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Hongkong : l’évêque coadjuteur du diocèse est prêt à aller jusqu’à la “désobéissance civile” afin que soit respecté le droit à l’éducation des enfants en attente d’un permis de résidence définitif

18 mars 2010
La question du droit des Chinois du continent nés de parents résidant légalement à Hongkong de résider eux-mêmes dans la Région administrative spéciale (RAS) de Hongkong vient d’être une nouvelle fois au cœur d’une polémique opposant l’Eglise catholique locale et les autorités gouvernementales de la RAS. On se souvient qu’en mai 1999, le cardinal Wu Cheng-chung avait écrit une lettre pastorale à ce sujet (1). Le 7 décembre dernier, c’était au tour de Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque coadjuteur du diocèse, d’envoyer une lettre aux directeurs de 322 écoles primaires et secondaires ainsi qu’aux jardins d’enfants gérés par l’Eglise pour leur demander sinon d’inscrire dans leurs établissements les enfants du continent en attente d’un permis de résidence définitif, du moins de les autoriser à s’asseoir dans leurs classes. Le 11 décembre, après que la lettre de l’évêque eut reçu un large écho auprès des médias locaux et après que le gouvernement de Hongkong eut mis en garde les établissements contre une telle action, quatre écoles au moins, dont certaines financées sur fonds publics, ont répondu à l’appel de Mgr Zen d’accueillir certains de ces enfants.


Selon le télé-évangéliste américain Pat Robertson, la nouvelle réglementation en cours d’élaboration dans le domaine religieux apportera une plus grande liberté


De passage à Pékin à la fin du mois de novembre, le télé-évangéliste Pat Robertson, célèbre et influent aux Etats-Unis, a rencontré le Premier ministre Zhu Rongji et a déclaré que les nouvelles réglementations en préparation permettront une plus grande liberté de religion en Chine. Selon lui, il deviendra bientôt possible aux Eglises “clandestines” de s’enregistrer directement auprès du Bureau des Affaires religieuses, administration d’Etat, sans passer par les Associations patriotiques, responsables de la supervision de toutes les activités religieuses officielles (1). “D’après ce que j’ai pu comprendre, un nouvel ensemble de règlements va être mis au point et le Premier ministre Zhu prendra la tête de la commission chargée d’annoncer cette nouvelle politique”, a déclaré le télé-évangéliste dont les premiers voyages en Chine remontent à 1979. Contacté par l’agence Reuters, un responsable du Bureau des Affaires religieuses, dont Pat Robertson a aussi rencontré le directeur, Ye Xiaowen, a déclaré n’avoir rien entendu au sujet de ces éventuelles nouvelles réglementations.


Hongkong : l’Eglise catholique et des organisations non gouvernementales se méfient d’une nouvelle législation anti-terroriste


Un certain nombre de groupes religieux et d’organisations non gouvernementales de Hongkong ont fait part de leurs inquiétudes à propos des propositions gouvernementales de légiférer en matière de terrorisme, craignant de voir ainsi le gouvernement agir sans contrôle. La Commission catholique diocésaine Justice et paix’ et une douzaine de groupes protestants d’action sociale ou de défense des droits de l’homme ont appelé à une “extrême prudence” dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont exprimé leur crainte de voir ébranlé le système juridique de la Région administrative spéciale de Hongkong et limités les droits individuels des Hongkongais et des migrants. Tous ont exprimé leurs inquiétudes au cours d’une conférence de presse organisée le 29 novembre, le jour précédent la réunion du Conseil législatif (Legco, le parlement local) où le Bureau de la Sécurité devait présenter aux législateurs le plan qui sera proposé au vote du Conseil en février prochain.


Selon le ministre chinois des Affaires étrangères, des excuses du pape pour les canonisations du 1er octobre 2000 sont un préalable à la normalisation des relations diplomatiques avec le Vatican


Dans un entretien accordé au quotidien turinois La Stampa, en date du 24 novembre dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, a déclaré que le pape Jean-Paul II devait présenter des excuses pour la canonisation de 120 martyrs de l’Eglise en Chine avant que des relations diplomatiques soient établies entre la Chine et le Saint-Siège. Arguant de la non-responsabilité de la Chine face à l’échec des négociations entre Pékin et le Vatican, le ministre chinois a ainsi officialisé ce qui était devenu officieux depuis la demande de pardon offerte par le pape Jean-Paul II le 24 octobre dernier à Rome (1). Outre les deux traditionnelles conditions que la Chine met à la normalisation de ses relations avec le Saint-Siège (rupture des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Taiwan et non-ingérence du Vatican dans les affaires religieuses intérieures de la Chine), le ministre a déclaré : “Les canonisations ont sérieusement outragé le peuple chinois et nous demandons des excuses. Le Vatican connaît parfaitement notre position à ce sujet.”


Xinjiang : à l’occasion du ramadan, les autorités chinoises exercent de fortes pressions sur les populations musulmanes, soupçonnées de nourrir des visées séparatistes


Selon différentes sources, basées soit sur place soit à l’étranger, les autorités chinoises exercent de fortes pressions sur les populations musulmanes de cette province à l’occasion du ramadan. Dans les écoles en particulier, les élèves musulmans auraient interdiction d’observer le jeûne traditionnel et, dans les administrations, les femmes n’auraient pas le droit de porter le voile islamique. Inquiètes depuis de nombreuses années du renouveau religieux et du nationalisme ethnique qui se manifestent au sein des populations ouïgoures de cette province, les autorités chinoises semblent avoir choisi d’accentuer leurs pressions à la suite des événements du 11 septembre et de l’intervention américaine en Afghanistan. La Chine redoute à la fois les éventuels liens de militants islamistes ouïgours avec la mouvance islamiste internationale du type Ben Laden et l’implantation durable sinon d’une présence, du moins d’une influence américaine, en Afghanistan.


