Les MEP au cinéma, le 5 novembre

Publié le 16/10/2025




Après le film Sacerdoce, le réalisateur Damien Boyer signe Baroudeurs du Christ. Ses équipes ont suivi cinq prêtres des Missions Étrangères de Paris, à Taïwan, en Inde, au Cambodge, en Corée du Sud et à Madagascar pour témoigner de la radicalité de la mission.

 

On les croyait disparus, relégués aux pages sombres de l’histoire coloniale. Pourtant, ils sont là, besace et Bible en main, dans un tout autre genre. Une nouvelle génération de missionnaires perdure, insoupçonnée.

Ce film révèle des prêtres portés par une foi ardente et une profonde rage de vivre, que certains appellent : « Les baroudeurs du Christ. » Loin des clichés d’antan, ils impressionnent par leur courage, leur dévouement et leur humanité bouleversante. Mais plus encore, ils rayonnent d’une joie contagieuse, celle d’une vie offerte sans réserve. Leur mission ? Partir sans retour, dans un pays qu’ils ne choi- siront pas. Aimer, servir, partager, rire et pleurer avec ceux qu’ils rejoignent, jusqu’au bout, jusqu’à la mort s’il le faut. Ont-ils bien mesuré la difficulté d’épouser totalement une nouvelle culture, une nouvelle manière de penser, une nouvelle langue ? Seront-ils capables de tenir leur engagement toute leur vie ?

Ils n’étaient pas destinés à ces chemins-là. Certains avaient fait fortune, d’autres bâtissaient des carrières solides. Et, pourtant, un jour, l’appel s’est imposé, irrévocable. Ils ont tout quitté, non pour fuir, mais pour s’ancrer ailleurs, dans des réalités brutales et oubliées.

Dans les ruelles écrasées de chaleur de Calcutta, un centre d’accueil résonne à nouveau de rires et de cris d’enfants. Plus loin, sur les eaux silencieuses du Cambodge, une présence discrète tente d’apaiser les blessures d’un passé encore brûlant. À la lisière d’un pays peuplé d’ombres, des silhouettes discrètes franchissent la frontière nord-coréenne, guidées par une main tendue. Au cœur d’une recyclerie taïwanaise, des âmes marquées au fer rouge trouvent, contre toute attente, un regard qui ne les condamne plus. Et dans un village reculé de Madagascar, une fresque prend vie sous les doigts hésitants d’enfants qui découvrent la couleur.

Depuis 1658, ces prêtres des Missions Étrangères de Paris se succèdent au service des peuples d’Asie et s’inscrivent dans une tradition qui dépasse les époques et les modes.

Ils ne sont ni héros ni martyrs. Juste des hommes qui ont choisi de se fondre dans l’autre, jusqu’à s’y perdre. De tout donner pour ceux qu’il aime et que le monde a oubliés.

Un film vibrant, qui parle d’absolu, d’engagement total, d’exaltation, qui résonne dans nos cœurs en quête de sens.

 

La mission, ça existe encore ?

Nous pensons souvent que la mission appartient au passé: à une époque où l’Église avançait, trop souvent, main dans la main avec le colonialisme. Cette histoire, douloureuse, a laissé des traces. Elle évoque la conquête, le prosélytisme, l’imposition d’une culture sous couvert d’un message spirituel. La Bible et le glaive ont longtemps marché ensemble, et cette mémoire pèse encore sur le mot même de « missionnaire ».
Mais, aujourd’hui, la mission se réinvente. L’urgence de ce message d’amour demeure. Ce qui change, c’est la manière. De nouveaux missionnaires, loin des images d’Épinal, se lèvent chaque jour. Ils ne viennent plus « convertir », mais rencontrer. Ils ne dominent pas, ils servent.

Ils se donnent jusqu’à se perdre pour annoncer aux délaissés combien ils sont aimés. Ces hommes vivent dans des lieux souvent oubliés du monde, des jungles cambodgiennes aux slums de Calcutta. Ils s’immergent dans des cultures qui ne sont pas les leurs, non pour les transformer, mais pour les comprendre de l’intérieur. Ils épousent les rythmes, les langues, les douleurs et les espérances des peuples qu’ils rejoignent. Leur foi ne se traduit pas d’abord en mots, mais en gestes : soigner, écouter, consoler, vivre simplement avec. Ils ne portent pas une civilisation, mais une conviction : l’amour du Christ est pour tous. Cette nouvelle mission n’efface pas le passé, mais elle tente de le réparer. Elle ne cherche pas à convaincre, mais à aimer. Une mission qui existe encore, parce qu’elle a su changer pour rester fidèle à ce qu’elle doit être: un don de soi, total et drastique.

 

Le film sur ces « hommes à part » a quatre objectifs

Réveiller l’élan missionnaire
Le film rappelle que la mission est un appel universel, et toujours actuel. En montrant des hommes qui se donnent sans réserve pour annoncer l’amour de Dieu, Baroudeurs du Christ interpelle chacun : si eux vont jusqu’au bout du monde pour ce message, c’est bien qu’il porte une urgence que nous avons peut-être bana- lisée. Quelle est donc ma place à moi ? À quoi suis-je appelé ? Ce film est une invitation claire à se mobiliser personnellement, et à redécouvrir la beauté de l’annonce de l’Évangile aujourd’hui.

Répondre à la quête de sens et d’aventure de la jeunesse
Aujourd’hui, de nombreux jeunes, perdus dans un monde saturé de contenus et de vitesse, se sentent seuls et en quête de sens, cherchant qui ils sont et quelle est leur place. Baroudeurs du Christ entre en résonance avec cette soif d’authenticité. Il propose une réponse à cette quête intérieure : et si le sens se trouvait dans le don de soi ? Et si l’aventure la plus forte, la plus belle, était celle de se lever pour les autres, de sortir de soi pour aimer vraiment ?

Peut-être que cet appel est là, sous nos yeux, plus exaltant et nécessaire que jamais.

Faire redécouvrir ces prêtres aventuriers que le monde a oubliés
À force d’être critiquée, moquée ou attaquée, la figure du prêtre s’est brouillée dans l’imaginaire collectif. On en oublie que certains d’entre eux vivent une mission bouleversante, loin de toute lumière, animés uniquement par l’amour de l’autre. Baroudeurs du Christ redonne visage et voix à ces prêtres aventuriers : ceux qui partent, qui s’enracinent, qui s’effacent, qui aiment. Leur vie est une réponse radicale à l’appel du Christ — pas pour imposer, mais pour servir, accompagner, consoler. Le film rappelle qu’ils existent encore et qu’ils méritent d’être vus.

Réhabiliter la figure du missionnaire entachée par le colonialisme
Nous sommes bien conscients qu’aujourd’hui encore, le mot « missionnaire » évoque trop souvent une histoire douloureuse, faite de conquêtes, de domination culturelle et de prosélytisme. Cette image colle à la peau de ceux qui partent annoncer l’Évangile, bien malgré eux. Pour exister dans le monde contemporain, le missionnaire emprunte aujourd’hui un tout autre chemin : celui du service, de l’effacement, de l’inculturation. Il n’impose plus, il s’intègre, aime en silence, partage la vie des peuples qu’il rejoint, au point de s’y fondre. C’est une mission exigeante, souvent solitaire, qui demande de renoncer à tout prestige, à toute reconnaissance, pour ne chercher qu’une chose : le bien de l’autre.

 

L’équipe d’Orawa Prod


CRÉDITS

Orawa Prod