AUDIO exposition Mandchourie

Publié le 26/06/2023




 

Exposition organisée par les Missions Etrangères de Paris
et l’Institut de Recherche France Asie,
sous le commissariat de Anne Dalles-Maréchal

 

Le martyre du père Régis SOUVIGNET (1854-1900)

Naquit le 21 octobre 1844 à Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire), et fit ses études au petit séminaire de sa commune natale. Après avoir reçu la tonsure au grand séminaire du Puy, il entra au Séminaire des M.-E. le 11 octobre 1879, reçut la prêtrise le 23 septembre 1882, et partit le 22 novembre suivant pour la Mandchourie. Nieou-tchouang fut son premier poste¬ ; deux ans plus tard, il fut envoyé dans celui de Kiu-ma-tsai-heu, ensuite à Siao-che-toou-heu, et, six ans après, à Hou-lan, province de Hei-long-kiang. Installé définitivement, en 1895, dans cette ville où aucun missionnaire n’avait encore pu résider, il construisit une église, ouvrit des écoles, et enregistra plusieurs centaines de baptêmes d’adultes. En 1897, il fut attaqué dans sa résidence par des soldats chinois, qui le frappèrent cruellement et le laissèrent pour mort. Quand il revint à lui, il fit doucement cette réflexion¬ : « J’avais deux ou trois pintes de mauvais sang¬ ; j’en suis débarrassé¬ ; c’est une bénédiction du bon Dieu. » En 1898, il appartint à la Mandchourie septentrionale, créée à cette époque Vicariat apostolique.
En 1900, lors de la révolte des Boxeurs, il se trouvait éloigné de Hou-lan¬ ; apprenant que ses chrétiens étaient menacés, il partit aussitôt pour aller leur porter secours. Peu après son arrivée dans sa résidence, il fut massacré, le 30 juillet de la même année. Après sa mort, un soldat lui ouvrit la poitrine, en arracha le cœur, et mit à la place le bréviaire que le missionnaire avait caché sous sa soutane.

 

L’arrestation du père Louis CONRAUX (1852-1905)

Originaire d’Allemand-Rombach (Deutsch-Rumbach, Haut-Rhin), où il naquit le 25 (m) ou le 26 (é) janvier 1852, entra laïque, le 2 septembre 1871, au Séminaire des M.-E. Prêtre le 19 septembre 1874, il partit le 16 décembre suivant pour la Mandchourie. Ses deux premiers postes furent Ing-tse et Siao-pa-kia-tse ; en 1881, il construisit un oratoire à Se-kia-tse.
En 1882, il est envoyé à Hou-lan, pour y fonder ce poste difficile. Assailli dans sa demeure par la population que le mandarin excite, frappé cruellement, attaché sur une charrette et conduit par toute la ville, il est jeté sanglant et presque mourant dans le prétoire. De 1886 à 1887, il dirige le district de Moukden ; de 1888 à 1890, la ferme Saint-Joseph (Kouen-tse-pao), et fait construire une digue pour prévenir les désastres des inondations ; en 1891, il établit une chrétienté qu’il appelle Notre-Dame-de-la-Mer, il y achète un terrain pour oratoire et écoles ; en 1897, il est à la tête du district de Cha-ling.
La division de la Mandchourie en deux vicariats apostoliques, 1898, le laisse en Mandchourie méridionale. En 1902, il est à la tête du district de Mai-mai-kai, dont il essaie de relever les ruines accumulées par les Boxeurs en 1900. Atteint de paralysie en 1904, il meurt au sanatorium de Béthanie à Hong-kong, le 26 avril 1905.

 

Le martyre du père Jean GEORJON (1869-1900)

Massacré en Mandchourie, naquit le 3 août 1869 à Marlhes (Loire), fit ses études au petit séminaire de Verrières, et entra laïque au Séminaire des M.-E. le 11 septembre 1888. Il reçut le sacerdoce le 3 juillet 1892, et partit le 31 août suivant pour la Mandchourie. Après un séjour à Yang-kouan, il passa en 1895 dans le district de Pei-lin-tse. Il établit des oratoires à Houang-kia-mou-kiang-pou, Tchao-kou-ouo-peung, Se-kien-fang et Chang-ki-tchang. Ses succès auprès des païens excitèrent la haine du mandarin de Iu-tsing-kai qui, en 1899, le fit frapper et emprisonner.
Depuis l’année précédente, il faisait partie du vicariat apostolique nouvellement créé de la Mandchourie septentrionale. En 1900, il fut attaqué par les Boxeurs qui le massacrèrent avec des raffinements de cruauté ; ils lui coupèrent les bras et les oreilles, lui rabattirent la peau du front sur les yeux, et enfin lui tranchèrent la tête. L’arrestation et le commencement des supplices sont du 19 juillet 1900 ; peut-être la mort n’eut-elle lieu que le lendemain 20 ; c’était à Pei-lin-tse, province du Hei-long-kiang. La Salle des Martyrs du Séminaire des M.-E. possède la chaîne avec laquelle les bourreaux attachèrent la victime.

 

Le martyre du père Maxime de LA BRUNIERE (1816-1846)

A été missionnaire en Chine, évêque coadjuteur, assassiné en Sibérie au XIXe siècle.

Il naît le 18 juin 1816 à Sartrouville (Seine-et-Oise). Apres avoir commencé des études de médecine, il décide de se consacrer au sacerdoce. Il fait ses cours de théologie au Séminaire de Saint-Sulpice, et est incorporé au diocèse de Paris. Etant sous-diacre en 1839, et très lié avec le P. Libermann, il se rend près de lui à Rennes, chez les Eudistes, s’associe ensuite à lui pour fonder une Congrégation ayant pour but l’évangélisation des peuples africains, et part avec lui pour Rome en 1840. Mais là il le quitte, revient en France, et entre le 26 mai 1840 au Séminaire des MEP. Prêtre le 19 décembre suivant, il partit le 10 mai 1841 pour la Mandchourie.

Chine (1841-1846)

Il demeure dans le sud, tantôt à Kai-tcheou, tantôt à Yang-kouan. En 1845, il fait une expédition dans l’extrême nord, visite les peuplades Longs-Poils et Peaux-de-Poissons (Yu-pi-ta-tse), séjourne à San-sing, et arrive dans la région côtière de l’île Sakhaline (Saghalien). Il s’arrêta chez les Kilimis, et fut massacré par quelques-uns d’entre eux, dans l’île de Waite, à environ huit lieues de Nikolaïevsk-sur -l’Amour (Nikolaïef), en juillet 1846.

Les lettres dans lesquelles le missionnaire raconte une partie de son voyage, et celles du P. Venault qui fut envoyé à sa recherche et découvrit ses meurtriers, offrent un réel intérêt.

Mgr Verrolles avait écrit de lui : « Il est instruit, pieux, zélé, très vertueux, avec une grande pénétration et un jugement peu commun. » Lors de son premier voyage à Rome, le prélat avait demandé et obtenu, par un bref du 11 mars 1844, de pouvoir choisir le P. de la Brunière pour son coadjuteur, et de le sacrer sous le titre d’évêque de Trémite.