Mgr François Pallu (1626-1684)

Publié le 09/03/2020




L’un des principaux fondateurs des MEP avec Mgr Lambert de La Motte et Mgr Cotolendi. Né en août 1626 dans la paroisse Saint-Saturnin, à Tours (Indre-et-Loire), François Pallu appartient à une famille de la noblesse de robe. Son père Étienne Pallu, sieur de Perriers, est conseiller et avocat au présidial de Tours et maire de cette ville.

François Pallu et Alexandre de Rhodes

Nommé très jeune chanoine de Saint-Martin, François Pallu se distingue par sa piété et sa charité. Étant venu à Paris, il se lie d’amitié avec un certain nombre de jeunes gens, ecclésiastiques et laïques, qui forment une de ces associations, alors assez nombreuses, placées sous la protection de la sainte Vierge. C’est là qu’il semble avoir fait connaissance avec Alexandre de Rhodes. Ce jésuite, missionnaire au Tonkin et en Cochinchine, est à cette époque de retour en Europe pour demander au Souverain Pontife d’instituer des évêques dans le pays qu’il évangélise.

L’idée n’est pas nouvelle ; Rome l’avait déjà étudiée et en avait désiré la réalisation dans de plus vastes proportions que le P. de Rhodes ne l’expose. Sans remonter plus haut que le XVIIe siècle, la Congrégation pour la propagation de la foi, plus communément appelée « la Propagande », avait, en 1630, prescrit l’élévation au sacerdoce de nouveaux chrétiens ; elle avait, en 1633, demandé la nomination d’évêques en Extrême-Orient, et, en 1651, elle avait supplié le Pape de créer dans ces pays des archevêchés et des évêchés. Le missionnaire est donc bien accueilli à Rome ; il trouve en France des hommes qui consentent à le suivre.

Préparatifs et départ pour l’Asie (1653-1661)

Après d’assez longs pourparlers, Mgr Bagni, nonce en France d’Innocent X, choisit en 1653 François Pallu pour être un des évêques désirés par le P. de Rhodes. Mais, par suite d’oppositions, soit de la cour de Portugal qui juge la nomination de prêtres français contraire à ses droits, soit même de quelques amis du religieux, l’affaire échoue complètement. L’Assemblée du clergé de France reprend les négociations, et, le 13 avril 1655, charge Mgr Godeau, évêque de Vence, d’écrire au Pape une lettre, qui sera lue et approuvée dans la séance du 9 mai suivant. Cette lettre ne produit aucun résultat. En 1657, avec le secours de quelques amis, particulièrement de Vincent de Meur et de Pierre Lambert de La Motte, également grâce à l’intervention de la duchesse d’Aiguillon, Pallu fait de nouvelles démarches pour obtenir la nomination d’évêques en Extrême-Orient. Il réussit.

Dans son assemblée du 13 mai 1658, la Propagande propose de nommer Pallu et Lambert de La Motte vicaires apostoliques des missions de Chine et des pays voisins. Le pape Alexandre VII approuve ce choix ; le 29 juillet, il donne un bref qui nomme Pallu évêque d’Héliopolis in partibus infidelium. Le 17 novembre 1658, Pallu est sacré à Rome, dans la basilique Saint-Pierre, par le préfet de la Propagande. Le bref Super cathedram du 9 septembre 1659, signé par le Pape Alexandre VII, ratifie le décret de la Propagande du 17 août et nomme Pallu vicaire apostolique du Tonkin, administrateur des provinces de Yunnan, Guizhou, Hou Kouang, Sichuan, Guangxi en Chine, et du Laos.

Revenu à Paris en 1659, Mgr Pallu choisit et fait nommer un troisième vicaire apostolique, Ignace Cotolendi. Il publie un opuscule exposant les ordres du pape et les raisons de la nomination de vicaires apostoliques et appelle à lui tous ceux qui désirent se consacrer aux missions dans la nouvelle Société. Pour former les futurs missionnaires, il les conduit à La Couarde, propriété proche de Paris mise à sa disposition par une de ses parentes, Mme de Miramion. Quant aux ressources matérielles, il se charge de se les procurer auprès du roi, de quelques familles riches, de la Compagnie du Saint-Sacrement. Il établit également une association de Dames de charité pour continuer à procurer des secours aux missions, et groupe des amis auxquels il fait promettre de recruter des ouvriers apostoliques. Il tente même de fonder une compagnie de commerce, qu’il unit par un traité à la Compagnie de l’Orient et de Madagascar, fait construire un navire, le Saint-Louis, qui périt dans un naufrage. A Paris, il achète une maison qu’il appelle hospitium et il y installe les aspirants à l’apostolat, précédemment fixés à La Couarde. Enfin, il choisit pour procureurs des prêtres et des laïques, à qui il donne tous pouvoirs de gérer et d’administrer ses biens aux profit et avantage des missions.

