné à une peine de deux années d’emprisonnement Lai Kwong-keung, entrepreneur de Hongkong, âgé de 38 ans, pour avoir illégalement importé en Chine, au profit d’un mouvement protestant interdit depuis 1996, 33 000 Bibles. Depuis quelques semaines (1), le cas de ce jeune protestant avait été largement rapporté par la presse internationale et le président américain avait même fait savoir qu’il suivait l’affaire de près. Nul doute que l’attention de la communauté internationale a eu une influence sur le verdict, les autorités chinoises se préparant de plus à recevoir en visite officielle George W. Bush les 21 et 22 février prochains. L’acte d’accusation initial utilisation d’un culte pervers pour saper l’application de la loi aurait en effet pu valoir au jeune protestant 15 années de prison, voire la peine de mort. L’accusation finalement retenue ne concernait plus que des “activités commerciales illégales” et était passible d’une peine maximale de prison de cinq ans. Avec une peine de deux années, les autorités chinoises indiquent qu’elles peuvent se montrer clémentes mais qu’elles ne laissent pas des pressions étrangères dicter leur conduite.


Un responsable politique relativement haut placé préconise un changement de politique religieuse et l’ouverture du Parti communiste aux croyants


Pan Yue, directeur adjoint du Bureau du Conseil d’Etat pour la Restructuration des systèmes économiques, a publié au mois de décembre dernier un article, paru dans deux journaux différents, préconisant un changement de politique religieuse. Intitulé “Quel type de perspective devrions-nous avoir sur la religion : le point de vue marxiste sur la religion doit évoluer avec le temps”, l’article propose que le Parti communiste chinois adopte une politique de plus grande tolérance en matière religieuse et va jusqu’à préconiser l’entrée en son sein de croyants – l’appartenance au Parti ayant toujours eu, jusqu’à ce jour, pour corollaire la profession de l’athéisme.


Les récentes déclarations de hauts dirigeants chinois au sujet de l’administration des religions suscitent des commentaires mitigés chez certains catholiques, “clandestins” en particulier


La réunion des 10, 11 et 12 décembre dernier qui s’est tenue à Pékin et qui a rassemblé les sept membres les plus importants du Bureau politique du Parti communiste commence à susciter des commentaires de la part des milieux concernés. Les dirigeants chinois ont en effet débattu de la place des religions dans la société chinoise actuelle et, selon certaines sources, envisageraient que les mouvements religieux puissent obtenir une existence légale dans le pays sans pour autant devoir passer sous le contrôle des Associations patriotiques (1). Des responsables catholiques ont déclaré à ce propos que tout changement devait être abordé avec prudence et qu’il était nécessaire de régler en premier lieu la question des relations entre la Chine et le Vatican avant d’envisager d’autres points.


Hongkong : menacés d’expulsion vers la Chine populaire, les Chinois récemment déboutés par la Cour d’appel de dernière instance de la RAS recherchent le soutien des Eglises de Hongkong


Déboutés le 10 janvier dernier par la Cour d’appel de dernière instance de la Région administrative spéciale de Hongkong (1), une partie des 5 000 ressortissants chinois concernés ont placé leurs derniers espoirs dans le soutien que les différentes confessions religieuses de la RAS pourraient apporter à leur cause. Parmi les Eglises présentes à Hongkong, l’Eglise catholique a montré depuis longtemps qu’elle soutenait leur combat et, le 20 janvier dernier, 150 des 5 000 citoyens chinois en question se sont réunis à la cathédrale catholique de l’Immaculée Conception pour demander au cardinal Jean-Baptiste Wu Cheng-chung, évêque de Hongkong, de les aider. Outre l’Eglise catholique, ces 150 personnes ont remis une pétition à la cathédrale anglicane St. John, à la mosquée de Kowloon ainsi qu’au temple taoïste de Wong Tai Sin. Dans le Sunday Examiner, l’hebdomadaire diocésain de l’Eglise catholique à Hongkong, daté du 20 janvier, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque coadjuteur du diocèse, a apporté son soutien à un appel aux autorités de la RAS pour que les 5 000 Chinois concernés par le jugement du 10 janvier soient autorisés, “pour des raisons humanitaires”, à demeurer à Hongkong.


