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Les responsables des principales religions s’interrogent sur les conséquences que le passage aux 40 heures de travail hebdomadaires pourraient avoir sur la pratique religieuse de leurs fidèles

18 March 2010
Dès le début de ce mois d’avril, le gouvernement coréen a décidé de mettre en place les 40 heures de travail hebdomadaires. Pour le moment, la réforme est envisagée à titre d’essai et ne concernera que les fonctionnaires, à l’exception des policiers, des pompiers et des gardiens de prison : chaque mois, les employés du secteur public auront la possibilité de prendre un samedi sur quatre en congé (1). A partir du mois de juillet prochain, la durée légale du travail passera de 44 heures à 40 heures, mettant ainsi fin à la demi-journée de travail que de très nombreux Coréens passent le samedi sur le lieu de leur emploi. Pour les responsables religieux du pays, cette réforme, si elle est à quelques exceptions près bien accueillie, est pourtant source d’inquiétudes.


Avec la nomination d’un évêque coréen à la tête du diocèse d’Inchon, les diocèses de l’Eglise catholique en Corée sont tous dirigés par des représentants du clergé autochtone


Le 25 avril dernier, dans le relativement récent diocèse d’Inchon, érigé en 1961, un évêque coréen, Mgr Boniface Choi Ki-san, a pris la succession de Mgr McNaughton, âgé de 76 ans, et qui était le dernier évêque missionnaire étranger en poste en Corée. Mgr Mc Naughton avait été nommé à Inchon en 1961 et a donc été le pasteur de ce diocèse pendant 40 ans. Depuis la fin de 1999, il avait à ses côtés Mgr Choi, en tant que coadjuteur. Le 25 avril, c’est le nonce apostolique en Corée du Sud, Mgr Giovanni Baptista Morandini, qui a présidé à la cérémonie d’installation.


La Caritas locale a publié un Livre blanc visant à évaluer l’action caritative menée dans le pays depuis deux décennies


Le 24 avril dernier, Caritas Coreana, le service social de la Conférence des évêques catholiques de Corée, a publié un livre blanc sur l’activité sociale de l’Eglise dans le pays. Long de 220 pages, le rapport s’attache à montrer que l’Eglise a pris en charge des tâches difficiles que ni le gouvernement ni la société civile ne pouvaient ni ne voulaient assumer et demande que les actions entreprises soient poursuivies. Toutefois, il souligne que les vastes programmes d’aide sociale ne sont plus de mise et que les réalisations plus modestes et les programmes concrets enracinés au sein des communautés locales sont ceux qui connaissent le plus de succès. Il recommande enfin que la direction en soit confiée à des laïcs expérimentés et que les services d’entraide soient encouragés au niveau paroissial.


L’Eglise catholique de Corée présente 126 martyrs pour être béatifiés ou canonisés


L’Eglise de Corée postule la béatification ou la canonisation de 126 martyrs qui viendraient ainsi s’ajouter aux 103 martyrs précédemment canonisés en 1984. Un des responsables de la Conférence des évêques catholiques de Corée a expliqué que cette promotion de nouveaux candidats intervenait parce que ces martyrs, qui appartiennent aux origines de l’Eglise en Corée, avaient été exclus des listes des précédentes canonisations. Ils l’avaient été parce que les missionnaires étrangers qui avaient pris l’initiative, en 1925 puis en 1968, de préparer la béatification des 103 martyrs connaissaient mal leur histoire. C’est ce qu’a expliqué le P. Peter Yoo Han-young, secrétaire de la Commission spéciale de l’Episcopat pour les béatifications et les canonisations. Il a précisé le 30 mai dernier devant des journalistes catholiques que le travail des missionnaires n’avait pas été mené à bien parce que “non seulement ils étaient eux-mêmes en danger d’être persécutés mais aussi parce qu’ils connaissaient mal la culture coréenne et la situation concrète de ces premiers martyrs”.


Le culte des ancêtres, pratiqué sous diverses formes, constitue de moins en moins un tabou pour la majorité des catholiques sud-coréens


Tous les ans, à l’occasion de la fête de Chusok, une des plus importantes du calendrier coréen, les chrétiens de Corée s’interrogent sur l’attitude à adopter face à ce qui fait le cœur de cette fête, la vénération des ancêtres. Célébrée le quinzième jour du huitième mois lunaire, Chusok tombait cette année le 1er octobre et, comme chaque année, de très nombreux Coréens ont pris la route pour accomplir les rites de Chusok à l’égard des ancêtres et sont retournés sur les lieux d’origine de leur famille se recueillir sur les tombes de leurs parents. Longtemps bannie par l’Eglise catholique, la vénération des ancêtres selon le rite confucéen n’est plus aujourd’hui un tabou. L’Eglise catholique en Corée célèbre Chusok comme une fête et permet aux fidèles d’offrir des messes à cette occasion pour honorer les ancêtres, les remercier et prier pour le repos de leurs âmes. Au cours de ces messes commémoratives, les catholiques, dans une liturgie inspirée des rites confucéens, brûlent de l’encens, s’inclinent devant les traditionnelles tablettes portant les noms de leurs ancêtres et offrent le riz nouvellement récolté ainsi que d’autres aliments dont de l’alcool.


