INDOCHINE 1954 1975

Le 21 juillet 1954, les accords de Genève concluent le retrait des Français d’Indochine. Au Vietnam une ligne de démarcation fixée au 17° parallèle sépare le Nord du Sud dans l’attente d’élections générales prévues pour 1956. Mais Saïgon, sous la pression des Américains, refuse le processus alors que la Chine soutient Hanoï. Après Berlin et la Corée, le Vietnam va devenir le nouveau théâtre de la guerre froide.

Les missionnaires et de nombreux chrétiens fuient la zone communiste dans la précipitation. Le 22 juillet 1954, Yves Tygréat saute sur une mine près de Son-Tây, le 24, Amédée Benoît est abattu à Tra-Kiêu lors des funérailles d’un soldat. Au Sud, le front national de libération, le Vietcong, organise la guérilla. Entre 1961 et 1963, la présence militaire américaine s’intensifie et en 1965 commencent les bombardements sur le Nord. Le 13 avril,1961, Théophile Bonnet a été abattu en quittant la paroisse de Ro-Nge. Le 20 février 1966, Louis Valour meurt dans l’explosion de sa voiture alors qu’il part célébrer la messe à Lâm-Lang.En janvier 1968 l’offensive communiste du Têt ébranle la détermination des Américains qui vont progressivement se désengager. Le 13 février, Pierre Poncet et Georges Cressonnier sont abattus à Hué. Le 13 mai René Sanier saute sur une mine près de Kontum.

En mars 1972 les communistes lancent une offensive générale sur le 17° parallèle. Le 31, Guy Audigou est tué par une grenade alors qu’il porte un blessé au dispensaire de Cam-Lo. Après la signature, le 23 janvier 1975, du traité de Paris qui officialise le retrait américain, la guérilla s’intensifie. Joseph Vuillez est abattu le 16 avril 1975 à Thông-Nhut. Le 30, les troupes du Nord entrent à Saïgon, étrangers et missionnaires quittent la ville. L’Eglise du Vietnam doit s’habituer à une nouvelle forme de persécution : confiscations, emprisonnement des prêtres, contrôle sévère des religieuses et des fidèles.

La situation vietnamienne a déteint sur les pays limitrophes de l’ancienne Union Indochinoise. Au Laos, le Pathet-lao communiste allié au Viet-Minh entretient la guérilla jusqu’à sa victoire en 1975. Jean-Baptiste Malo meurt au cours de sa déportation vers le Vietnam, le 28 mars 1954. Roger Dubroux en 1959, Noël Tenaud et Marcel Denis en 1962 et Lucien Galan en 1968 disparaissent dans des conditions obscures.

Au Cambodge, le renversement en 1970 du Prince Sihanouk entraîne le pays dans la guerre civile. François Claudel, Vincent Rollin, Noël Grannec et Jean Cadour, enlevés en 1970 par les Khmers Rouges, sont portés disparus. Pierre Rapin meurt des suites d’un attentat le 24 février 1972. En 1975, les Khmers rouges victorieux expulsent tous les étrangers. Mgr Tep Im et le bénédictin français Jean Badré sont assassinés. Dans les années suivantes, Mgr Joseph Chmar Salas ainsi tous les prêtres, religieux et religieuses cambodgiens compteront parmi les 2 millions de victimes de la dictature de Pol Pot.