Hongkong : selon un responsable musulman, si des riverains s’opposent à la construction d’une mosquée, c’est parce qu’ils ignorent ce qu’est l’islam


Selon l’imam Uthman Yang, de l’Union islamique de Hongkong, même si elle existe à un certain degré, ce n’est pas la discrimination religieuse qui est à l’origine de l’opposition de riverains à la construction d’une mosquée dans les Nouveaux Territoires, mais “plutôt l’ignorance des gens sur ce qu’est l’islam”. Responsable de la propagation de l’islam au sein de l’Union, l’iman Yang constate qu'”en fait la majorité des habitants de Hongkong n’ont pas ou très peu de connaissances sur l’islam Pour remédier à cet état de fait, l’imam a annoncé que l’Union islamique de Hongkong allait faire un effort d’information afin que les Hongkongais connaissent mieux la religion musulmane. A la suite des attaques terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis, l’audience du site Internet de l’Union, bilingue, a doublé, a-t-il indiqué.


Dans la province du Guizhou, l’Eglise catholique “officielle” dirige, avec l’assentiment explicite des autorités locales, une école primaire


Avec la permission des autorités locales, le diocèse catholique “officiel” du Guizhou (1), situé au sud-est de la Chine, gère une école publique située sur un terrain rétrocédé l’an dernier à l’Eglise. Le P. Li Limin, le directeur de l’école, précise que l’établissement dont il a aujourd’hui la responsabilité occupe l’emplacement de l’ancienne école du Sacré Cœur, confisquée en 1950. L’Eglise a récupéré ses droits de propriété sur ce terrain en avril 2001. Les travaux de rénovation terminés pendant l’été, l’ancienne école N° 4 Xin’an du district d’Anlong, à 2 000 km au sud-ouest de Pékin, a rouvert ses portes en tant qu’Ecole primaire catholique Limin ( Pour le bien du peuple’), le 1er septembre 2001. D’après le P. Li, le terme “catholique” n’apparaît pas au fronton de l’école mais on peut lire sur tous ses papiers à en-tête et ses tampons officiels : “Ecole primaire catholique Limin ».


Une série de condamnations et d’arrestations de chrétiens protestants montre que les autorités n’ont pas renoncé à supprimer tout mouvement religieux échappant à leur contrôle


En l’espace de quelques semaines, les tribunaux chinois ont prononcé une série de lourdes condamnations à l’encontre de chrétiens protestants appartenant à des Eglises non enregistrées auprès du Mouvement des Trois autonomies (1) – et donc considérées comme illégales. La concomitance de ces condamnations ne semble pas délibérée mais vient rappeler que les autorités chinoises mènent à l’encontre des Eglises protestantes dites “domestiques” une campagne d’éradication au moins aussi sévère que celle engagée contre les mouvements de qigong tel le Falungong (2). Dans un cas comme dans l’autre, les tribunaux ont recours à la notion fort mal définie de “culte pervers” (xie jiaomentionnée à l’article 300 du Code pénal chinois, pour condamner ces mouvements. Les condamnations prononcées témoignent de la volonté des autorités du pays de ne pas tolérer l’existence de mouvement religieux échappant à leur contrôle (3).


Malgré les mesures prises par la police, une foule de plusieurs milliers de fidèles, selon certaines sources, a assisté aux obsèques de l’évêque catholique “clandestin” de Pékin


Mgr Matthias Pei Shangde, évêque “clandestin” du diocèse catholique de Pékin, est décédé le 24 décembre dernier à l’âge de 83 ans, des suites d’une insuffisance rénale. La police avait annoncé à l’avance que les obsèques du prélat seraient organisées dans la plus grande discrétion. Selon elle, pas plus de 200 à 300 personnes étaient présentes lors des funérailles, qui ont eu lieu le 2 janvier 2002 à l’église de Zhangjiapu, dans le Hebei, village dont Mgr Pei était originaire. Cependant, des sources catholiques chinoises ont indiqué que l’assistance avait été bien plus nombreuse. Selon elles, plusieurs milliers de catholiques, 5 000 sans doute, ont pris part à la messe de funérailles, célébrée par quatre prêtres, trois “clandestins” et un “officiel”. Dans son homélie, le prêtre “officiel” a rappelé les efforts de Mgr Pei pour promouvoir le rapprochement des parties “clandestine” et “officielle” de l’Eglise catholique en Chine.