Dans la ville de Ho Chi Minh (Saïgon), se trouvent 7 congrégations des Amantes de la Croix (Cho Quan, Khiet Tam, Go Vap, Tan Viet, Thu Duc, Tan Lap,Thu Thiem).
De nos jours, les Amantes de la Croix jouent un rôle crucial dans l’amélioration des conditions de vie des populations locales, notamment les plus défavorisées.
Au Vietnam, elles sont actives dans 4 domaines principaux :
– 3624 sœurs travaillent pour l’éducation
– 523 travaillent dans le domaine de la santé
– 1052 travaillent dans le champ social
– 6560 sœurs travaillent pour l’apostolat (catéchisme, liturgie, mission pour les minorités ethniques, groupe d’Amateurs de la Croix pour les laïcs, chorale…)
Cette maquette représente le couvent des Amantes de la Croix de Thu Thiem, où les sœurs sont installées depuis 1840.
Les Amantes de la Croix gèrent des écoles maternelles, des orphelinats, des dispensaires ou encore des centres d’accueil pour filles-mères rejetées par leur famille ou pour des femmes âgées, isolées et sans ressources. Elles s’occupent également des enfants vivant dans la rue.
Les couvents des Amantes de la Croix abritent souvent un monument représentant les deux premières sœurs prononçant leurs vœux devant Pierre Lambert de la Motte lors d’une cérémonie secrète sur une barque, en mémoire de leur fondateur, comme celui représenté sur la maquette.
La congrégation des Amantes de la Croix a été fondée au Vietnam par Pierre Lambert de la Motte en 1670. C’est la première congrégation religieuse vietnamienne et aujourd’hui encore la plus importante.
A l’âge de 9 ans, Pierre Lambert de la Motte eut une révélation mystique concernant les « Amateurs de la Croix ». Après être arrivé au Siam (Thaïlande) en 1662, il propose la fondation d’une compagnie portant le même nom « pour faire de véritables hommes apostoliques, de véritables missionnaires et de parfaits chrétiens ». En 1670, c’est une congrégation missionnaire féminine qui voit le jour avec une première communauté au Tonkin (nord du Vietnam). Les Amantes de la Croix sont nées. Constatant la faible considération accordée aux femmes dans la société vietnamienne de l’époque, Lambert de la Motte leur donne pour mission d’instruire les jeunes filles, de soigner les femmes malades, de baptiser les enfants moribonds et de tirer les femmes de la prostitution.
Six ans après leur fondation, elles sont déjà une centaine réparties en petits groupes afin de multiplier leurs implantations au Tonkin et dans les régions voisines. Pour un village chrétien, c’est alors une bénédiction d’avoir en son centre une communauté, surnommée « Maison du bonheur ».
La congrégation se développe cependant au sein d’une population chrétienne encore embryonnaire et sujette à la persécution. Leurs maisons servent ainsi de lieu de culte discret. Elles accueillent les chrétiens en fuite et rendent visite aux prisonniers.
Les Amantes de la Croix ont ainsi traversé plus de 200 ans d’oppression et payé un large prix pour leur fidélité à leurs vœux. Entre 1857 et 1861, des centaines de religieuses trouvent la mort. Malgré tout, la congrégation n’a cessé de croitre.
Aujourd’hui, les Amantes de la Croix sont réparties en 30 congrégations diocésaines : 24 au Vietnam, 3 au Thaïlande, 1 au Cambodge, 1 au Laos, 1 aux États-Unis. Chaque congrégation inclut des petites communautés qui sont notamment présentes en France, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Norvège, aux États-Unis, au Japon, à Taïwan, au Cambodge, en Malaisie…). En 2024, on compte environ 10 000 Amantes de la Croix et plus de 1400 futures sœurs dans le monde. La congrégation est maintenant épaulée par 20 000 membres laïcs appelés Amateurs de la Croix comprenant tant des hommes que des femmes, comme le souhaitait Lambert de La Motte.