Par Mgr S. Antonysamy Susairaj, MEP
Euen Srei Nieng a 16 ans et elle est originaire de la paroisse de Koh Roka. Elle est lycéenne, en classe deseconde. Lors de la journée de récollection en vue de la deuxième étape du catéchuménat, elle est venue me voir avec sa lettre demandant mon accord pour la laisser participer à la liturgie de la deuxième étape prévue le jour même. Cela la conduira à recevoir le baptême lors des prochaines célébrations pascales.
En même temps, elle me disait être préoccupée par son père qui ne voit pas d’un bon œil le fait que sa fille devienne catholique. Il est fermier et musicien, jouant du violon de style cambodgien pendant les mariages.
J’ai invité Srei Nieng à respecter le souhait de son père, et ainsi de reporter la cérémonie de la deuxième étape. Pour le moment, elle pourra continuer de participer aux activités du groupe de jeunes de la paroisse, en attendant le consentement de son père.
Veillée dans le style Taizé
Avec son groupe, elle a toutefois continué à participer à toutes les activités de cette journée de récollection en vue de la deuxième étape, qui s’est achevée à 21 h 15 par une veillée de prière de style Taizé. Puis elle s’en est retournée chez elle, impatiente de rencontrer son père pour lui demander une nouvelle fois son consentement. Alors qu’elle arrivait chez elle, son père était déjà endormi dans son lit. Chuchotant à l’oreille de sa sœur aînée, elle lui demandait si son père était toujours contrarié. À sa grande surprise, elle trouve alors son père se levant et la regardant. Srei Nieng s’approche de lui, les larmes aux yeux, demandant à nouveau son consentement pour son baptême. Le père, lui aussi en larmes, consent à ce qu’elle reçoive le baptême, et lui demande combien cela va coûter. Srei Nieng lui assure qu’il n’y aura aucune dépense. Elle lui assure aussi que son baptême n’enlèvera rien à son amour pour lui. Aujourd’hui, juste avant la messe de la deuxième étape, Srei Nieng s’est approchée de moi en disant : «J’aime mon père, qui a consenti à mon baptême. Je suis résolue à montrer mon amour pour lui dans les jours à venir, plus encore que je ne l’ai jamais aimé. Alors, mon cher Père Antonysamy, accepterais-tu que je fasse ce deuxième pas aujourd’hui ? » Je l’ai accepté avec des larmes dans les yeux. Que Dieu soit béni d’avoir des gens si merveilleux autour de nous.