Aventures missionaire

De Hong-Kong à l’Angleterre, une même famille catholique

Publié le 12/07/2022




Dans la revue de l’été dernier (Revue MEP n° 572), le père Nicolas de Francqueville, MEP, avait interviewé, parmi ses paroissiens, Joseph et Catherine, un jeune couple qui avait alors décidé de quitter Hong-Kong pour la Grande-Bretagne. Un an s’est écoulé. Ils nous donnent de leurs nouvelles.
Revue MEP HK juillet 2022

Juste avant le départ de HK, petit déjeuner après une messe d’envoi et la bénédiction.

Chers frères et sœurs en Christ, je suis Joseph. J’ai partagé avec vous, l’année dernière, les raisons de mon projet d’émigrer au Royaume-Uni avec ma femme et nos quatre chats. Aujourd’hui, je vis à Warrington, en Angleterre, et ce depuis fin janvier. Le père Fan (Nicolas) m’a invité à partager avec vous comment ce changement de vie s’est passé.

 

Les préparatifs

L’année dernière a été l’année la plus folle de ma vie. Sur recommandation d’une société intermédiaire que je n’avais jamais rencontrée, j’ai négocié la construction d’une maison avec une entreprise britannique locale. L’ensemble du processus d’achat s’est déroulé uniquement via des conférences en ligne sur internet. À cette époque, la maison achetée n’était toujours pas construite, c’était juste un sol en béton. J’étais à la fois inquiet et excité. Je craignais que le constructeur ne bâtisse pas la maison comme promis ou ne suspende le projet, mais j’étais aussi impatient de connaître mon nouvel environnement de vie. Après avoir payé la caution et pendant les deux mois qui ont suivi, le constructeur n’a pas mis à jour les nouvelles concernant le bâtiment, et j’étais très anxieux. Enfin, vers le mois de juin, le constructeur m’a officiellement remis le contrat de vente ainsi que des photos de l’avancement du chantier, et j’ai été soulagé. Puis j’ai commencé à faire les démarches nécessaires pour obtenir le visa du gouvernement britannique, obtenir un permis d’entrée pour nos chats, expédier nos cartons de déménagements, etc. Une fois que toutes les démarches ont été réglées, j’ai démissionné de l’école où j’étais professeur. À cause de l’épidémie, le vol a été annulé et modifié plusieurs fois. Finalement, nous sommes partis fin janvier. C’est seule- ment une fois dans l’avion que j’ai vraiment réalisé que ma nouvelle vie commençait.

 

Arrivée et premiers contacts avec l’Église

Le lendemain de notre arrivée au Royaume-Uni, c’était le jour du Seigneur et, avec ma femme, nous avons participé à l’Eucharistie dans l’église que nous a présentée un ami. Ce jour-là était le premier jour où nous vivions tous les deux au Royaume-Uni, et c’était aussi la première fois de notre vie que nous participions à une liturgie latine. Comme je ne comprends pas le latin, je n’ai pu qu’observer les rituels de la messe avec mes yeux et sentir la présence de Dieu dans mon cœur. Le sacre- ment en latin est, en effet, une autre méthode pour entrer en contact avec Dieu. Bien que je ne comprenne pas le contenu, je ressens bien la dévotion des participants et de l’officiant envers le Seigneur. Mais, comme nous ne connais- sons pas le latin, le dimanche suivant, nous nous sommes rendus dans une autre église anglaise de la même paroisse pour participer à l’Eucharistie. Sous la conduite de l’Esprit saint, nous avons rencontré un groupe de fidèles de Hong-Kong. Le curé anglais se soucie profondément des catholiques hongkongais qui se sont installés en Angleterre.

Il a aussi invité l’évêque auxiliaire du diocèse de Liverpool à venir dans la paroisse pour célébrer spécialement une Eucharistie pour tous les nouveaux fidèles originaires de Hong-Kong. Après l’Eucharistie, l’évêque a discuté avec nous pour mieux comprendre notre situation et nos besoins pastoraux. Cet évêque, Mgr Tom Neylon, a même été officiellement nommé par la Conférence épiscopale d’Angleterre pour porter le souci pastoral de tous les catholiques hongkongais qui émigrent en Angleterre.

En repensant à ces dernières années, j’ai été guidé par le Seigneur dans tout un tas de petites choses. De la décision de déménager à l’achat d’une propriété, de la gestion de la construction à distance au voyage et, enfin, à notre arrivée, tout a été conduit par le Saint-Esprit. Le plus grand défi, en ce moment, est l’Eucharistie hebdomadaire. En raison de mes limites linguistiques, je n’arrive pas à saisir pleinement la prédication du prêtre. Je prie pour que, sous la conduite du Saint-Esprit, je puisse maîtriser l’anglais dès que possible.

 

Réseaux hongkongais et insertion dans l’Église locale

Dans ma ville de Warrington, j’ai rencontré beaucoup de fidèles hongkongais qui ont récemment emménagé en Angleterre et dont la plupart n’ont pas encore de travail. Ils s’occupent principalement de leur installation et de leurs enfants. Chaque dimanche, la messe est l’occasion de retrouvailles, nous déjeunons ensemble et apprenons à mieux nous connaître. En semaine, lorsque les enfants sont à l’école, nous nous retrouvons parfois pour échanger sur des sujets de vie, partager notre foi, prier ensemble, etc. La paroisse locale a pris soin de nos besoins, le seul défi étant la langue. Nous avons également commencé à organiser différentes œuvres caritatives et à participer à des œuvres caritatives existantes pour servir la paroisse. Les paroissiens sont plus âgés et nous, catholiques de Hong-Kong, savons tous que nous devons d’abord servir la paroisse, puis apporter notre aide aux associations locales pour soulager la pression des paroissiens. Le premier samedi de chaque mois, le diacre de la paroisse organisera un petit-déjeuner pour les hommes. Le but est de rassembler un groupe de paroissiens afin qu’ils fassent connaissance et communiquent entre eux. On espère que ce groupe pourra, à l’avenir, prendre la responsabilité de l’entretien général de l’église. De mon côté, après avoir été professeur de lycée à Hong-Kong, je suis maintenant une formation pour devenir plombier car c’est un domaine où il est facile de trouver du travail.

Pour terminer, je prie aussi pour que le Père envoie le Saint-Esprit bénir Hong- Kong, afin que la région retrouve rapidement son système politique d’origine et que chacun puisse vivre de nouveau en paix. Que Dieu vous protège !

 

Propos recueillis par P. Nicolas de Francqueville, MEP

 


CRÉDITS

MEP