La présence chrétienne au Japon remonte à l’arrivée des Portugais en Extrême-Orient au 16e siècle. En 1549, saint François-Xavier et ses compagnons jésuites débarquent à Kagoshima, marquant le début de la mission et la naissance des premières communautés chrétiennes dans l’archipel. Mais dès la fin du 16e siècle, deux édits d’expulsion visant les chrétiens sont promulgués. Le christianisme est alors interdit et le restera pendant plus de 250 ans.
En 1842, le pape Grégoire XVI confie aux MEP la mission d’évangélisation du Japon et de la Corée. Les prêtres MEP arrivent au Japon, d’abord dans les îles Ryu-Kyu (Okinawa) en 1844, puis en 1855 dans les concessions réservées aux étrangers à Nagasaki, Hakodate et Kanagawa (Yokohama).
C’est dans ce contexte que le Père Bernard Petitjean (MEP) inaugure en 1865 l’église d’Oura, nouvellement construite et surplombant le port de Nagasaki. Le 17 mars de la même année, un groupe de Japonaises se présente à lui et déclare : « Notre coeur à nous tous qui sommes ici ne diffère point du vôtre ». Il découvre alors que des chrétiens japonais se sont transmis secrètement une foi farouchement interdite, pendant 250 ans, sans prêtres et avec très peu d’écrits.
L’église d’Oura reste étroitement liée à l’histoire de ceux que l’on appelle communément « les chrétiens cachés du Japon ». Devant l’église, un bas-relief en bronze représente leur rencontre avec le Père Petitjean. L’église est dédiée aux Vingt-six Martyrs du Japon et fut un temps la cathédrale pour toute l’Église au Japon. Elle est encore aujourd’hui « co-cathédrale » de Nagasaki. Elle a survécu à l’explosion de la bombe atomique le 9 août 1945 et est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO avec 11 autres sites liés aux chrétiens cachés de la région de Nagasaki. Elle a été érigée en « Basilique Mineure » (lieu de pèlerinage important) par Rome en 2016.
Arrivée des MEP au Japon : 1844
Chrétiens : environ 1,4 millions, soit 1,1 % de la population