La cathédrale de Séoul domine, depuis le haut d’une colline, le quartier animé de Myeongdong qui est volontiers associé, de nos jours, au phénomène planétaire de la « vague coréenne ».
Cet emblématique site religieux attire de manière immuable son lot de fidèles, de pèlerins et de visiteurs locaux et étrangers, et il transcende les deux siècles et demi d’histoire du catholicisme dans la péninsule coréenne. C’est dans ses parages immédiats que la première communauté catholique coréenne a tenu ses assemblées, quasi clandestines, au milieu des années 1780. C’est également ici même qu’a été établie la première paroisse coréenne en 1882.
Le bâtiment de la cathédrale a été achevé en 1898, après dix ans de travaux menés sous l’égide de deux missionnaires MEP, Eugène Coste et Victor Poisnel. Figurant parmi les plus anciens édifices chrétiens construits en Corée, il devint plus tard, en 1977, le premier des rares monuments catholiques inscrits au registre officiel des biens culturels du patrimoine sud-coréen.
La cathédrale s’imposa par ailleurs comme l’un des symboles du mouvement pro-démocratie dans le contexte autoritaire des années 1960-1980 et, plus récemment, comme un point de soutien aux migrants en situation irrégulière.
On peut dire de la cathédrale de Myeongdong qu’elle témoigne aujourd’hui de la vivacité du christianisme en Corée du Sud, avec environ 10 % de catholiques dans la population totale du pays.
– Régions majoritairement chrétiennes : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, certains pays d’Afrique subsaharienne, Russie, Océanie
– Pays majoritairement chrétiens en Asie : Timor oriental, Philippines
Le christianisme en Asie
Au-delà de son berceau proche-oriental, le christianisme possède une longue histoire dans certaines régions de l’Asie, comme en Inde et en Chine, avec une implantation modeste mais non négligeable dès le premier millénaire de notre ère.
La véritable expansion du christianisme aux quatre coins du continent est cependant plus récente, découlant de l’arrivée des Occidentaux qui, à partir du 16e siècle, voulurent entreprendre le commerce des épices et christianiser les confins du monde.
Les missionnaires européens et américains y jouèrent un rôle essentiel, bénéficiant dans certains cas d’un contexte colonial. Mais les évangélisateurs les plus nombreux et souvent les plus fructueux furent bien les chrétiens asiatiques eux-mêmes, ce qui reste encore vrai de nos jours.
Le christianisme est loin de présenter aujourd’hui une répartition homogène en Asie. Majoritaire au Timor oriental et aux Philippines, il est aussi très influent dans plusieurs autres États, dont la Corée du Sud ou Singapour (20 à 30 % de croyants) et, à un degré moindre, en Inde et au Vietnam (moins de 10 %). Ailleurs, il dépasse rarement les 5 % de la population.
Ces disparités n’empêchent pas l’espace asiatique d’offrir un terrain de plus en plus fertile aux différentes branches du christianisme. Loin d’être une simple destination des missions chrétiennes, ce continent en constitue même l’un des nouveaux points de départ vers le reste du monde. C’est donc bien grâce à l’Asie que le christianisme peut prétendre au statut de religion globale.
Retrouvez le tableau du Départ, de Charles de Coubertin, dont la copie se trouve dans la cathédrale de Séoul.