Après avoir, autant qu’il le pouvait, assuré le présent et préparé l’avenir, Mgr Pallu quitte Paris le 8 novembre 1661, et s’embarque à Marseille le 2 janvier 1662. Il débarque à Alexandrette, se rend à Ispahan, d’où il part pour rejoindre Bender-Abbas-si, à l’extrémité du golfe Persique et de la mer d’Oman ; de là, il gagne le comptoir de Surate, traverse l’Inde, s’embarque à Masulipatam pour Mergui, et enfin arrive à Juthia, capitale du royaume du Siam.

Siam (1664-1665)

C’est là que, de concert avec Mgr Lambert de La Motte, évêque de Bérythe, vicaire apostolique de la Cochinchine, il compose les Instructiones ad munera apostolica, plus connues sous le nom de Monita, et qu’il décide avec lui l’établissement, au Siam, d’un séminaire ou collège général, où sera formé le clergé indigène des missions dont ils sont chargés, ainsi que l’organisation d’une procure générale qui s’occupera de la destination des missionnaires et des ressources à leur envoyer. Sous l’inspiration de Mgr Lambert de La Motte, il songe à la fondation d’une congrégation dont les membres feront des vœux, et il précise les grandes lignes de ce corps religieux qu’il compte faire approuver par Rome.

Pour vaincre les redoutables oppositions auxquelles ils sont confrontés, les vicaires apostoliques ont besoin de pouvoirs plus étendus que ceux dont ils jouissent. Mgr Pallu reprend alors la route de l’Europe et arrive à Rome en 1667.

Europe (1667-1970)

Il présente à la Propagande plusieurs mémoires dont le but est : 1° de montrer la nécessité de confirmer et d’amplifier les facultés qu’Alexandre VII a accordées aux vicaires apostoliques, et d’étendre leur juridiction sur le royaume du Siam ; 2° de prouver l’importance d’établir des règles de discipline, afin de réformer ou de prévenir les abus auxquels le grand éloignement de Rome expose les Églises d’Extrême-Orient ; 3° d’obtenir l’approbation du livre des Monita, ainsi que la ratification des vœux et du projet de Congrégation.

A la fin de cette même année, il vient en France, et présente à Louis XIV un mémoire pour la fondation de comptoirs français en Extrême-Orient ; et aux directeurs de la Compagnie royale des Indes orientales, un autre rapport rédigé dans le même sens.

En 1668, il retourne à Rome pour y faire approuver les statuts de la Congrégation apostolique, élaborés à Juthia ; ce dernier projet est combattu par les directeurs du Séminaire des Missions étrangères qui le jugent impraticable, et qui députent à Rome leur supérieur, Gazil, afin de faire triompher leur opinion. Rome n’approuve pas les vœux tels qu’ils avaient été présentés, et l’idée de Congrégation tombe en même temps.

En conséquence de cette décision, la Société des Missions étrangères demeure ce qu’elle était à ses origines : une association de prêtres séculiers réunis par la communauté du but unique pour lequel ils travaillent, c’est-à-dire l’évangélisation des pays infidèles. Il en résulte également que les prêtres envoyés par les MEP dans les missions sont non des auxiliaires, mais des sujets entièrement à la disposition de la hiérarchie ecclésiastique, absolument entre les mains des évêques.

