Aventures missionaire – Indonésie
Temple de la philosophie au service de l’Église
Publié le 24/10/2023
Lors de son cinquantième anniversaire, en 2019, l’école de philosophie annonçait avoir formé 19 évêques, 1 822 prêtres et 3 978 laïcs, des chiffres défiant toute concurrence en Asie et dans le monde. Flores Est une île catholique à part dans l’archipel indonésien. Une île particulière qui, paradoxalement, connaît peu de tensions avec les autres religions, notamment l’islam. Ce qui n’est pas le cas de Java ou Sumatra. Comme l’ensemble les prêtres de Flores, nés dans un environnement très catholique, nous avons peu d’expérience en matière de rencontres avec des musulmans. Baignant dans un univers chrétien, avec un père responsable de la communauté chrétienne du village, je voyais souvent le curé à la maison. Sur ses conseils, en 2002, je suis rentré au petit séminaire Pie-XII. C’est en commençant ma formation que j’ai rencontré la communauté musulmane. Nos formateurs établissaient un programme de visites de foyers musulmans lors des fêtes de l’Aïd. En 2008, je suis entré en année propédeutique et, un an plus tard, j’ai commencé mes études de philosophie à l’école catholique de philosophie Ledalero, en tant que séminariste, pour le diocèse de Ruteng, mon diocèse d’origine. J’ai terminé mes études de philosophie en 2013 et suis entré dans l’année pastorale jusqu’en 2015 dans la paroisse Saint-Thomas-Morus. C’est à ce moment-là que j’ai découvert les problèmes pastoraux liés et antinomiques que connaît l’Église : la pauvreté et l’écologie.
Voici un triste exemple de cas de conscience : près de l’église paroissiale se trouvait une entreprise minière de manganèse qui avait besoin de main-d’œuvre. Cette entreprise attirait les paroissiens avec de bons salaires. Cependant, pour des raisons écologiques, l’Église rejetait la présence de cette entreprise et encourageait les gens à abandonner ce travail. Ceux qui refusent de quitter leur emploi rejettent les appels de l’Église. Finalement, en 2014, le diocèse de Ruteng a réussi à organiser une grande manifestation qui a entraîné la fermeture de l’entreprise. Si le problème écologique a donc été partiellement réglé reste la pauvreté, problème majeur dans mon diocèse, tout comme dans d’autres diocèses de Flores. À la fin de mon année pastorale, j’ai commencé ma formation théologique dans cette école qui propose un modèle théologique basé sur le contexte, à savoir la pauvreté, alors que les grands séminaires de Java et de Sumatra mettent l’accent sur le dialogue avec l’islam.
Le 18 juin 2017, j’ai été ordonné diacre et, quelques mois plus tard, le 4 octobre, j’ai été ordonné prêtre. Ma première mission fut de devenir formateur au séminaire Pie-XII, mon alma mater. Début 2022, j’ai commencé ma deuxième mission en France comme prêtre étudiant. J’étudie la théologie patristique. J’ai reçu cette mission à la suite d’une demande de mon évêque et grâce à l’aide des MEP. Cette expérience estudiantine, à Paris, me permet de mieux comprendre l’esprit missionnaire des Missions Étrangères. J’apprends aussi à connaître l’Europe et sa culture. Un juste retour aux sources des enseignements authentiques de l’Église que j’ai appris lorsque j’étais séminariste.
Les édifices chrétiens
La chrétienté en Indonésie repose aussi sur les constructions d’édifices pour les chrétiens indonésiens. Trente-sept cathédrales ont été construites en Indonésie, ce qui est considérable dans un pays majoritairement musulman. L’Indonésie possède aussi un nombre important de sanctuaires qui font l’objet de pèlerinages, comme l’église Vélangkani, à Medan, le temple du Sacré-Cœur, à Jogjakarta, et le temple de Palinggih Ida Kaniyaka Maria, à Bali. Ces sanctuaires sont très populaires pour les catholiques et l’ensemble des Indonésiens, souvent venus de loin. Le lieu saint de Marie, à Bali, attire autant de catholiques que d’hindous.
Yohanes Patrisius Suryadi, prêtre étudiant aux MEP
CRÉDITS
Diocèse de Ruteng