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Bornéo : les Dayaks réclament leur pleine participation à la vie politique

18 March 2010
A quatre reprises, en février et mars et au début d’avril 1994, des Dayaks du Kalimantan ont manifesté contre une discrimination déguisée qui les excluerait des charges publiques. Le 5 avril, un de leurs groupes s’en est pris à la voiture du gouverneur de la province qui revenait de la cérémonie d’installation d’un musulman, Abdillah Kamarullah, élu chef du district de Sintang, dans le Kalimantan occidental, contre un candidat dayak catholique, Laurent Herman Kadir. L’incident n’a pas fait de victimes mais des véhicules ont été endommagés par les manifestants qui protestaient contre une élection truquée, selon eux, par des achats de voix.


Des Bataks protestants défient une interdiction officielle des rassemblements


La communauté protestante Batak reste divisée en deux groupes : les fidèles de l’évêque P.W.T. Simanjuntak, élu à la fin de 1992 avec le soutien du gouvernement (13), et ceux qui regardent son élection comme une farce, et suivent l’évêque S.A.E. Nababan. Les deux factions luttent pour le contrôle de leur Eglise qui compte environ 2,5 millions d’adeptes. Leurs affrontements ayant déjà coûté la vie à un policier, les autorités indonésiennes ont interdit tout rassemblement.


Un nouveau groupe politique démocrate n’est pas reconnu par le gouvernement


Sous le nom d’Union populaire démocratique, des militants des droits de l’homme et des étudiants ont annoncé la création d’un nouveau groupe politique le 2 mai 1994 à Jakarta. Dans un manifeste de deux pages, ils ont demandé au gouvernement de respecter le droit des Indonésiens de créer des syndicats et des organisations politiques à tous les niveaux et d’exprimer leurs aspirations par des manifestations publiques, des campagnes et des grèves. Le groupe a réclamé : la restauration du primat de la société civile sur l’armée, l’élection directe de la Chambre législative et du président par toute la population.


Des pasteurs et des chrétiens Batak accusent un chef militaire et leur propre évêque


Le 6 juin, à Jakarta, deux cent-vingt pasteurs et une centaine de chrétiens laïcs de l’Eglise protestante Batak ont manifesté devant l’assemblée nationale. Des députés, membres tant du parti Golkar au pouvoir que du parti démocrate indonésien, ont reçu une délégation. Au nom des membres de leur Eglise qui n’ont pas accepté le synode tenu en 1992 sous l’égide de l’armée et qui restent fidèles au révérend Nababan, dépossédé de sa charge épiscopale par ce synode (11), les manifestants ont dit que, depuis dix-huit mois, 220 pasteurs et chrétiens ont été enlevés, torturés et détenus par les forces de sécurité, sans aucune procédure légale, à cause de leur loyalisme envers l’ancien évêque.


Des militants syndicalistes sont poursuivis à la suite des émeutes antichinoises de Medan


A la suite des émeutes qui ont secoué la ville de Medan au mois d’avril 1994 (12), deux militants syndicalistes qui depuis lors se cachaient à Jakarta viennent d’être arrêtés : Parlin Manihuruk, de l’organisation des droits des travailleurs (Kelompok Pelita Sejahtera), et Joannes Hutahaian, d’un autre groupe appelé Pondokan. Un troisième : Muchtar Pakpahan, dirigeant du syndicat SBSI (Serikat Buruh Sejahtera Indonesia), a été convoqué pour interrogatoire.


Trois hebdomadaires à grande diffusion ont été interdits par le gouvernement


Le 21 juin 1994, “Editor”, “Detik” et “Tempo”, trois hebdomadaires bien connus de Jakarta, ont été interdits par le gouvernement indonésien. Les trois publications avaient écrit des articles mettant en cause le ministre de la recherche et de la technologie, M. Bacharudin Jusuf Habibie, très proche du président Suharto. Trois quotidiens, “Media Indonesia”, “Sinar Papi”, “Jakarta Post”, et un bi-mensuel, “Forum Keadilan” ont reçu des avertissements.


Selon un théologien protestant l’Indonésie n’est pas imperméable à l’influence chrétienne


Au cours du séminaire organisé comme chaque année par la Communion des Eglises protestantes d’Indonésie, sur le thème “religion et société”, du 12 au 18 juin, le Révérend Zakaria Neglow, professeur à l’institut protestant de théologie Maranatha, à Ujung Pandang, au sud de Sulawesi (Célèbes), a constaté que le christianisme n’a pas réussi à apporter une contribution originale à la culture indonésienne. Il en voit trois raisons :


IRIAN JAYA : MISSION IMPOSSIBLE Les activités missionnaires y sont gênées par des refus de visas


Quarante ans après que les premiers missionnaires ont entrepris la tâche, souvent dangereuse et quelquefois mortelle, de convertir au christianisme les tribus primitives de l’Irian Jaya, les hommes d’Eglise qui travaillent aujourd’hui dans cette province éloignée ont appris à vivre sereinement au milieu de leur troupeau. Mais alors que les menaces de la maladie et du cannibalisme ont disparu, un nouveau danger, probablement plus fatal, est apparu: la bureaucratie. Les fonctionnaires de l’immigration à Jakarta, désireux de diminuer l’influence des missionnaires étrangers, ont réduit le nombre de visas accordés aux missionnaires, mettant ainsi en danger l’avenir d’une ligne aérienne vitale pour la province, et celui d’une entreprise de longue haleine, la transcription de quelques-unes des 250 langues du territoire.


Un organe religieux de l’islam interdit aux parents musulmans d’envoyer leurs enfants dans des écoles chrétiennes


L’association des établissements scolaires islamiques d’Indonésie vient de publier une ordonnance à caractère religieux qui interdit aux musulmans de mettre leurs enfants dans des écoles chrétiennes.


Sumatra : l’armée est invitée à libérer les détenus politiques d’Aceh


Dans une lettre du 3 mars 1994, la commission indonésienne des droits de l’homme invite le commandement militaire de Sumatra-Nord et de la province d’Aceh à libérer onze prisonniers politiques accusés d’appartenir au mouvement séparatiste d’Aceh, créé en 1988 (10). Les onze personnes sont détenues sans jugement depuis 1989.