Un évêque catholique demande au gouvernement de protéger les salariés d’un constructeur automobile en difficulté


Pour défendre ses diocésains, un évêque catholique a demandé au gouvernement sud-coréen de tout faire pour éviter la disparition d’une usine de construction automobile dont la fermeture est prévue par un plan de rachat transnational. Le “protocole d’accord” signé par la compagnie américaine General Motors et la firme automobile sud-coréenne Daewoo devra être reconsidéré et amendé pour que soit mis sur pied un contrat plus juste et rationnel qui sauvegarderait et le bien commun de tous et les droits individuels, a déclaré Mgr William J. McNaughton, évêque d’Inchon. Le gouvernement, les créanciers de Daewoo et la direction devraient “humblement” admettre les carences de ce protocole d’accord, écrit l’évêque dans une lettre pastorale datée du 11 novembre dernier.


A la suite d’une campagne de sensibilisation menée par les grandes religions représentées dans le pays, les parlementaires ont déposé un projet de loi visant à l’abolition de la peine de mort


La présentation au Parlement d’un projet de loi en faveur de l’abolition de la peine de mort en Corée du Sud fait suite à une campagne interreligieuse dont l’Eglise catholique avait pris la tête (1). 155 députés, issus aussi bien de l’opposition que de la majorité et formant un bloc majoritaire à la Chambre des députés, ont présenté le projet à l’Assemblée nationale le 30 octobre dernier. Si ce projet est adopté, il supprimerait les dispositions relatives à la peine de mort prévues tant dans le code pénal que dans le code militaire et commuerait les sentences capitales déjà prononcées et non exécutées en peines de prison à vie. D’après Chyung Dai-chul, rapporteur du projet, “il y a contradiction à vouloir prendre la vie d’un criminel au nom d’une justice criminelle qui spécifie elle-même que le caractère sacré de l’homme et de sa vie sont garantis par la Constitution”.


L’Eglise catholique s’oppose à l’introduction de la pilule abortive dite “du lendemain” en Corée du Sud


Les évêques catholiques ont renouvelé leur opposition à la vente d’un contraceptif qui, selon eux, n’est rien d’autre qu’un produit abortif. La Commission Justice et paix’, la Commission pour la Pastorale familiale et celle pour la Doctrine de la foi de la Conférence épiscopale de Corée du sud ont exprimé leur profonde inquiétude face à l’approbation par le gouvernement du Norlevo, un contraceptif d’urgence communément connu sous le nom de “pilule du lendemain”. La Hyundai Pharm Company a demandé l’autorisation de la Direction sud-coréenne de l’alimentation et des produits pharmaceutiques de mettre ce produit sur le marché. La décision du gouvernement serait imminente. Mgr Peter Kang Woo-il, évêque auxiliaire de Séoul, avait déjà écrit à cette administration le 9 juillet dernier pour protester contre cette demande d’importation (1). Le 29 octobre, les trois commissions catholiques ont publié une note commune disant que la mise sur le marché de cette pilule introduirait dans la société une culture mortifère et encouragerait une sexualité anarchique chez les jeunes. Le Norlevo est dans certains pays à travers le monde délivré sans ordonnance, mais, en Asie, le Sri Lanka est la seule nation à avoir officiellement approuvé sa vente sur son territoire.


Les dispositions relatives à l’euthanasie dans le code d’éthique médicale récemment adopté soulèvent des controverses


Des controverses se sont élevées à propos de l’euthanasie en Corée du Sud après l’adoption par les médecins d’un nouveau code de déontologie leur permettant de renoncer à des traitements visant à prolonger la vie de patients en phase terminale (1). L’Association coréenne des médecins (KMA), qui regroupe la majorité des médecins sud-co-réens, a publié le 15 novembre ces nouvelles directives. Le ministère de la Santé a immédiatement prévenu que les médecins qui suivraient ces nouvelles directives s’exposaient à des poursuites judiciaires, y compris pour meurtre.


Les responsables des principales dénominations protestantes unissent leurs Eglises au sein d’une seule et unique association


Pour la première fois depuis l’introduction au cours du XIXe siècle du protestantisme en Corée, les principales dénominations protestantes de ce pays ont décidé d’unir leurs Eglises en une seule et même association. Le 17 décembre dernier, à l’occasion de la présentation de cette association, les dirigeants de 22 des plus importantes Eglises protestantes sud-coréennes ont adressé à leurs fidèles cette prière commune : “Nous confessons notre honte d’être nous, chrétiens, divisés en différentes dénominations. Nous Vous prions, Dieu d’unité, d’unir nos Eglises coréennes pour servir en Asie et dans le monde.”