C’est le seul refus que Mgr Pallu éprouvera. Il se soumet avec la plus complète obéissance, écrivant à Mgr Lambert : « J’aimerais mieux mourir que de m’écarter d’un iota des bornes qui nous ont été prescrites, quand ce ne serait que pour marquer le respect et l’obéissance que je dois et veux rendre toute ma vie au Saint-Siège »

Il obtient de Clément IX :

1° La confirmation de la constitution Ex debito pastoralis d’Urbain VIII, par la bulle Sollicitudo pastoralis, du 17 juin 1669 ;

2° L’extension sur le Siam de la juridiction du vicaire apostolique de Nankin, futur successeur de Cotolendi, par le bref Cum sicut accepimus civitas, du 4 juillet 1669 ;

3° Le pouvoir de dispenser de certains empêchements de mariage, par un décret du 23 janvier 1669 ;

4° La dépendance des réguliers missionnaires envers les vicaires apostoliques, par les bulles Speculatores domus Israel, 1669, et In Excelsa, de la même date ;

5° Et un certain nombre d’autres décrets (14 décembre 1668 et 13 août 1669).

Siam (1673-1674)

En 1670, l’Assemblée du clergé de France alloue à ses missions la somme de trois mille livres.

Cette même année, Mgr Pallu repart de France pour l’Extrême-Orient, et pendant son voyage, envoie à Rome un missionnaire, Sevin, afin d’avoir par lui une correspondance régulière avec la Propagande. Arrivé à Juthia, de concert avec Mgr Lambert de La Motte, il choisit pour vicaire apostolique du Siam Louis Laneau, qui est sacré évêque de Métellopolis le 25 mars 1674. Le 18 octobre 1673, Mgr Pallu avait été reçu en audience solennelle par le roi du Siam, Phra-Naraï, avec Mgrs Lambert de La Motte et Laneau, évêque élu, et il lui avait présenté des lettres du souverain pontife Clément IX et du roi Louis XIV. Quelque temps après, les trois vicaires apostoliques ont des audiences particulières du roi, qui leur témoigne une grande bienveillance, et leur donne liberté de prêcher le catholicisme dans tout son royaume.

En cette même année 1673, Mgr Pallu écrit aux directeurs du Séminaire des Missions étrangères, qu’il conseille souvent, une lettre indiquant les délimitations générales de leurs fonctions et de celles des vicaires apostoliques dans la Société. En 1674, il décide avec Mgrs Lambert de La Motte et Laneau la création d’un conseil composé de quatre procureurs, qui seront les agents des quatre missions alors confiées aux MEP : Chine, Tonkin, Cochinchine et Siam. Ce conseil, transporté au Séminaire de Paris, est l’une des bases constitutives des MEP.

Pendant ces mêmes années, de nombreux brefs sont signés par le souverain pontife sur les demandes de l’évêque ; en voici l’énumération avec la date et l’objet :

Creditæ Nobis, du 6 avril 1673, défendant d’imprimer des ouvrages sur les missions, sans l’autorisation de la Propagande ;

Alias emanarunt, du 23 oct. 1673, permettant aux vicaires apostoliques, selon le bref Injuncti Nobis d’Alexandre VII, d’ordonner des indigènes dans les missions, sans qu’ils possèdent de titre clérical ni ne sachent le latin ;

Cum per litteras, du 10 novembre 1673, blâmant les autorités ecclésiastiques de Goa des censures portées contre les vicaires apostoliques, et exemptant ceux-ci de la juridiction de l’archevêque et du chapitre de Goa ;

Præcipua enimvero, du 10 novembre 1673, louant les catholiques du Tonkin et de la Cochinchine de leur obéissance aux vicaires apostoliques ;

Sollicitudo pastoralis, du 22 décembre 1673, exemptant aussi les vicaires apostoliques de la juridiction de l’Inquisition de Goa ;

Injuncti Nobis, du 23 décembre 1673, frappant d’excommunication ceux qui empêchent les missionnaires d’aller en mission, et confirmant les Constitutions qui permettent aux religieux de se rendre dans l’Inde sans passer par le Portugal ;

Cinq autres suivent, datés du 23 décembre 1673 :

Ad augendam, accordant une indulgence plénière aux fidèles qui visitent une église aux jours indiqués par les vicaires apostoliques ;

Illius, Qui Caritas, défendant aux évêques portugais, sous peine d’excommunication, de nommer des vicaires généraux, des vicaires forains, etc., dans les régions confiées aux vicaires apostoliques ;

Romanus Pontifex, autorisant à célébrer en Chine la tête couverte, comme l’avait permis Paul V ;

10° Decet romanum, confirmant les constitutions et les décrets précédents en faveur des vicaires apostoliques ;

