Les MEP au cinéma – un regard rare, intime et brûlant d’humanité

Publié le 02/06/2025




C’est un vrai scoop : l’histoire des Missions Étrangères de Paris arrive au cinéma. Après le succès de Sacerdoce, le réalisateur Damien Boyer reprend la caméra pour partir, cette fois, à la rencontre de nos prêtres missionnaires. Avec audace et tendresse, il s’est immergé dans leur quotidien aux confins du monde. Une aventure humaine, spirituelle, cinématographique — et une œuvre qui a besoin de vous pour voir le jour.

teaser Les Baroudeurs du Christ

 

🎤 Entretien avec Damien Boyer, réalisateur de Sacerdoce et aujourd’hui de Baroudeurs du Christ.

Journaliste : Vous avez un parcours peu commun. D’où venez-vous ?
Damien Boyer :
J’ai commencé comme charpentier. Puis, à 24 ans, j’ai tout quitté pour filmer des tribus isolées. Une année fondatrice, où j’ai compris la force du documentaire : révéler l’humanité de l’autre. En 2007, avec mon épouse, nous avons fondé Orawa Production pour créer des films qui touchent l’âme, qui éveillent, qui interrogent.

Journaliste : Pourquoi ce nouveau film après Sacerdoce ?
Damien Boyer :
Sacerdoce a profondément touché. Très vite, une question revenait dans la bouche des spectateurs : « Et après ? » Ce « après », je l’ai compris comme un appel. Aller plus loin. Plus profondément. Mais aussi plus loin au sens géographique. Aller voir ceux qui ont tout quitté pour répondre à un appel intérieur fou : partir à vie, vers des terres qu’ils n’ont pas choisies, pour aimer un peuple qu’ils ne connaissent pas encore.

Les prêtres des MEP, c’était une évidence. Ils incarnent la radicalité évangélique dans ce qu’elle a de plus incarné, de plus nu, de plus bouleversant. J’avais déjà croisé leur chemin en filmant les volontaires MEP (Into the Deep), et certains liens d’amitié se sont tissés. Ces hommes m’ont profondément marqué. Il fallait leur donner la parole.

Journaliste : Qui sont les prêtres que vous avez filmés ?
Damien Boyer :
Ce sont cinq visages, cinq tempéraments, cinq manières d’aimer. Et tous m’ont bouleversé. Will, jeune prêtre au Cambodge, passionné par la culture locale, cherche à tout comprendre pour mieux aimer. Le père Yves, à Taïwan, plus de 80 ans, discret, incarne une bonté silencieuse au service des plus fragiles. Leurs contrastes font la richesse du film. Il ne s’agit pas d’icônes figées, mais de vies données, dans toute leur complexité et fragilité.

Journaliste : Quel est le cœur du message ?
Damien Boyer :
Offrir une bouffée d’air. Montrer des vies données, non idéalisées, mais habitées. Et poser cette question : pourquoi choisir l’inconfort, le service, l’exil ? Quelle est ma mission d’amour à moi dans ce monde ? 

Journaliste : Vous avez lancé une collecte. Où en est le projet ?
Damien Boyer :
Le tournage est fait, mais il nous faut encore boucler le financement : montage, musique, diffusion… Pour ça, chaque don compte, et est une clé pour faire entendre ces voix et porter plus loin cette invitation à la mission.

Journaliste : Un mot de fin ?
Damien Boyer : Clap. Action. Que ce film soit un appel. Pas seulement à partir loin, mais à aimer plus profondément là où nous sommes.