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Un an avant le retour de Hongkong à la Chine, des groupes de chrétiens sollicitent la solidarité de l’Eglise universelle

18 March 2010
Depuis le 1er juillet 1996, la colonie anglaise vit la dernière année de son existence avant de devenir partie intégrante de la Chine continentale. A cette occasion, l’association “Lien pour le 1er Juillet” composée de représentants de huit mouvements catholiques et protestants a organisé une réunion de prières. La trentaine de militants chrétiens et non chrétiens qui y participaient ont échangé leur expérience d’action sociale et ont cherché ensemble comment faire face à la situation créée par le changement de souveraineté. Fondée il y a un an, le 1er juillet 1995, l’association s’est donnée pour objectif la promotion de la démocratie, le respect de la loi et des droits de l’homme dans la période qui suivra le 1er juillet 1997. Dans ce but, elle a lancé une campagne internationale destinée à solliciter le soutien, la solidarité et la prière des chrétiens du monde lors de la passation des pouvoirs sur le territoire. A cet effet, une petite plaquette intitulée “L’Eglise au carrefour, ressources spirituelles pour Hongkong”, rédigée par “Lien pour le 1er Juillet” a été envoyée à diverses communautés chrétiennes du monde entier.


Pékin : arrestation puis libération sans condition de deux militants très connus de l’Eglise évangélique


Un couple de chrétiens évangéliques de Pékin a été arrêté le 9 mai 1996, puis relâché sans explication et sans condition le 8 juillet. Bob Fu Xiqui et Heidi Cai Bochun dirigeaient dans la capitale chinoise un centre de formation pour les dirigeants des Eglises “domestiques”. Selon des sources locales, leur arrestation était particulièrement délicate car Bob Fu est un enseignant très connu de l’école nationale des cadres du Parti communiste. Avec sa femme, ils jouissent d’ailleurs d’un appartement de fonction dans l’immeuble de l’école du Parti.


Xinjiang : renforcement de la campagne contre le séparatisme musulman


Le 30 mai 1996, le quotidien de la province du Xinjiang, le “Xinjang Dailya publié une photographie représentant des policiers armés et casqués, montés sur divers véhicules et faisant étalage de leur force dans les rues de Urumqi, capitale de la province. Au dessous de cette illustration destinée à rendre publique la volonté gouvernementale d’intensifier la campagne de répression contre “le crime”, en réalité contre le séparatisme, on pouvait lire un article intitulé “Construisons un grand mur d’acier anti-séparatiste”, lançant un appel à la mobilisation de toutes les forces vives de la région pour qu’elles se joignent à la police et à l’armée de libération populaire et luttent contre les partisans du séparatisme (4).


Le durcissement de la politique religieuse officielle est confirmé par la parution de deux documents officiels


La récente publication de documents officiels insistant sur le contrôle des religions, l’élimination des hérésies et la lutte contre les influences venues de l’étranger donne à penser que la politique religieuse de la Chine s’est brusquement durcie. Les observateurs ont surtout fait état de deux textes récemment livrés à la connaissance du public. Le premier est un article paru en avril 1996 dans la revue spécialisée “Questions religieuses dans le monde moderneLe second est un document interne du ministère de la Sécurité publique dont l’existence a été révélée par deux sources indépendantes.


Plusieurs centaines de lieux de culte protestants “illégaux” ont été fermés par la police au cours des derniers mois


Depuis quelques mois, les forces de police semblent vouloir redoubler d’efforts pour empêcher la tenue de rassemblements de chrétiens des Eglises “domestiques” qui refusent de se faire enregistrer par le gouvernement et ne veulent pas se soumettre au Mouvement des trois autonomies, seul habilité à représenter les Eglises protestantes.


Les dirigeants protestants vont envoyer un délégué au Comité de sélection, en dépit de la protestation de nombreux groupes


Malgré l’opposition d’un certain nombre de groupes chrétiens (6), les dirigeants des diverses dénominations protestantes du territoire ont décidé le 17 mai 1996, d’envoyer un représentant au Comité de sélection. Cet organisme est prévu par la loi fondamentale qui tiendra lieu de constitution au territoire après le passage de pouvoir de 1997. Il devait avoir pour tâche d’élire le prochain gouverneur. Récemment au mois de mars, les autorités de la Chine continentale ont annoncé qu’il devrait aussi élire un corps législatif provisoire qui remplacerait après 1997 l’actuel Conseil législatif, pourtant démocratiquement élu pour quatre ans en 1994, annonce qui a suscité irritation et mécontentement en beaucoup de milieux.


Les catholiques sont consultés pour savoir s’ils désirent envoyer un représentant au Comité de sélection


Le cardinal J.B. Wu Cheng-chung, évêque de Hongkong, a pris une intiative originale pour régler le problème de l’éventuelle participation d’un représentant des catholiques au Comité de sélection qui après 1997 élira l’exécutif et mettra en place un nouveau corps législatif, selon la volonté des autorités chinoises. Durant le mois de juin, il lance une grande consultation dans son diocèse pour recueillir l’avis des fidèles du diocèse sur ce problème. Quelques semaines auparavant, il avait demandé aux organisations catholiques de ne pas exprimer d’avis divergents (7). Deux question sont posées aux fidèles du diocèse. “Les catholiques doivent-ils participer au Comité?” . “Dans l’affirmative qui sera leur représentant?”


Le cardinal Wu demande aux organisations catholiques de s’aligner sur la position officielle de l’Eglise


Dans une note datée du 19 avril 1996, la hiérarchie catholique de Hongkong a demandé aux organisations d’Eglise de ne pas s’opposer au comité de sélection, nommé par les autorités de Pékin, dont le rôle est de choisir le prochain gouverneur et de nommer un parlement provisoire.


Tibet : quatre-vingt moines ont été arrêtés et plusieurs centaines d’autres sont recherchés par la police à la suite de violents incidents


Le monastère de Ganden, à une quarantaine de kilomètres de Lhassa, l’un des plus anciens édifices religieux du Tibet, a été fermé, le 7 mai 1996, par les autorités chinoises qui ont prétendu que les bâtiments avaient besoin d’être rénovés. En fait, cette fermeture est le résultat de la résistance opposée, la veille, par les moines à une équipe de fonctionnaires gouvernementaux venus imposer le nouveau règlement interdisant les photographies du Dalaï-Lama.


Xinjiang : un chef religieux musulman pro-chinois a été assassiné par des indépendantistes


Depuis quelques mois, une série d’assassinats ont été perpétrés, pour des raisons politiques, dans le Xinjiang par des séparatistes musulmans, selon des informations fournies à la presse par des fonctionnaires chinois en poste à Urumqi, le 27 mai 1996. Le dernier en date est celui d’un mollah, du nom de Akenmu Sidike, connu pour ses sympathies pro-chinoises. Il était accompagné de deux policiers au moment de l’attentat qui l’a tué.