11° Alias emanarunt, prorogeant les pouvoirs des vicaires apostoliques pour l’ordination des prêtres indigènes ;

Viennent ensuite :

12° Super cathedram, du 4 janvier 1674, nommant G. Lopez vicaire apostolique de Nankin ;

13° Quoniam ea, du 7 juin 1674, ordonnant d’obéir aux vicaires apostoliques sous peine, pour les religieux, d’être privés de voix active et passive, et pour les autres, de censure à la volonté de la Propagande ;

14° In apostolicæ, du 7 juin 1674, soustrayant les vicaires apostoliques à toute juridiction des Ordinaires ;

15° Cum dudum, du 8 juin 1674, étendant la constitution d’Urbain VIII, Ex delicto, du 22 février 1633, à tous ceux qui empêchent l’exercice de la juridiction des vicaires apostoliques et de leurs missionnaires ;

16° Christianæ religionis, du 16 juin 1674, ordonnant aux évêques portugais de l’Inde de ne pas empêcher l’exercice de la juridiction des vicaires apostoliques, mais de vivre en accord avec eux.

Péripéties en mer (1674-1677)

Vers le milieu de l’année 1674, Mgr Pallu s’embarque pour la Chine ; il est jeté par la tempête sur les côtes de Manille et arrêté par les Espagnols, qui le traitent en ennemi et le ramènent en Europe en le faisant passer par le Mexique. C’est ainsi qu’en se dirigeant toujours vers l’Est, il est peut-être le premier voyageur ayant fait le tour du monde. Dès qu’il connaît son arrestation, le gouvernement de Louis XIV demande à la cour de Madrid sa libération qui est rapidement obtenue. Le souverain pontife Innocent XI, qui s’est également entremis par la lettre Cum ad notitiam, du 28 novembre 1676, en remercie le roi d’Espagne par la lettre Venerabilis frater, du 4 septembre 1677.

Europe (1677-1681)

En quittant Madrid en 1677, l’évêque gagne Rome. Il y présente des mémoires encore plus nombreux que précédemment, combat le patronage portugais, et obtient des décrets pour l’organisation des Églises d’Extrême-Orient. Ces décrets rendus de 1677 à 1681 concernent : le rappel de plusieurs religieux de la Compagnie de Jésus qui troublent quelques-unes des missions des vicaires apostoliques ; l’extension sur le Japon de la juridiction du vicaire apostolique du Siam ; la nomination de vicaires apostoliques au Tonkin ; la création d’évêques annamites et chinois et leurs pouvoirs ; l’augmentation du nombre des vicaires apostoliques ; la nomination de deux administrateurs généraux des missions et leurs pouvoirs ; des indulgences, et autres concessions.

A sa prière, le bref Sacrosancti apostolatus, du 17 août 1678, constitue saint Joseph patron des MEP. Par le décret Quemadmodum Deus du 8 décembre 1870, le patronage de saint Joseph est étendu à l’Église universelle ; la lettre de la Propagande Sanctissimus Dominus de la même date, fait connaître ce décret à toutes les missions.

Sa demande la plus difficile à régler est celle qui concerne le serment d’obéissance à prêter par les religieux aux vicaires apostoliques. Par le bref Cum hæc sancta du 10 octobre 1678, qui rappelle les brefs Decet romanum et Illius, qui Caritas du 23 décembre 1673, et Christianæ religionis, du 8 juin 1674, le pape prescrit ce serment et en donne la formule.

En novembre 1679, Mgr Pallu est déchargé de la direction du vicariat apostolique du Tonkin ; le 1er avril 1680, il est nommé administrateur général des missions de Chine, et spécialement chargé des provinces de Jiangxi, Guangdong, Zhejiang, Guangxi, Sichuan, Hou Kouang, Guizhou, Yunnan, et des îles de Taiwan et Hainan. Le 15 avril, il est également nommé vicaire apostolique de Fujian.