Selon le Quotidien du Peuple, un “Bouddha vivant”, moine tibétain de la secte des “Bonnets jau-nes”, mort le 21 novembre 2001 à Pékin, a vécu, toute sa vie durant, en “inébranlable patriote”


Agé de 67 ans, Cheoshi Lobsang Palten Lunrik Gyatso, un des quelque 1 000 “Bouddhas vivants” de Chine, s’est éteint le 21 novembre dernier dans un hôpital de Pékin. Le Quotidien du Peuple, qui rapporte la nouvelle, n’a pas révélé les causes de sa mort, précisant seulement que le moine tibétain, membre de la secte des “Bonnets jaunes”, souffrait d’une grave maladie. Vice-président de l’officielle Association des bouddhistes chinois, Cheoshi, qui résidait habituellement au monastère de Kumbum, dans la province du Qinghai, a été qualifié par le quotidien chinois d'”inébranlable patriote” qui, “tout au long de sa vie”, a “préservé l’unité de la mère patrie” et s’est “résolument opposé à ceux qui cherchent à diviser la nation” (1).


LE XINJIANG N’EST PAS L’AFGHANISTAN


“Frapper fort, maintenir élevée la pression”. Par ce slogan, Pékin ne cache rien de la pression exercée sur les musulmans séparatistes ouïgours dans la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, située au nord-ouest du pays. Pékin a très rapidement réagi aux attaques du 11 septembre aux Etats-Unis pour justifier la campagne menée à l’encontre des Ouïgours, apparentés ethniquement au monde turque, qui sont opposés à l’emprise de la Chine au Xinjiang. Publiquement et de manière répétée, les autorités chinoises ont associé ces Ouïgours au terrorisme international et au mouvement de Ben Laden, Al Qaida. En même temps que Pékin apportait son soutien à la guerre américaine contre le terrorisme, la Chine soulignait à l’envie la nécessité de combattre tous les “terroristes”, y compris les Ouïgours, et montait sa propre opération Frapper fort au Xinjiang.


Shaanxi : les autorités lancent une nouvelle campagne visant à forcer les membres de l’Eglise “clandestine” à s’enregistrer auprès de l’Association patriotique des catholiques chinois


Selon l’agence de presse Reuters, les autorités gouvernementales dans la province du Shaanxi ont entrepris une nouvelle campagne visant à forcer les membres de l’Eglise catholique “clandestine” à s’enregistrer auprès de l’Association patriotique et à ainsi intégrer l’Eglise “officielle” (1). Interrogé par Reuters, un responsable du Bureau local des Affaires religieuses a déclaré le 30 novembre dernier que la campagne, baptisée “Opération 816”, avait été lancée il y a deux ans déjà mais qu’elle avait été réactivée depuis le mois d’octobre dernier. “L’opération s’apparente plus à une campagne d’éducation qu’à un mouvement de répression, a déclaré le fonctionnaire, en poste à Baoji, ville située dans l’ouest de la province. Il s’agit de faire enregistrer ces églises illégales sous le giron de l’Eglise patriotique. La seule formalité exigée est de signer un manifeste par lequel les personnes déclarent leur adhésion à l’Eglise patriotique.” Au cas où les fidèles auraient des difficultés à comprendre ce qui leur est demandé, “nous avons organisé des sessions d’étude pour les éduquer”, a encore ajouté le responsable.


Hongkong : le bureau de représentation de Pékin à Hongkong refuse de recevoir une délégation catholique soucieuse de voir reconnus les droits et besoins des malades du sida sur le continent


Le 1er décembre dernier, journée mondiale d’action sur le sida, une délégation de la Commission Justice et paix’ du diocèse catholique de Hongkong s’est rendue devant les locaux du Bureau de liaison du gouvernement central de la République populaire de Chine, organe servant de représentation officielle de Pékin dans le territoire de la SAR (Special Administrative Region). Là, devant les grilles du bâtiment, Or Yan-yan, chef de la délégation, a lu une lettre ouverte aux autorités chinoises demandant la reconnaissance par la Chine des droits et de la dignité des malades du sida en Chine. Une fois la lettre lue, les membres de la délégation n’ont pu la remettre aux fonctionnaires du Bureau de liaison et ont trouvé porte close. “Lorsque nous avons demandé à être reçus, les gardes ont repoussé certains d’entre nous en dehors des grilles, rapporte Or Yan-yan. Si bien qu’à la fin, nous avons déchiré la lettre car nous estimons que le Bureau de liaison a perdu sa raison d’être qui est de transmettre les opinions des Hongkongais. Il est inutile de discuter avec ces gens.”


ET LE SIDA FINIT PAR ARRIVER EN CHINE.


C’est l’affaire d’une tromperie qui pourrait coûter la vie à des millions de Chinois. Pendant des années, les autorités du pays ont démenti que leur pays connaissait un problème lié au sida, rejetant, voire niant, les signes de plus en plus nombreux indiquant que ce virus mortel était devenu une menace très sérieuse pour la santé publique de la nation la plus peuplée du monde. Et puis, soudain, le changement a été complet. En juin dernier, la Chine a estimé que 600 000 de ses citoyens étaient infectés par le HIV (Human Immunodeficiency Virus), le virus qui est la cause du sida. Depuis cette date, les autorités ont agi avec célérité : au mois d’août dernier, elles ont annoncé la mise en place d’un plan d’action et une augmentation significative des crédits pour tenter de stopper la propagation de la maladie. Les Nations Unies ont averti que l’infection pourrait toucher 20 millions de Chinois d’ici à 2010.