EXPOSITION : L’Evangile au Pays du Sourire, Trois siècles et demi de présence des Missions Etrangères en Thaïlande

Publié le 19/01/2022




 

Affiche de l’exposition 

Communiqué de presse de l’exposition

Dossier de presse de l’exposition

 


 

Le 20 novembre 2019, le pape François se lançait sur les traces de Jean-Paul II, venu, lui aussi, rendre visite, trente-cinq ans plus tôt, à l’Église de Thaïlande.

Les 411 000 baptisés, que le souverain pontife est venu rencontrer, représentent une minorité sur une population globale de 67 millions de Thaïlandais. Cependant, les graines de l’évangélisation, semées trois siècles et demi auparavant par les missionnaires envoyés depuis la France par les Missions étrangères de Paris pour répondre aux vœux de la Congrégation romaine de la Propagation de la Foi, fleurissent à présent sur toute l’étendue du territoire. Les minorités ethniques, Karens, Hmong, Lahu…, dispersées le long de la frontière birmane et dans la région du Triangle d’Or, comptent parmi les communautés les plus ferventes.

Établies dès l’arrivée de Pierre Lambert de La Motte (1624-1679) ou de François Pallu (1626-1684), les institutions caritatives (écoles, lycées, universités, pensionnats, dispensaires, hôpitaux etc) sont ouvertes, sans distinction, à toute la population, apportant une contribution toujours grandissante et non négligeable à l’essor et au rayonnement de ce pays.

En illustrant d’emblée le dynamisme de l’Église de Thaïlande dans toute sa diversité, l’exposition voudrait également remonter progressivement le temps pour mieux comprendre la fécondité de l’héritage reçu, dont la paroisse Saint-Joseph d’Ayutthaya est l’un des exemples emblématiques parmi tant d’autres. Ayant su résister à la destruction de l’ancienne capitale du royaume de Siam (1767) et à l’anéantissement quasi complet de la mission installée par les premiers missionnaires, cette église locale abrite de nos jours sur son territoire un important collège, fréquenté par des centaines d’enfants.

Divisée en différentes sections permettant de rappeler : la richesse des engagements caritatifs exercés de nos jours par les successeurs des premiers missionnaires ; la constance des relations diplomatiques de la Thaïlande avec le Saint-Siège depuis le milieu du XIXe siècle ; la présence effacées des vicaires apostoliques à la fin du XVIIIesiècle ; et enfin le temps des premières et grandes ambassades sous le règne de Louis XIV, l’exposition s’adresse au public le plus diversifié, proposant des outils pédagogiques nécessaires à sa large compréhension.

Constituée d’une centaine d’œuvres (parfois inédites) tirées des collections des Missions étrangères (Bibliothèque, archives, musée) complétées par des prêts provenant de collections publiques ou de particuliers, l’exposition permettra également de présenter quelques documents et souvenirs confiés pour l’occasion par l’archevêché de Bangkok, par des institutions religieuses thaïlandaises ou encore par la Conférence épiscopale thaïlandaise qui a soutenu très activement cette initiative.

Un catalogue de 168 pages en couleur permettra non seulement de conserver le souvenir de cette manifestation, mais il présentera également un caractère éminemment scientifique puisqu’il présentera le Journal de Kosa Pan, l’ambassadeur siamois envoyé auprès de Louis XIV en 1680. Ce document manuscrit, oublié à Paris par son auteur, est en effet l’unique témoignage subsistant émanant de la délégation siamoise, puisque les archives du royaume de Siam ont été entièrement détruites lors du sac de la capitale du royaume, Ayutthaya, par les Birmans en 1767. Le professeur Louis Gabaude, de l’Ecole française d’Extrême-Orient, spécialiste du Siam, a bien voulu se charger de cette traduction, accompagnée d’un important appareil critique.

L’exposition a par ailleurs permis de découvrir, dans les collections des sœurs de Saint-Paul de Chartres à Bangkok, un petit trésor inédit : un ensemble de traités manuscrits Khoi, portant sur la pharmacologie et les maladies du corps humain. Les plus anciens de ces textes, rédigés à l’encre blanche sur fond noir, pourraient remonter à la fin du XVIIIesiècle et refléter les connaissances médicales enseignées dans les monastères bouddhistes thaïlandais de cette époque.

Enfin, des manifestations culturelles complémentaires (conférences, concerts etc.), viendront enrichir cette saison siamoise, qui saura retenir l’attention par son originalité mais davantage encore par la formidable aventure chevaleresque qu’elle retrace des débuts de la circumnavigation, ces de périlleux voyages maritimes autour du monde, comme de la découverte de héros intrépides de l’Évangile.

 

Jacques-Charles Gaffiot,
commissaire de l’exposition