Revenu à Paris cette même année, il y encourt la colère de Louis XIV, qui soutient les religieux, et particulièrement les jésuites, mécontents d’être obligés de prêter le serment d’obéissance aux vicaires apostoliques. Ce trouble s’apaise lorsque Mgr Pallu déclare que le serment sera prêté avec l’autorisation royale. L’évêque obtient ensuite du souverain que les missionnaires nommés notaires apostoliques aient aussi le titre et les pouvoirs de notaires royaux. Il s’occupe de nouveau de questions touchant à la politique coloniale et même à la politique européenne, puisqu’il engage les ministres à conclure une alliance avec le tsar, dans l’espoir de voir les ouvriers évangéliques pénétrer plus facilement en Chine par la Russie, dont il prévoit les conquêtes, que par l’Indochine.

Siam (1681-1683)

Il repart pour le Siam en 1681, emportant des secours en argent, et emmenant des missionnaires qui s’embarquent à Port-Louis sur le Président et sur le Blancpignon. Pendant son voyage, il rédige un mémoire pour répondre aux accusations d’imprudence et de manque de discernement portées contre les missionnaires MEP. Il écrit également des avis pour le missionnaire Gayme, que le roi du Siam envoie en France avec une ambassade.

Chine (1683-1684)

Du Siam, il part pour la Chine en 1683. Arrêté en mer par les défenseurs des Ming, il reste prisonnier à Formose pendant plusieurs mois. Enfin, le 27 janvier 1684, il arrive en Chine, et rejoint un autre missionnaire, le P. Maigrot, à Zhang zhou au Fujian. Dans une lettre adressée à tous les missionnaires séculiers et réguliers, il leur notifie son arrivée et les pouvoirs d’administrateur général qu’il a reçus par le bref Onerosæ pastoralis du 15 avril 1680. Il les prie aussi de prêter le serment d’obéissance ordonné par Innocent XI et promulgue les décrets qui concernent l’administration des sacrements.

A peine a-t-il accompli ce premier acte de juridiction qu’il ressent les atteintes de la maladie dont il mourra ; il se retire à Moyang avec Maigrot, auquel il donne, le 23 et le 24 juillet 1684, les pouvoirs de provicaire et d’administrateur. Sentant sa fin prochaine, il écrit à Louis XIV pour lui recommander les missions, aux directeurs de la Compagnie des Indes orientales pour leur indiquer les points où il serait bon d’établir des comptoirs sur les côtes de Chine, et au second administrateur général des missions, Mgr Laneau, pour lui donner des avis sur le gouvernement des missions. Aux directeurs du Séminaire, il envoie des conseils pour la conservation et le bon fonctionnement de la Société, leur recommandant surtout l’union entre eux et les vicaires et missionnaires apostoliques. Cette charité que Mgr Pallu recommande en mourant à ses collaborateurs, la Société des Missions étrangères en a fait comme sa vertu caractéristique, et son Règlement général (ch. I, § 5) n’est que l’écho des paroles de son fondateur : « Tous ses membres doivent être unis par les liens d’une charité si parfaite qu’ils n’aient qu’un cœur et qu’une âme, et qu’on puisse à cette marque les reconnaître pour les successeurs de ceux à qui il a été dit : In hoc cognoscent omnes quia discipuli mei estis, si dilectionem habueritis ad invicem. »

Mgr Pallu meurt d’un catarrhe le 29 octobre 1684, à Moyang, au Fujian. Il est enterré près du village, dans un endroit connu des chrétiens sous le nom de la Sainte-Montagne. En août 1912, avec l’autorisation du Séminaire des Missions étrangères et du vicaire apostolique du Fujian, Mgr Aguirre, ses cendres sont transférées à Hong Kong, dans la maison de retraite appelée Nazareth, puis elles sont ramenées à Paris le 4 mars 1954.

 

Vers une éventuelle béatification

Lors de la réunion de la conférence des évêques du Vietnam qui s’est tenue au début du mois d’octobre 2019 à Haiphong (nord), les évêques ont notamment décidé de travailler à une éventuelle béatification de plusieurs figures de l’Église du Vietnam, parmi lesquelles figure Mgr Pallu.

Mgr Pallu, qui est l’un des deux premiers vicaires apostoliques du Vietnam, est considéré comme l’un des fondateurs de l’Église du Vietnam avec Mgr Lambert de la Motte.

 

Références

Plusieurs ouvrages écrits par Mgr Pallu ou à son sujet sont référencés dans le catalogue de la bibliothèque asiatique, consultable en ligne à l’adresse suivante :

http://bibliotheque.mepasie.org/cgi-bin/koha/opac-search.pl?idx=&q=pallu