Aventures missionaire

Des terres des Bunongs à la colline de Penh

Publié le 14/12/2023




Durant cinq ans, le père François Hemelsdaël a vécu dans le Mondolkiri, cette province du nord-est du Cambodge. Il devient désormais curé de la paroisse de l’Enfant-Jésus, à Phnom Penh.
Paroisse des Bunongs, dans le Mondolkiri

Paroisse des Bunongs, dans le Mondolkiri

En fin d’année 2022, une fête est organisée à la paroisse de l’Enfant-Jésus (Beung Tompoun – Bgtp) en l’honneur du départ du curé, le père Damien Fahrner. L’évêque de Phnom Penh, Mgr Olivier Schmitthaeusler, y était également présent, ainsi que moi-même, de passage à Phnom Penh pour le service de la catéchèse du centre interdiocésain Saint-Irénée. Après la célébration de l’Eucharistie, des jeux et sketchs sont joués et, lors du repas, j’ai su intérieurement que je serai le prochain curé.

À l’occasion de la fête de Pâques, j’invite l’évêque de Kompong Cham, Mgr Ly, à venir chez moi, dans le Mondulkiri, pour m’aider à célébrer les quelque soixante baptêmes d’adultes. Et c’est le Vendredi saint que celui-ci me confirme mon sentiment intérieur, à savoir que les trois évêques m’appellent à prendre en charge la paroisse de Bgtp, à Phnom Penh, et ce pour être davantage disponible pour le centre Saint-Irénée qui s’occupera désormais, en plus de la catéchèse, de la pastorale liturgique et biblique. Je reçois également la charge du foyer des étudiants qui est à côté de la paroisse. Quel changement ! Je ne change pas seulement de diocèse, mais je passe aussi d’une paroisse rurale à la capitale.

 

La paroisse des jeunes

La communauté de Bgtp a été créée par un prêtre italien et les Soeurs de la Providence, il y a une vingtaine d’années. J’y allais de temps en temps, en l’an 2000, lors de ma probation en tant que séminariste MEP. À l’époque, l’église était une petite maison sur pilotis, en pleine rizière. Aujourd’hui, avec une nouvelle église bâtie par ce même prêtre il y a une dizaine d’années, c’est devenu la paroisse où les jeunes Khmers catholiques de Phnom Penh aiment se rassembler. Il y a donc de nombreux jeunes, le foyer Saint-François pour lycéens, un centre pour les étudiants qui viennent de tout le Cambodge afin d’étudier dans la capitale, le quartier général des Soeurs de la Providence, avec un foyer de jeunes filles, et un autre pour les personnes sourdes. Il y a aussi un centre qui accueille quelque soixante enfants et adolescents autistes, créé à l’initiative d’une paroissienne et avec l’aide des pères Vincent Sénéchal et Damien Fahrner, auxquels je succède humblement.

Le prix à payer, cependant, c’est le départ de chez mes Bunongs que j’affectionne dans le Mondulkiri pour au moins trois ans, d’autant qu’une nouvelle communauté, Mémang, est en train de naître. Depuis l’annonce officielle de mon changement d’affectation, c’est un peu la crise ici. Certes, la prise en charge de Bgtp ne s’effectuera qu’en janvier 2024, mais quand même, c’est un peu dur pour tout le monde, d’autant qu’on ne sait pas encore qui me remplacera. Il y a bien des Bunongs qui étudient à Phnom Penh et se rendent à la paroisse de Bgtp, il y a même un foyer spécial qui leur est consacré, mais, bien sûr, ce n’est pas pareil. Il n’empêche que la joie est la plus forte. Joie du changement, joie due à la confiance qui m’est accordée, joie devant le travail à fournir, joie de savoir que c’est le Seigneur qui m’appelle. Je lui fais confiance également pour la suite dans le Mondulkiri, c’est lui, le Maître, il sait ce qu’il fait. Chers amis, je vous invite donc, par la présente, à prier pour nous tous ici et à rendre grâce au Seigneur pour tout le bien qu’il nous fait !

 

P. François Hemelsdaël, MEP

 


CRÉDITS

MEP

T. Lyonnet