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Après l’emprisonnement de quatre journalistes, la liberté de la presse devient de plus en plus aléatoire

18 March 2010
Le 16 mars 1995, la police indonésienne a arrêté sept journalistes, membres de l'”Alliance des journalistes indépendants”, syndicat fondé il y a quelques mois après l’interdiction de trois hebdomaires très populaires en Indonésie, Tempo, Editor et Detik (14). Trois d’entre eux ont été rapidement mis en liberté mais les autres sont encore en détention. Il s’agit de Ging Ginanjar, Ahmad Taufik, Eko Maryadi et Danang. Ils sont accusés d’avoir publié le bulletin du syndicat indépendant sans autorisation et d’avoir incité à la haine contre le gouvernement. Plusieurs autres journalistes connus de Jakarta, qui ont eux aussi été inquiétés, travaillent dans des journaux comme Kompas, Bisnis-Indonesia ou Jakarta-Jakarta.


ENTRETIEN AVEC UN SYNDICALISTE CHRETIEN EMPRISONNE


Quelle est la motivation principale de votre lutte pour les droits des travailleurs ?


Flores : les ordinations risquent de se raréfier


A la veille d’ordonner deux prêtres diocésains à Timor occidental au mois d’août 1994, l’archevêque de Kupang, Mgr Manteiro, a voulu alerter l’opinion catholique : l’abondance actuelle de prêtres à Flores et à Timor occidental pourrait bientôt faire place à une grave pénurie de clergé. “Il faut que les catholiques soutiennent leurs prêtres de leurs prières et les encouragent, que les prêtres restent fidèles à leur vocation jusqu’à la mort, il faut que les familles catholiques envoient les meilleurs de leurs fils au séminaire. Sans ces efforts, l’ordination sacerdotale qui n’est déjà plus chose fréquente va devenir une évènement rare, et on n’évitera pas le manque de prêtres


Le conseil des ulémas envisagerait d’interdire certains moyens de contraception


Du 1er au 28 septembre 1994 une tournée d’information a été entreprise dans les centres urbains de Java et de Sumatra sous les auspices de la commission gouvernementale de coordination du programme de planning familial et du conseil islamique des ulémas. Dans son compte-rendu, présenté au cours d’une session qui a réuni le 12 octobre intellectuels, enseignants, fonctionnaires…, au nombre d’environ deux cent, Ali Yafie, membre du conseil islamique chargé des questions de la famille, a fait état de plaintes transmises par les ulémas des villes : des cas d’application du programme officiel sous la contrainte, des hémorragies et d’autres accidents provoqués par certaines interventions. Selon Yafie, beaucoup de paysannes mal informées et privées de soins médicaux ont été victimes du traitement qu’on leur a imposé, et il y aurait eu des décès.


Sumatra : des écoles catholiques refusent de déclarer l’effectif de leurs élèves d’origine chinoise


En septembre 1994, le gouvernement de la province de Jambi a ordonné à toutes les écoles de la province de déclarer le nombre de leurs élèves chinois, afin de vérifier qu’aucune école n’accueille plus de quarante pour cent d’élèves d’origine chinoise.


Le guide d’action des catholiques vient d’être révisé


La révision des “Principes d’action des catholiques indonésiens” a été la tâche principale de la conférence des évêques réunie en session plénière annuelle du 7 au 17 novembre 1994. La dernière mise à jour remontait à 1970. Le guide donne des directives aux catholiques qui s’engagent dans la vie économique, la politique, la culture, l’enseignement, les services de santé. Il traite aussi des problèmes des femmes, des moyens de communication sociale, des relations entre religions et d’autres problèmes de société. Il indique les principes à respecter dans le service de la foi par la catéchèse, la prédication, les exercices spirituels, la sainte Ecriture. “Ce directoire”, a déclaré Mgr Julius Darmaatmadja, archevêque de Semarang, président de la conférence épiscopale, promu cardinal en octobre, “devrait nous servir à tous de référence dans nos efforts pour bâtir l’Eglise d’Indonésie, qui doit être une Eglise engagée avec toute la population du pays dans la lutte pour le progrès national. Le nouveau guide d’action préparera les catholiques à prendre leur part dans le deuxième plan de développement de vingt-cinq ans du gouvernement indonésien qui démarrera en avril 1996. Etre Eglise catholique en Indonésie signifie que l’Eglise et tous ses fidèles sont pleinement catholiques et pleinement indonésiens”.


Des musulmans s’opposent au plan de décentralisation politique mis en place par le gouvernement


Le projet gouvernemental de donner davantage d’autonomie aux districts va sérieusement affecter les intérêts des musulmans, a déclaré Hasan Basri, président du conseil indonésien des ulémas (Majelis Ulama Indonesia). Il s’adressait, le 7 décembre 1994, à la commission parlementaire chargée des questions de sécurité.


La situation des droits de l’homme s’est détériorée en 1994, estime l’Institut indonésien d’aide judiciaire


Lors d’une conférence de presse donnée à Jakarta le 9 décembre 1994 à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, l’Institut indonésien d’aide judiciaire (Yayasam Lembaga Bantuan Hukum Indonesia) a déclaré que les violations des droits de l’homme en Indonésie avaient été plus nombreuses et plus graves en 1994 qu’au cours des années précédentes.


Madura : des musulmans s’inquiètent des progrès du christianisme


A la réunion annuelle du Conseil indonésien pour la propagation de l’islam, un chef musulman de Madura, Ramadhan, a signalé l’apparition de chrétiens dans les régions rurales de cette île située au nord de Java. Auparavant, dit-il, on ne rencontrait guère de chrétiens à Madura que dans les agglomérations, chez les gens venus de Java ou parmi les commerçants chinois. Aujourd’hui, les chrétiens passent inaperçus dans la vie de tous les jours, ils vivent comme les autres, parlent le même dialecte, portent le costume et la coiffe de velours noir (peci) traditionnels.


Leur position est devenue plus difficile mais les chrétiens d’Indonésie n’ont aucune raison de voir l’avenir en noir, pense un professeur jésuite


Le père jésuite Franz Magnis-Suseno, 58 ans, professeur de philosophie à l’institut Driyarkara et à l’université d’Etat de Jakarta, vit en Indonésie depuis 1961. Il en a acquis la citoyenneté. Dans une interview datée du 16 août 1994, il analyse ainsi la situation des chrétiens en Indonésie.